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 [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance

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MessageSujet: [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance   [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance 660830Image55Dim 17 Nov - 1:38

Matelot _ « Ohé ! Ser, les Quais sont en approche, vous pouvez sortir de votre cabine. »

Il avait toujours détesté le franc-parler des mariniers. Ils parlaient tous trop forts et ne connaissaient nul respect, sinon celui voué à leur Capitaine. Même si l'invité pouvait être de marque, cela ne semblait guère compter. Pourtant, le voyage était toujours plus rapide par les mers que par les terres, même si, aussi, plus dangereux. Alors, il soupirait. Un instant, il se demanda même s'il ne ferait mieux pas de payer que la moitié à l'homme. Mais il savait que cela ne lui serait nullement profitable. Cela ne pourrait, au final, que ruiner un peu son image d'homme bon et honnête. Autant se tenir à carreaux, faire comme si cela ne l'atteignait guère, plutôt que de perdre tout son labeur. Assis sur son minable lit, il se mettait à regretter cette escapade au sein de la Capitale. Mais il savait aussi que ce serait vite oublié.

Il avait mal dormi ces dernières nuits. En effet, il n'avait eu de cesse, malgré les rassurantes paroles du Capitaine, de scruter à l'horizon, inquiet de croiser un étendard pirate. Ce ne fut pas le cas. Néanmoins, ses heures de sommeil furent bien souvent rabotées sous l'effet insoutenable de la houle qui le bousculait au fond même de son lit. Peut-être devrait-il plutôt prendre une caravane lors de sa prochaine visite ? Et s'il n'était pas encore cerné par ce léger manque de sommeil, sa tête lui faisait savoir, par un vrombissement insoutenable, qu'une bonne sieste sur la terre ferme ne serait nullement de refus.

Se passant une main sur le visage, il prit la peine de se jeter un œil dans le miroir fendu de la pièce. Il n'était pas l'allure princière qu'il pouvait arborer en son Territoire, ayant préféré laisser la couronne chez lui, plutôt que d'y montrer une quelconque offense à la Royauté, il avait tout de même opté pour quelques vêtements le mettant en valeur. Et d'achever sa vérification en attachant ses cheveux en une queue basse. Puis prenant le sac qu'il avait comme seul bagage, il regrettait amèrement son choix de n'avoir pris nul esclave pour son voyage, ni même d'avoir pris le temps d'en avertir un quelconque personnage de la demeure urbaine. Mais qu'en pouvait-il de cette visite-surprise ?

Matelot _ « Ohé ! Nous avons amarré, messire ! »

Son corps se fit souple, se mouvant tel un félin dans sa traque, et déjà sortit-il de sa chambrette, se rendant auprès du seul homme auquel il témoignait un quelconque respect. L'homme semblait jovial, par un grand sourire qui éclairait sans cesse son visage, mais il le savait aussi sévère, comme le voyage et les rugissements l'avaient fait savoir. Mettant une main à la bourse qui se cachait dans sa veste - il détestait mettre en évidence une telle valeur pour les mains flottantes des voleurs -, il le payait de monnaies sonnantes et trébuchantes. Un gagne-pain deux fois supérieur à ses gains habituels lors de simples transports de marchandise. Il hocha de la tête et osa demander s'il devait rester à quai pour l'attendre ou reprendre aussitôt les voies navigables une fois le chargement fait, à laquelle question le Noble prit la peine de répondre par un simple « Patientez. » Puis il se mit à descendre la passerelle, posant bientôt pied sur le quai en bois.

Il était venu démuni de toute arme. Un choix imprudent que son frère, promu depuis peu en tant que Capitaine de sa Garde, avait cherché à comprendre, lui posant mille questions avant de se résigner. Surtout que le Marquis avait choisi délibérément de se rendre seul à la Capitale. Nulle arme. Nulle garde. Comme si toute cette affaire se devait de rester la plus discrète possible. Pourtant, il n'avait pas caché un instant son statut au Capitaine, lui apprenant en même temps qu'il prenait ses quartiers personnels dans la cabine réservée à l'homme. Personne n'avait rouspété depuis et le voyage s'était donc passé sous les meilleures auspices, et ce malgré son inquiétude d'y voir un pavillon meurtrier.

