Je mets des petits lecteurs partout parce que je viens de comprendre l'astuce et que j'adore **
Même si ma connexion est trop mauvaise pour que j'en profite /meurt/

Petits pas sur les toits, petits pas sur les maisons du Quartier bleu d'Eldora. C'est un autre monde, un monde qui est propre et qui sent bon, où chacun a de l'espace pour bouger, avancer, parler... Les humains ont la possibilité de vivre bien. Et Qalek en profite, ne tenant pas compagnie à son maître. Un petit museau se glisse dans son cou, alors que l'hybride observe le dédale en contrebas : Okãl est curieux. Alors elle tend le bras, touchant le rebord du toit. Le rongeur en descend agilement, Qalek gloussant à la sensation des petites griffes sur sa peau. Le soleil luit sur sa fourrure alors qu'elle emboîte le pas du petit animal qui progresse rapidement, les narines frémissantes au vent. Bientôt, le duo descend, profitant d'un étalage de caisses. Okrãl reste juché sur l'une des dernières, grignotant l'un des coins mal fermé avant de s'y glisser sous un œil doux amusé. Et Qalek attend tranquillement, ses pieds battant doucement le bois. Pour que le bruit d'un rat rongeant ne se fasse pas entendre...

Bruits de voix... Une tape sur la caisse, le rongeur en ressort, avant de grimper pour disparaître à nouveau dans la chevelure de l'hybride. Allez voir d'un pas léger. S'approchant, tendant l'oreille. Des sanglots et une petite voix. Une plus bourru qui répond. Alors elle se penche, regardant dans le ruelle, tandis qu'Okrãl s'accroche dans ses cheveux. "Floufiie ?" Elle s'avance ensuite de son pas léger, n'ayant d'yeux que pour la fillette larmoyante. Cette dernière la regarde... Puis hoquette en voyant le rat qui remonte sur l'épaule de l'esclave, s'accrochant à ses maigres (quoique bien plus couvrant que les pagnes habituels) vêtements. "Et tu sais où ils sont partis ?" Dit l'hybride en frottant le bout du nez de l'enfant, du doigt... La petite fille recule, Qalek claque des doigts et penche la tête, attendant. Jusqu'à ce qu'une direction soit montrée, entre deux regards larmoyants et perplexes.

Vous allez le retrouvez aussi ? Petite oubliée, alors que l'hybride se relève... Et fait fasse à l'autre humain. Dévisager. Haut, bas, gauche, droite. "Le monsieur a la bourse plate pour se retrouver à aider les petites filles ?" Demande-t-elle malicieusement. Ni son maître, ni un esclavagiste... (Presque) pas de risque. Les humains n'ont pas le temps, n'ont jamais de temps. Sauf pour des pièces... Aussi va-t-elle vérifier, une main se glissant sous le manteau alors qu'en bonne esclave, elle dévisage un humain le menton haut... "Oups." Grands yeux, parce qu'elle se fait pincer. Une torsion pour se défaire de toute prise, et elle recule.  "Il y a un fou fris. Tu viens ?" La fillette met un instant à comprendre, puis pleure de plus belle en appelant son animal. Sourire de l'hybride, qui attend à l'entrée de la ruelle... Par où le petit voleur a filé. Se fondre dans la foule...

La petite laissée à ses pleurs, l'inconnu s'avance. Puis le temps passe. Une oreille de l'hybride frémit. Okrãl se frotte contre son cou.

Au final, Qalek avance dans la rue en riant.

Rire léger bien vite éteint, mais qui s'est envolé loin. Car il est étrange le bonhomme. Attendre qu'une hybride lui montre le chemin. L'esclave doit diriger l'homme libre. Car il s'agit bien de diriger, il n'y a eu aucun ordre pour l'y contraindre. Tout naturellement, elle calque son pas sur les badauds, indifférente à sa mise digne d'un marin revenu de plusieurs mois en mer. Mais personne ne s'étonne qu'une hybride ne soit pas parée d'or... Qalek avance et se glisse, se mouvant dans le courant de la foule, profitant là qu'un noble soit rentré dans une chique boutique, et ici qu'un autre se soit arrêté discuter avec une connaissance. Toujours en mouvement. Coup d'oeil en arrière, pour voir si le fauché est encore là.

