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 Le Caprice

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Humain
Exodie d'Eldoria
Exodie d'Eldoria
Humain

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MessageSujet: Le Caprice    Le Caprice  660830Image55Mer 26 Mar - 23:52

Le Caprice  240252titre2

Une saison auparavant...

L'orgueil est moins un défaut qu'une caractéristique commune dans la noblesse. Lorsqu'on est fier de ce qu'on est, il n'y a après tout aucun mal à s'en vanter, et faire savoir à autrui qu'on lui est supérieur est l'un des ciments soudant la société humaine telle qu'elle est. Brique après brique, échelon après échelon, on assure que l'emprise du précédent sur le plus petit maintienne l'ensemble, et rappeler l'ordre des choses d'un sourire est à la fois une façon généreuse d'enseigner ce qui est et sera toujours aux servants qui nous entourent, tout comme un petit plaisir bien simple qu'on est en droit de s'accorder lorsqu'on a tant et tant de responsabilités. Un marchand aisé, ainsi, se targuait sans jamais s'essouffler de quelques uns de ses esclaves Hybrides, si bons et biens dressés ! Le signe d'une aisance et d'intellect supérieur : parvenir à enseigner à ce point l'intérêt premier de la soumission et de l'effort à ces masses à peine distinguables d'un animal, ah ! Quel tour de force ! Mais le grand marchand avait oublié une chose : on a beau être haut, sur le mur, on a beau avoir toute une montagne sous soi, il y a toujours quelque chose au dessus : une brique encore, le vent, les éclairs, les cieux, les dieux. Et parfois – souvent – l'implacable fatalité ou le sort rieur vous jouent un tour pendable. Il faisait beau et c'était le matin. Dans la maison noble du Quartier bleu, on annonçait la visite de la sœur du Roi.

Ce qui l'avait fait de lever de si bonne heure pour s'apprêter et venir à lui était la certitude qu'il serait là, lui, et son petit trophée d'excellence dont il était si fier. Maintes et maintes fois lui étaient revenues aux royales oreilles combien il ne risquait rien, combien il lui faisait confiance, combien il était docile, et présentait bien. Tiens ! L'écaille toujours lustrée, et avec ce genre-là, pas de poils sur le tapis de la Comtesse, pas de flaque jaune au bas du tapis du Baron, rien ! Et des muscles esthétiques à souhait, et d'une immobilité quand il le veut bien ! Une vraie statue. Et pas d'inquiétudes pour les demoiselles, le sang trop froid, pas de ces choses immondes avec lui, bah ! A ce que les rumeurs disaient, beaucoup d'organisateurs de combats d'esclaves avaient cherché à le lui acheter en vain, nombre de grandes dames lui avaient battu des cils au devant du visage sans succès, rien, rien ! Trop exceptionnel qu'il était, l'Hybride d'or et de sifflements. Le marchand l'avait agacée dans quelque dîner de cour avec une remarque sur sa camériste Hybride à elle, comme quoi il lui aurait trouvé mieux que cette petite chose bien timide et pas mignonne, et que la très douce et très délicate Veuve avait du se laisser émouvoir par un vendeur sans trop de scrupules. Ça n'avait été qu'une boutade pour se mettre en valeur. Malheureusement pour le marchand la Garce Royale se trouvait d'une humeur contrariante. Pas mauvaise, pas vénale, non, juste contrariante. Classant l'indicent dans les vengeances à pourvoir lorsque le temps viendrait, les ragots avaient fertilisé cette vieille terre d'aigreur en elle et, renseignements pris, elle s'était décidée : puisqu'il avait voulu dire qu'elle aurait mieux fait de s'adresser à lui, elle allait le faire. Le dresseur serait dressé.

La demeure de l'homme était très ouverte, sur un seul étage ou presque. Tentures bleues et larges voûtes ocres s'ouvraient sur des salons parfois dépourvus de plafond, avec au centre ces bassins où l'eau de pluie allait s'écouler, abreuvant nénuphars, poissons colorés, grenouilles chantantes au milieu du mobilier. Des mosaïques et des peintures murales décoraient les lieux tout leur donnait une touche réellement amicale, chaleureuse, richissime aussi ; l’œil attentif ne pouvant que s'interroger sur la façon d'avoir autant de portes et si peu de serrures quand on montrait pareille profusion de dorures. Un regard aux gardes à la fois discrets et tout aussi apprêtés, d'airain, de tabards, de lourdes capes, renseignait celui qui savait voir. Point n'est besoin de fermetures quand de l'autre côté de l'huis, on a l'épée la plus acérée. C'étaient ainsi qu'il montrait son pouvoir.