Alors qu'il se rendait sur le ponton principal, s'engageant sur le chemin de l'unique porte, un homme se permettait d'agir bizarrement. Il l'appelait d'un petit geste de la main, accompagné d'un souffle qui l'incitait à se rendre auprès de lui. Haussant un sourcil, cherchant un peu à comprendre ce qui se passait, il hésita un instant. Peut-être était-ce là une embuscade ? Il serra le poing, réfrénant cet élan de paranoïa. Puis poussant un soupir, il se dirigea vers l'étrange personnage, posant son bagage à ses pieds. Croisant les bras sur son torse, d'un regard impérial, il écouta l'homme le renseigner sur les derniers événements, tandis que d'autres hommes le rejoignaient en même temps. Et tandis que le bateau coulait, il découvrait que ce dernier était un navire de la Pie Ecarlate et que l'assaillant n'était autre qu'un membre de la Garde Pourpre. Et l'homme était parti aussi vite qu'il était apparu, laissant perplexe le Noble.

Iziah _ « Tss. Il souhaite que l'on trouve un homme avec une telle description. Soit vous êtes tous les deux de sacrés bonhommes, aux étranges capacités. Soit il ne saura jamais qui est son agresseur, laissant cet acte impuni. »

Lui qui s'attendait à une semaine reposante. Lui qui se préparait à flâner dans les marchés se retrouvait en compagnie de deux inconnus. Alors qu'il rayonnait par la prestance, et la richesse, de ses vêtements, il se demandait encore qui étaient les deux gueux qui se trouvaient face à lui. Aussi, alors qu'il poussait un soupir de désarroi, il reprit bientôt quelques mots. « On fait comment ? Vous avez des idées, peut-être ? Ou je dois faire cela tout seul ? »


Dernière édition par Iziah Neniel le Dim 17 Nov - 18:44, édité 2 fois

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MessageSujet: Re: [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance   [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance 660830Image55Dim 17 Nov - 11:11

Une nuit agitée, sur le dur sol de terre. Ce n'était pas ma première, et ce ne serait certainement pas ma dernière. Je n'ai rien contre le voyage qui m'amène en ces terres. Je ne regrette pas encore les montagnes. La compagnie me manque parfois. La pression constante de ces émotions, de ces discussions. Ces battements d'ailes écailleuses emplissant l'air pur. La sensation lancinante de vide que la présence de ces autres Dragons générait en moi. Celle qui m'avait tant fait bouillonner que j'avais cru déceler un soupir de soulagement lorsque j'ai enfin pris mes affaires pour entamer ma Quête. Déjà un an que j'erre. Je ne peux pas dire sans but, ce serait faux. Mais sans guide à part des lambeaux de vision qui me maintiennent dans un état de semi-conscience. Je parcours les territoires Eldoriens parce qu'elles m'y ont guidé, mais je commence à douter de moi-même. Je n'ai vu que les Hommes, pour l'instant. Ceux qui m'ont accueilli les bras ouverts, ceux qui m'ont fait travailler, ceux qui m'ont rejeté.

Non que cela m'importe, au demeurant. Ce n'était pas comme si je pouvais véritablement m'intégrer, de toutes les façons. Je suis fatigué de ces pensées, toujours les mêmes. Nous jugeons les hommes, les observant du haut de nos montagnes comme les Dieux qu'ils vénèrent et que nous savons n'être que des êtres ayant plus de pouvoir, plus de charisme que les autres. Ces personnes qui peuvent effectivement changer le monde. Mais pas parce qu'ils sont d'essence divine, si tant est que cela existe. Simplement parce que le Destin l'a décidé. Il est immuable, paraît-il. J'hésite encore à y croire.

Un soupir m'échappe alors que j'atteins les portes de la cité. Eldoria. Symbole de l'arrogance de l'Homme. Je perçois déjà la douce apathie des Dragons "de somme". L'idée me répugne, lorsque j'y pense seulement. Je n'ai pas l'impression qu'ils soient malheureux, mais les voir sous le joug me révulse. Comme ces esclaves. Mais une fois encore, devant ce spectacle, je ferme les yeux, les oreilles et la bouche. Je ferme mon cœur. Ce n'est pas mon rôle d'intervenir. J'ai pris soin de rabattre la capuche de ma houppelande. Elle fut grise, lorsque l'aimable paysan me l'a donnée. Un souvenir de son fils, avait-il dit. "Paiement pour un travail exécuté". Je n'ai pas compris. Le travail, bien sûr, est une notion que je conçois. L'effort, en somme. La pénibilité, en revanche, beaucoup moins. Les choses doivent être faites. Pourquoi remercier celui qui exécute les tâches. Il le fait pour le bien de la collectivité et le sait, n'est-ce pas?