Il l'est, proche. Un clin d’œil de la biche joyeuse. "Un gamin et un chien, ils n'ont sans doute pas été discrets." Et puis soudain, elle accélère. Virevolte. Va à gauche, à droite, bouscule sans s'excuser, bien peu repentante en entendant les exclamations bourgeoises et fleuries. Est-il encore là ? Suit-il toujours ? Elle bondit même par dessus une caisse (et le gaillard qui la porte)... Pour atterrir sur une noble dame. Les multiples couches de vêtements amortissent leur deux chutes, quoiqu'en disent ses piaillements indignés. Et Qalek s'éloigne en pouffant, sous l’œil hautainement intrigué du beau sang qui est là.

Une minute ou deux à peine de ce petit jeu, avant qu'elle ne s'arrête non loin d'un petit étal, levant le nez comme tête en l'air, tout en caressant la tête d'Okrãl qui prend l'air sur son épaule. L'approche de l'inconnu le fait rentrer rapidement. Un sourire accueille le bonhomme. "Pas trop essoufflé ?" Et l'esclave repart sans autre mot, appréciant davantage mener ainsi l'humain que chercher. Quoiqu'en disent leur belles lois, ce sont des vivants comme les autres !

Mais l'hybride demeure sérieuse, passant d'un pas léger près de l'étal... Avant de faire brusquement volt-face, et en quelques coups de mains placer une demi douzaine de tomates dans les bras de son compagnon. "Bon appétit !" Et elle repart, la tête haute, comme n'ayant plus affaire avec lui, tandis que le commerçant rapplique bientôt pour aider au mieux ce client si intéressé... Plusieurs mètres plus loin, la biche lève la tomate subtilisée et la frotte un peu, avant d'atteindre une ruelle d'où de petits yeux guettent les bourses rebondies. S'ils font mine de partir, que le beau fruit soit tendu dans leur direction les retient. "Je cherche un ami. Il avait un chien avec lui. Vous l'avez vu ?"

Les deux petits salivent, elle le voit bien. Pour les décider, elle leur tend la deuxième tomate. Celle qu'elle comptait garder pour elle. Dans un même temps, le renflement causer par sa "poitrine" sur le tissu diminue. Que de petites mains avides soient alourdies du butin, et bientôt de petits mots lui sont chuchotés avant que les gourmands ne disparaissent. Qalek attend ce qu'il faut, et quand son compagnon est revenu, elle l'accueille d'une moue amusée. "Deux ruelles plus loin. Avancer jusqu'à ce que cela sente la pisse de vieillard. La porte-là n'est pas aussi verrouillée qu'elle le parait."

HRP:

La mentalité humaine a déteint sur cet animal... ? Se demandait non sans amusement l'hybride, alors qu'une petite chose poilus trépignait dans ses bras. Okrãl se terrait dans sa nuque, n'appréciant pas le remue-ménage. Qalek ignore un temps le duo d'enfants et leur petites lames, ridicules et attendrissant. Puis lève la tête. Regard songeur. Ombre d'un sourire. "Ou vous reprenez pour voir qui est le meilleur à ce petit jeu." A la mine revancharde du garçon, elle ne dit mot. L'hybride adresse à l'humain tapageur un hochement de tête... Avant de déposer le chien dans son dos et de le pousser du pied. "Tsss." Grand regard animal d'incompréhension. "Rentre. Maison. Maîtresse." Un aboiement, et la créature fait un petit bond en arrière, renifle, hésite... Puis file dans vers la foule et disparaît dans une forêt de jambes.