Exodie se fit fort, alors, de montrer le sien. Les épaules dénuées par une robe couvrant les bras jusqu'au bout des doigts, mais laissant la blancheur de sa gorge et la longueur de son cou libre, elle ne portait qu'à la naissance de sa poitrine un collier très fin, presque invisible, qui semblait comme faire flotter sur son sein le pendentif en insigne de la royauté, faussement discret, réellement intimidant. Sa toilette était assez simple dans l'ensemble, d'un gris perlé mettant en valeur son teint et ses lèvres d'une façon saisissante, à la taille très marquée, très serrée, déniant son âge et ses grossesses. Ses cheveux, relevés sur sa nuque et piqués de fleurs fraîches et odorantes, étaient la principale parure de son visage, et ils y suffisaient. Deux de ses gardes seulement, mais des gardes d'élite, l'avait accompagnée. Le message sous-tendu était simple, direct, distingué. On la présenta, assez empressé, assez inquiet également, et on la laissa dans un grand salon où le maître de maison allait la rencontrer. Elle n'attendit guère, et il se présenta, légèrement décoiffé, assez obséquieux d'allure – comme il convenait du reste. S'avançant vers la sœur du Roi, il lui étreignit la main qu'elle lui présentait, la baisa, et fit.
    « Ma chère, ma dame, ma beauté, quelle surprise ! Jamais je n'aurais pu oublier un rendez-vous avec votre Excellence...
    _ Nous n'en avions pas, effectivement,
    fit Exodie en laissant couler son regard sur l'Hybride qui accompagnait son Maître : écailles chamarrées, visage à la fois fin et marqué, robustesse évidente... C'était lui. Il allait évidemment le montrer. Je me suis souvenue de ce que vous m'aviez dit, à propos de vos affaires.
    _De mes affaires, ah,
    répliqua-t-il avec un assez large sourire, tout en se gagnant du temps pour se remémorer ce qu'il avait bien pu laisser échapper, et ajouta pour la forme, grand mal lui prit. Mon commerce sera toujours flatté d'avoir une clientèle de votre qualité.
    _Et ma famille d'avoir des artisans de l'obéissance aussi qualifiés que vous,
    susurra-t-elle d'un ton suave, qui pourtant sonnait inexplicablement menaçant. J'aimerai acheter.
    _Voilà qui me remplit d'aise !
    _Lui. »

Elle désigna alors, d'un petit geste tranquille dont elle savoura tout l'impact intérieurement, le Garde du Corps ophidien qui se tenait jusque là à peu près immobile. Le visage du marchand se vida de la moitié de ses couleurs, la Garce Royale, elle, plongea ses yeux dans ceux de l'esclave, et glissa avec une tendre douceur.
    « Approche, approche que je te voie. »

Elle ouvrit légèrement davantage le bras, sans remuer ni faire de pas – ce n'était pas à elle de le faire – et laissa le tonnerre de ses mots frapper les hommes de la maisonnée. On volait au Maître sa plus grande fierté ! Et elle se contentait de scruter d'un air délicat, presque innocent, comme inconsciente – ah ! – des conséquences de sa demande, l'Hybride Serpent qui se tenait là. Ce n'était pas grand chose, pour elle. Elle n'en avait pas besoin. C'était un caprice – un caprice royal. Le sien.

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Saryth Viiskyl
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MessageSujet: Re: Le Caprice    Le Caprice  660830Image55Sam 29 Mar - 21:28

Comme tous les matins, l'hybride avait du se lever de très bonne heure pour pouvoir surveiller son maître afin qu'il ne lui arrive rien. Le seul inconvénient de sa condition d'esclave "chouchouté" était le fait qu'il n'avait pas trop d'intimité, logeant dans la même chambre que son protégé ainsi qu'avec d'autres gardes, il n'avait pas un seul instant de répit... Adossé au mur, les bras croisés, le reptile observait le soleil qui était en train de se lever à l'horizon, il ne se lassait pas d'assister à ce magnifique spectacle, le soleil était une des rares choses qu'il vénérait autant, voire plus, que son maître tant chéri. En effet, la chaleur émise par le soleil était vitale pour l'homme-serpent ! Il ne serait pas aussi en forme sans températures convenables...