L'état de ma réflexion lors de cette première rencontre. Puis j'ai découvert ce qu'ils appellent l'argent. Un autre Dieu auquel ils se sont voués. Contenu d'une bourse un peu plate coincée dans ma ceinture. Grâce à lui, ils donnent une valeur au travail, à la nourriture, à des objets inutiles... à des personnes. Je réprime un frisson qui fait se dresser mes écailles. J'en reviens lentement à ma pensée première. Ce n'est pas que je réfléchis véritablement au ralenti. Je prends le temps de me perdre dans mes propres idées. Ce n'est pas comme si j'étais pressé par le temps...

Ma houppelande était d'un gris clair semblable à un ciel après la pluie. Elle me donnait l'impression de ne pas avoir à lever les yeux pour m'imaginer voguer sur les vents. Depuis, la poussière du voyage et les rigueurs de ces quelques mois l'ont usée. Son gris s'est foncé, sa bordure s'est effilochée. Sa capuche, en revanche, est restée solide. J'en prends soin. Sa profondeur m'empêche d'avoir une vision claire de l'endroit où je pose le pied, mais dans son ombre, l'orangé flamboyant de mes yeux passe inaperçu. Et l'acier de mes cheveux également. Ils deviennent trop longs. Je vais devoir les couper à la dague si cela continue. Une fois encore.

Mes pas continuent à me faire parcourir la ville sans action consciente de ma part. Ce n'est qu'une impression, bien entendu. Je me laisse porter. Sous les cris, les émotions des messagers qui tournent le museau vers moi lorsqu'ils me croisent, je perçois un clapotis. Je relève la tête, repousse le vêtement suffisamment pour apercevoir la mer. Je sais ce qu'elle est. On me l'a expliquée. Je n'ai jamais emprunté ces véhicules de bois. Ces "navires", comme ils les appellent. Je sens simplement le sel, les algues, la pourriture, les déchets. Ils ne respectent vraiment rien, mais telle est la façon dont cela doit se dérouler.

Un nouveau soupir m'échappe alors que mes bottes usées recommencent à fouler le pavé. Le cliquètement du fer. Celui de mes talons. Celui de mon bâton. Un appel m'arrête dans ma progression vers... la suite, très probablement. Laquelle, je l'ignore, en revanche. Ce n'est pas ici que je La trouverai. Mais il me faut manger, parfois. Et le travail se trouve aisément en ville, même s'il me paraît souvent obscur et inutile. Il me demande d'approcher. Je n'y vois pas d'objection. J'aperçois sa mâchoire carrée, sa barbe. Il semble aussi désespéré que tous ces gens qui cherchent désespérément une solution. La curiosité, encore, me pousse à avancer vers lui. Je m'investis trop, je le sais. Mais comment suis-je censé observer si je ne peux comprendre? J'essaie de me convaincre qu'il s'agit d'un... comment appellent-ils cela?.. Un investissement pour l'avenir.

"Quelqu'un de confiance"? J'attends, immobile. Je ne vois pas où il veut en venir. La confiance est une chose absolue. Elle représente la possibilité de mettre sa vie entre les mains d'une autre personne. Et je ne crois pas avoir l'air d'une telle personne. Encore une chose complexe. Les formules de politesse. Je ne comprends toujours pas le but de son appel. Je détourne le regard à la mention du bateau. Effectivement, il sombre. Je me demande pourquoi personne n'a essayé d'appeler un spécialiste d'un don aquatique pour l'aider. J'aurais essayé s'il ne s'agissait pas d'une violation du code que j'ai désiré m'appliquer à mon départ. Il est impossible de n'avoir pas d'impact lorsque l'on interagit. Mais je tente, avec mes maigres moyens, de le limiter.