"Floufiie !" Le garçon a délaissé son adversaire et jaillit àl'air libre, cherchant du regard l'objet de son larcin qui a déjà disparu. "Mon chien ! Rends le moi !" Et l'enfant s'accroche aux fripes de Qalek de ses poids rageurs, tirant dessus. Mais, impitoyable, l'hybride décroche chaque doigt, bien qu'au bout de trois son silence ait fait retomber l'emportement de son petit agresseur. "Parti. Trouver la nourriture là où il y en a." Pas de grande histoire d'amitié, et cette belle illusion se brise dans les yeux du garçon. D'un pas tranquille, Qalek s'éloigne. "Il te reste un combat d'insultes à remporter." ... Laissant les humains avec leurs manies. Ignorant l'abattement qui alourdit les frêles épaules. Laissant la ruelle plongée dans le silence derrière elle, et l'odeur de pisse.

Chemin inverse, tranquillement, sans courir à nouveau. Elle ne revoit pas les gourmands, ni ne prend d'autre fruit... Juste un peu de pain, qu'elle grignote et donne à Okrãl. Retrouver la ruelle... Presque avec surprise, y voir la fillette qui n'en a pas bouger, et enlace joyeusement son animal. La nourriture là où il y en a... Simple animal. La maîtresse du chien l'aperçoit et lui sourit de toutes ses dents. "Floufiie est revenu !" L'hybride demeure mélancolique, à l'entrée de la ruelle. Quand les petits pieds s'avancent dans sa direction, elle lâche. "L'homme qui était avec moi a été heureux de t'aider. Il n'attend pas de récompense de ta part." Regard interrogateur auquel elle ne donne nulle réponse, fait seulement volt-face avant de s'éloigner tranquillement. Peut-être l'humain arrivera-t-il assez pour quémander, s'il y tient vraiment, à la fillette qui s'en va, ravie des retrouvailles. Sinon... Tant pis. La vision de si belles tomates en valait la peine.

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Un cri soudain la tire de ses pensées alors qu'elle allait se mêler à nouveau à la foule. Derrière, l'humain qui arrive. Elle l'observe sans un mot, surprise... Et à quoi bon parler ? Il parla pour deux. Pour trois. En bonne esclave, Qalek écouta silencieusement... Tout en retenant ce qui était intéressant. L'air idiot ? Les humains l’arboraient souvent. Rendre le chien ? Il était de lui même retourné là où il y avait le plus à gagner. Un pirate ... ? Prévenir les gardes ne lui traversa pas l'esprit, mais elle retint cette occupation des plus particulières dans une cité. Quand il fut question du navire, les yeux de l'hybride étincelèrent... Avant que ne soit assénée une phrase sans aucun sens. Alors elle perdit le fil, écoutant à peine ses paroles douces. Des mots qui disparaissaient sitôt prononcer, de la part d'un humain. Ou peut-être pas... Cela se concrétiserait si elle avait l'occasion d'aller demander son aide. Ce qu'elle avait peu de chance de faire. D'autant qu'elle changeait de ville comme de maître.

Mais l'hybride ne chercha pas à en informer l'individu qui semblait pressé mais content de lui, ce qu'il confirma d'un sourire avant de partir rapidement, laissant l'hybride à l'entrée de la ruelle. L'humain était donc venu lui parler... Et s'entendre parler. Qalek sourit, avant de donner un coup de pied dans un caillou, qui s'égara quelques mètres plus loin. Elle l'observa un temps, comme attendant que l'autre revienne... Mais l'endroit demeurait sale et vide, à l'écart de la cohue des nobliaux de la cité. Soudain, elle n'eut plus envie de s'y mêler. Grattant rapidement le derrière d'Okrãl installé dans sous la couverture de ses cheveux, Qalek retourna aux caisses par lesquelles elle était arrivée, et grimpa prestement, oubliant rapidement cette rencontre pour mieux savourer la vue depuis les toits. Une petite chanson pirate sur les lèvres.