Vers la neuvième heure de la journée, le maître de maison se leva et se prépara pour la journée. Toute la maison se mettait en éveil quand l'homme sortait de son sommeil, partout les gardes et servants étaient attelés à diverses tâches, ménagères ou autres...  On ordonna à un groupe d'hybrides de faire la toilette de Saryth, il se devait d'être présentable car une personne de très haute noblesse viendrait, dans la journée, rendre visite au marchand d'esclaves. Une fois prêts, l'esclave et son maître se dirigèrent vers un des somptueux salons où patientait l'important invité.

Saryth fut surpris au plus au point quand il découvrit que le visiteur n'était autre que la sœur du roi d'Eldoria, la dénommée Exodie d'Eldoria ! Le garde se plaça à côté du luxueux canapé ou siégeait son maître et ne bougea plus d'un millimètre, la tête haute et le torse bombé, collerette déployée, il voulait montrer à quel point il était fier d'être un hybride.


    « Ma chère, ma dame, ma beauté, quelle surprise ! Jamais je n'aurais pu oublier un rendez-vous avec votre Excellence..._ Nous n'en avions pas, effectivement, répondit la dame tout en observant longuement l'hybride... Je me suis souvenue de ce que vous m'aviez dit, à propos de vos affaires._De mes affaires, ah, fit l'hôte tout en gratifiant Exodie d'un grand sourire, et ajouta. Mon commerce sera toujours flatté d'avoir une clientèle de votre qualité._Et ma famille d'avoir des artisans de l'obéissance aussi qualifiés que vous, susurra-t-elle. J'aimerai acheter._Voilà qui me remplit d'aise !_Lui. »


Saryth ne put s'empêcher de frémir, on voulait l'acheter, lui ? Cela faisait des années qu'il travaillait pour son maître et voici qu'une personne de rang important se présentait devant lui en voulant l'acheter... A vrai dire, le serpent n'était pas vraiment contre l'idée d’appartenir à une autre personne, d'autant plus que ladite personne devait être au moins une centaine de fois plus riche que le vendeur d'esclaves ! Lâche, l'esclave décida alors de mettre toutes les chances de son côté pour impressionner la demoiselle.


    « Approche, approche que je te voie. »


Le semi-reptile rampa lentement vers Exodie et se dressa devant-elle, faisant saillir ses muscles et gratifiant celle-ci d'un étrange sourire, révélant ainsi ses crocs et sa langue de serpent perfide...

Humain
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MessageSujet: Re: Le Caprice    Le Caprice  660830Image55Dim 30 Mar - 9:42

Ce jour-là commençait à se parer de toutes les allures d'une très bonne journée. Le marchand, stupéfait, devenait livide, et son visage qui prenait la consistance de la cire peinait à ne pas afficher la colère qui faisait fondre ses yeux. Ah, comme il luttait pour sourire, ah, comme il brûlait de clamer : il n'est pas à vendre, prenez-en un autre ! Mais il ne le pouvait pas, et, alors qu'il s'humectait les lèvres pour enfin trouver quelque chose – sans doute la promesse de lui en trouver un mieux, plus jeune, plus délicat, plus blanc pour aller avec son teint, qu'importe – l'Hybride s'avança à sa demande et se présenta devant elle comme un paon faisant la roue. Le front du Maître s'empourpra, lui donnant un visage en deux teintes – un vrai masque de rage pénible, ah, que c'était amusant à voir – et Exodie, intérieurement, riait comme une enfant. Loin de l'indifférence vantée par son propriétaire et à l'opposé de la loyauté grégaire qu'il avait du espérer un instant, l'esclave semblait se faire fort de l'impressionner.
    « Il est très beau, vous ne mentiez pas, fit la Garce Royale en posant la main sur l'épaule du serpent, parcourant le muscle du bras d'un air rêveur, exactement comme on l'aurait fait d'une statue d'art – au demeurant elle ne venait pas acheter autre chose que ça. Ce luisant des écailles, il l'entretient seul ? »

Le marchand ne répondait rien encore, foudroyant du regard son esclave infidèle, avant de ciller, de remuer légèrement la tête, et de répliquer quelque chose de banal, d'automatique, de raide sur l'indépendance pratique de ses possessions, garanties d'un bon dressage laissant l'esprit du Maître libre pour des choses plus intéressantes que l'hygiène de ses servants. La sœur du Roi tournait légèrement autour de l'Hybride, caressant distraitement tant la peau mate que les émotions de la possession pour s'assurer de la nature de son orgueil. Qu'il veuille amadouer un être plus puissant était dans l'ordre des choses des esprits assez animaux – le dominant le plus fort, n'est-ce pas, c'était dans l'ordre des choses – mais s'il cherchait plutôt à fanfaronner devant une femme, ça pourrait poser questions. Et problèmes, à la cour : si une demoiselle à la cuisse légère se mettait en tête de dévoyer ses servants pour avoir un peu d'informations sur la royale veuve...