Je ne l'écoute que distraitement. J'observe, j'analyse. Effectivement, ce n'est pas la main de l'homme uniquement qui a porté le feu sur ce bois. Une petite guerre. Un acte inutile, sans fondement. Je hausse un sourcil face à sa description de l'assaillant. Je déplore les qualité d'observateur des Humains. Elles sont relativement inexistantes. "Un aigle avec un corps de lion". J'ai déjà vu ce dessin. De nombreuses fois. Dans d'autres villes. Une force armée. Cela m'attriste de le constater, mais il m'a eu à "Dragon". Je me demande vraiment ce que cet homme, qui qu'il puisse être, fait avec un de ceux-ci. Brûler un navire dans un port est dangereux. D'autres pourraient brûler. Les maisons avoisinantes aussi. Tout dépend du vent. Il n'y en a pas aujourd'hui. Le Destin a voulu que seul cet homme perde son bien. Pas sa vie. Pas encore.

Je hoche la tête. Très bien, j'essaierai. Si je dois le trouver, je le trouverai. Et je pourrai peut-être converser avec ce Dragon. Depuis le pacte, je me suis toujours demandé s'ils le vivaient véritablement aussi bien que nous le croyons. Comme je me demande si nous avions véritablement le droit d'autoriser l'exploitation de ce qui ne nous appartenait pas. Mais c'est une question pour un autre jour. Plongé dans mes réflexions, je n'observe que de loin. Cela ne change pas trop de mon ordinaire, en fait. Un autre homme s'est approché. La technique de ce marin barbu semble imparable. La saynète est la même. Et le résultat semblable. Combien souhaite-t-il que nous soyons pour chercher cet homme mystérieux?

Il s'adresse à moi, à nous, je ne sais pas. Chaque mot est décortiqué. Mon visage toujours dissimulé est perplexe. "Impuni" a-t-il dit. Il n'a nul part été mentionné une punition. Certes, l'homme a commis une erreur. Il aurait dû faire plus attention avant de brûler ce navire. Il avait pris des risques. Mais en soit, c'est un conflit qui ne me concerne pas. Je ne veux que parler à ce Dragon. Le reste n'a que peu d'importance. Leurs idéaux de justice ou d'injustice. De loi ou de ce qui en sort. De ce qui "doit" et de ce qui "est". De réparation, ou même de punition. Le navire a sombré, le marin a dit lui-même qu'il en achèterait un nouveau. Avec un argent qu'il avait probablement gagné en travaillant, comme tout le monde.

Le soupir était attendu. L'homme a l'air exaspéré. Je ne comprends pas. S'il ne voulait pas l'aider, pourquoi a-t-il accepté sa requête? Je suis le premier surpris lorsque ma voix s'élève au milieu du brouhaha. Elle n'a l'air de rien, cette voix. Un peu basse, un peu grondante, peut-être. En désaccord avec ma silhouette moyenne. Avec les mains fines et tannées qui dépassent de la houppelande. Elle ne porte pas. Mais surtout, elle charrie les glaces de mes montagnes natales. Elle est d'une neutralité ostensible. Désintéressée. Presque désincarnée.

"La description de l'homme rend toute recherche inutile. Le Dragon, en revanche, est plus gros, et plus rare qu'un H...omme"

Les Humains n'aiment pas qu'on les qualifie de la sorte. Cela aussi je l'ai constaté. J'apprends, lentement, leurs us et coutumes. Je me fonds dans la masse, d'une certaine façon. J'observe et j'apprends, en réalité. Pour que l'on ne me regarde pas. Encore une règle que je me suis imposée...

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MessageSujet: Re: [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance   [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance 660830Image55Dim 17 Nov - 17:07

Le jeune homme s’avança calmement. Devant lui, allongée, sa cible dormait sans se soucier qu’elle allait rester dans cet état pour l’éternité. Il allait la faire plonger dans le sommeil éternel et pourrait toucher la fabuleuse prime que lui avait promise son client, l’héritier du Duc Elidan. A cette pensée, un sourire éclaira son visage alors qu’il dégainait son poignard, qui sortit de son fourreau avec un léger crissement métallique. Il s’avança encore d’avantage, prêt à planter sa lame dans le corps de l’homme endormi…

Quand celui-ci leva le bras et fit apparaître une épée dans sa main, interceptant le poignard et repoussant le bras de l’assassin, ce qui accorda à sa cible le temps de se relever et de se mettre en garde. En voyant son adversaire, il poussa un soupir.

-C’est mon cher frangin qui t’envoie, je suppose ?... Je te déconseille de m’affronter si tu tiens un minimum à ta vie. Je doute qu’un assassin ait une chance contre un épéiste éveillé… Après, si tu veux quand même tenter ta chance, libre à toi, mais ne viens pas te plaindre s’il t’arrive malheur… Je suis de bonne humeur pour l’instant, donc je te laisse une chance de survivre… Après, c’est à toi de choisir.

Il l’observa silencieusement pendant quelques secondes, puis l’assassin décida qu’il pouvait toujours tenter sa chance une autre fois. Il s’enfuit sans demander son reste, mais sans non plus oublier de lancer un dernier regard menaçant à sa cible, qui resta en garde encore quelques instants, pour s’assurer que l’autre ne comptait pas revenir aussitôt lui planter un couteau dans le dos, puis rengaina son épée.

Il avait eu chaud d’être tombé sur un débutant qui avait mal graissé sa lame, et aussi d’être saisi d’une insomnie cette nuit. Il ne pensait pas que les tueurs de son frère le retrouveraient aussi tôt, alors qu’il n’était dans cette bourgade que depuis deux jours. Sans doute avait-il un peu trop traîné auparavant, et c’était pour cela qu’il devait déjà quitter cet endroit. Il lui fallait s’éloigner quelques temps… Et pour ça, rien ne valait de prendre le large. Le meilleur port de la région était à Eldoria… Donc, en avant pour le voyage !

Eldoria, la plus grande ville, la capitale du royaume eldorien. Une ville débordant d’animation et d’activité. Une ville peuplée. Une ville où il était facile de se perdre ou de disparaître. Mais aussi, malheureusement, une ville où il était beaucoup plus facile de tomber sur des membres de n’importe quelle maison noble… ou bien sur leurs tueurs. Ce n’était donc pas vraiment un endroit idéal où s’attarder lorsque l’on était pourchassé.

Mais, heureusement pour lui, il n’était là que pour prendre un bateau qui l’éloignerait d’ici. Il ne resterait donc pas plus longtemps que nécessaire. Et c’était une bonne chose, car il avait appris que l’on avait plus facilement des ennuis dans les grandes villes que dans les coins reculés.

Il se dirigea rapidement vers les quais pour pouvoir partir au plus vite. Malheureusement, il fut rapidement interpelé par un homme au visage carré, arborant un léger bouc, qui lui demanda de le venir voir par ici. Il voulait apparemment un peu d’aide. Il écouta l’histoire du marin et, grâce à la description qui lui fut faite de l’emblème, il comprit que le bateau avait été attaqué par un membre de la Garde Pourpre. Et un coup d’œil à l’épave qui coulait lentement lui permit de voir clairement l’emblème de la Pie Ecarlate. Il comprenait donc ce qu’il en résultait et, au final, n’appréciait pas trop l’idée de travailler pour ce type. Bah, il n’avait pas lancé de contrat, donc rien ne l’obligeait à lui obéir. De plus, il voulait trouver le Garde Pourpre, qui semblait intéressant. Et puis bon… Il semblerait bien qu’il s’était finalement retrouvé embarqué là-dedans puisque l’un des deux hommes qui avaient aussi répondu à l’appel du marin fit remarquer aux deux autres qu’il était presque impossible de trouver le Garde, au vue de la description très vague dont ils disposaient. Puis il leur demanda si l’un des deux avait une idée.

Suite à cela, l’individu qui portait une houppelande grise déclara d’une voix basse et grondante, qui ne portait pas vraiment, comme si elle était plus neutre que le Monde que la description de l’homme ne mènerait à rien et qu’il valait mieux se concentrer sur le Dragon, qui était beaucoup plus rare et plus gros, donc plus difficile à rater. Il n’avait évidemment pas tort. Sauf que…

-Le problème, c’est qu’à Eldoria, ce n’est pas si rare de croiser des dragons, avec les Chevaliers-Dragons… Même s’il est plus rare de voir un Garde Pourpre à dos de dragon et non de griffon, ce n’est pas non plus une grande exception. Donc chercher un dragon en particulier, ça revient à chercher une aiguille dans une botte de foin…

Il se tut un instant, réfléchissant à la situation, avant de faire une proposition.