Elle leva la main, finalement, posa le bout de ses doigts délicats et graciles, à la peau effroyablement douce, sur le menton du serpent. Lui soulevant légèrement la lèvre avant de la caresser par dessous, elle lui sourit, le relâcha. Lui glissa.
    « Parle-moi, je te l'autorise. Tu as un nom, sûrement. Donne-le moi. »

Elle décrocha sa main et l'avisa de bas en haut encore une fois, glissant d'autres questions après un petit temps à réfléchir à son avenir avec elle.
    « A quoi passes-tu tes journées lorsqu'on ne te donne aucune tâche ? Es-tu capable de lire ? »

Pourquoi le demander à l'Hybride et pas au marchand ? Pour que ce dernier, qui, dans le dos d'Exodie, scrutait toujours son esclave avec un air furibond, se sente exclus, éloigné, plus dépossédé encore. C'était un jeu assez cruel, et plus la plus grande partie gratuit, mais la Garce Royale n'était pas femme à se refuser les jeux de pouvoir quand ils étaient gratifiants pour elle. C'était ce qu'elle avait gardé de juvénile, d'une certaine façon.

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Saryth Viiskyl
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MessageSujet: Re: Le Caprice    Le Caprice  660830Image55Dim 30 Mar - 20:50

Saryth pouvait sentir la colère du maître de maison et ,bien qu'il aurait du craindre un probable châtiment, aucune crainte ne pouvait se lire sur son visage. L'hybride était comme hypnotisé par la royale demoiselle, elle avait un don pour satisfaire l'orgueil du jeune esclave qui ne se lassait pas des compliments d'Exodie. Celle-ci alla même jusqu'à caresser "l'animal", le comble du bonheur !


    « Parle-moi, je te l'autorise. Tu as un nom, sûrement. Donne-le moi. »


Enfin, l'esclave allait pouvoir délier sa langue et commencer à converser avec sa potentielle future maîtresse. Sans se le faire dire une deuxième fois, le serpent répondit :


    "Mon nom est Saryth, Saryth Viiskyl. Je suis ravi de vous rencontrer."


Pour satisfaire la noble, le semi-reptile ajouta à ses paroles une révérence, signe d'une soumission totale face à la riche femme. Tout en l'observant encore une fois, Exodie d'Eldoria posa quelques questions au jeune homme :


    « A quoi passes-tu tes journées lorsqu'on ne te donne aucune tâche ? Es-tu capable de lire ? »



    "Je n'ai jamais de temps libre, je ne suis né que pour servir mon maître et garder sa vie en sécurité, même si je dois mourir pour cela,
    il marqua une pause, puis reprit. J'ai reçu une éducation équivalente à celle d'un noble Eldorien, on m'a apprit beaucoup de choses. Aussi, sans vouloir me vanter, j’excelle dans beaucoup de pratiques physiques, une défaite est inacceptable pour moi."


Soudain, Saryth grimaça, son maître venait de blesser la queue du serpent en écrasant une zone fine, pas assez protégée par les écailles de l'hybride, l'hôte était juste bien placé pour que sa cliente ne remarque pas la correction qu'il venait de donner au garde... Pourquoi ? Dans toute sa vie, l'esclave n'avait jamais subit de violences de la part de son maître... En avait-il trop fait ?

Humain
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MessageSujet: Re: Le Caprice    Le Caprice  660830Image55Lun 31 Mar - 4:03

Il était ravi de la rencontrer. Ah... Comme c'était original. Il avait dit « je, » et il avait exprimé quelque chose... Devant elle, la plupart du temps on bégayait, on se taisait, ou on se répandait en « Votre Excellente, » « Beauté de Némis » ou autres « S'il plaît à Sa Seigneurie. » Mais il restait simple. Et il semblait aimer le son de son propre nom.
    « Saryth, laissa-t-elle glisser sur sa langue pour savourer l’appellation – et le flatter également. Mais, moi de même. »

A d'autres, rompus à la cour, ce petit sourire en coin qu'elle afficha aurait eu une teinte sinistre, de mauvaise augure, mais elle continuait de passer le bout de ses doigts sur la peau de l'Hybride, très chaude et très régulière. Elle se voyait déjà passer ses doigts, pensive, sur cet épiderme pour suivre le fil de ses pensées, comme on le fait de gros chats paresseux qui eux ne sont capable que de miauler, et pas de vous sourire.

Né pour servir... Ainsi donc il n'avait pas rôdé dans cet infâme quartier d'Airodel, et n'avait pas eu le crâne farci des idées de liberté et de grandeur qu'elle entendait parfois en rumeurs venant de ces tas de déchets qui ternissait le panorama à sa fenêtre. Ce qui en était réel de ce qui ne l'était pas, elle l'ignorait à peu près, n'y ayant pas – encore...– ses entrées et ne prêtant pas foi aux Hybrides obséquieux qu'elle avait interrogés jusque là. C'était une bonne chose pour un garde du corps, ceci dit. On ne faisait pire épée que la sienne lorsqu'on était amenée à lui tourner le dos, et il était bien plus facile pour un meurtrier d'entrer dans une chambre où il était censé vivre, après tout...
    « Une défaite pourrait signifier la mort de votre Maître. Évidemment que c'est inacceptable. Je note avec plaisir qu'il... L'Hybride grimaça. La Garce Royale perçut chez lui de l'incompréhension, quelque chose de soudain, mais sans en détecter l'origine – songeait-il à son maître ? Hm. Elle termina, en se penchant pour mieux le voir. ...Se porte fort bien. »

Les sourires que les deux nobles échangèrent alors étaient des trésors de non-dits. D'une part il y avait l'autorité, la victoire, une pointe de défi, de l'autre il y avait la rage refroidie, lissée, devenant une petite haine qu'il forgeait en pointe, et une humiliation rentrée. Ça suffirait pour elle, l'idée de le laisser ruminer lui plaisait.
    « C'est assez, fit-elle alors, je suis décidée. Quel prix donnez-vous pour celui-là ?
    _Il n'est pas encore prêt,
    siffla le marchand entre ses dents, reprenant petit à petit la maîtrise de ses nerfs ce disant, alors qu'il se redressait bien et faisait un signe discret à ses gardes. Je dois le préparer à vos royaux agréments, revenez demain, il sera parfait...
    _Ne vous donnez pas cette peine, cher ami,
    susurra la sœur du Roi en joignant ses mains au devant de sa poitrine, perçant, dans les émois de son adversaire du jour, quelque perfidie envisagée. Il devait sans doute vouloir au moins se défouler sur l'esclave, peut-être même l'estropier avant d'entre être dépouillé... Réaction dangereuse et dictée par l'orgueil, mais, bah ! C'était un homme ! Je le prends maintenant.
    _Oh, s'il vous plaît, je ne livre pas des esclaves débraillés,
    poursuivit-il sans desserrer les dents, alors qu'il avançait vers Exodie. Cette dernière fit un signe très discret, d'un frémissement de doigt, à ses quelques gardes parés. Ils avancèrent soudain et le marchand sursauta. Vous n'allez... Oh, nous sommes entre amis, pas vrai ?
    _Mais bien sûr que oui. Nous sommes des amis fidèles qui aimons nous distraire, et tout à fait disposée à vous épargner temps et peine. Après tout je suis venue à l'improviste.
    répliqua la Garce qui n'avait décidément aimé ni les allusions, ni les mouvements du Maître des esclaves, et encore moins ceux de ses gens. Il fallait, finalement, terminer la leçon pour le sanguin dresseur, aussi prit-elle le poignet du Serpent pour lui murmurer avec une douceur tendre et sucrée. Voyons si tu es prêt, puisque je ne doute pas que tu le sois. Lui, là, fit-elle en pointant un autre Hybride esclave, l'un des deux à avoir réagi à l'impulsion de son maître. Bats-le. Maintenant. »

Le marchand frémit et, pour la première fois, une pointe de peur se lut clairement dans son regard. Il glapit au Serpent de ne rien en faire, mais Exodie voulait voir tant les talents de son nouvel achat que s'aviser d'à qui il obéirait... C'était plus tôt qu'elle ne l'aurait voulu à l'origine, mais le voile de menace, pour léger qu'il avait été, était de trop à son avis. S'il fallait laisser une signature rouge pour que le dresseur d'Hybride comprenne où était sa place dans la noblesse... Qu'il en soit ainsi.

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