-Dans ce genre de cas, le mieux, c’est toujours de se séparer et de se donner un rendez-vous, par exemple, ici, dans deux ou trois heures, pour faire un bilan, je pense. On pourra ainsi mieux couvrir la zone. Personnellement, j’ai bien envie de discuter un peu avec un Garde Pourpre…

Il attendit ensuite la réponse de ses deux interlocuteurs, qu’il ne connaissait d’ailleurs même pas.

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MessageSujet: Re: [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance   [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance 660830Image55Dim 17 Nov - 20:04

Il détestait se retrouver dans cette situation. Il était là, sans connaître toutes les informations nécessaires à sa bonne compréhension et surtout, son interlocuteur venait de prendre la fuite. Et tout ce que connaissait ce groupe, c'était que l'agresseur était un homme, d'une taille moyenne, accompagné d'un Dragon. Autant dire rien car ils étaient quelques-uns de la Garde Pourpre à être de la sorte. Un instant, il se demandait s'il ne ferait pas mieux de reprendre sa route, comme s'il n'avait pas entendu parler l'étrange personnage, comme s'il n'avait pas vu le navire piquer dans les fonds marins.

Il écouta distraitement d'une oreille les deux hommes qui parlaient, continuant d'observer le mât qui coulait. Il était comme fasciné par ce mouvement, cherchant même à comprendre pourquoi ce navire et pas un autre. Cela ne devait pas être un hasard, au vu du drapeau qu'il avait pu apercevoir. La Pie Ecarlate. Poussant un soupir, reprenant le sac qu'il avait laissé au sol le temps d'une brève discussion, il se tourna finalement vers les deux inconnus. Il avait bien des moyens d'en savoir plus, mais il ne voulait révéler son identité davantage que nécessaire. « Faisons cela. Ici même dans trois heures. Et que l'un de vous se charge de retrouver notre Capitaine déchu. » Les habitudes restaient après tout. Même à la Capitale, il gardait sa supériorité narcissique, se permettant sans cesse de donner des ordres. Car s'il n'était qu'un Marquis, il se savait proche des sommets de la Noblesse.

Il n'attendit pas plus longtemps, ne préférant pas entendre les remarques des deux congénères. Au plus vite il résoudrait ce mystère, au plus vite il pourrait se permettre de profiter de son séjour et des plaisirs qu'offraient la Cité. Peut-être même que l'un des deux inconnus abandonnerait, pour s'occuper de meilleures affaires. Il avait haussé les épaules, ne cherchant pas à savoir ce que deviendraient les deux hommes, alors qu'il passait déjà les solides portes du Port.

Il savait où il devait se rendre. Il le savait mais sa paranoïa croissante l'obligeait à quelques contraintes. D'abord, il scruta à plusieurs reprises si personne ne lui suivait, se permettant parfois quelques détours pour s'assurer d'être seul. Ensuite, il posa ses affaires dans la résidence qu'il avait dans la fabuleuse Cité. Et une fois délesté de tout ceci, il était fin prêt. Il savait qui trouver pour en apprendre un peu. Il aurait là-bas quelques informations. S'habillant plus modestement, il prit cette peine, ne voulant nullement choquer dans l'endroit où il se rendait. C'était là que se trouvait son informateur, et plus précisément son informatrice. Une mine de ressource qu'il payait allègrement de quelques pots-de-vins supplémentaires.

Ainsi, se rendant à la maison close La Femme de Jouvence, maison bâtie par une femme entretenue par quelques Nobles « mystérieux », il n'eut pas à attendre longtemps quand il demanda son traitement habituel. Comme toujours, la jeune femme vint vers lui, jetant même son précédent client à la porte en prétextant une demande toujours importante, et l'emmena dans cette même chambre. Elle savait très bien qu'elle n'obtiendrait rien de lui, malgré tous les fantasmes qu'elle se faisait du corps. Et comme toujours, elle joua de son propre corps et se fit aguicheuse. Et comme toujours, il n'était pas venu pour la toucher. Elle ne s'en sentait pourtant pas vexée, comme si tout cela n'avait été qu'un jeu depuis le début. Elle se mit bientôt à répondre aux différentes questions de son partenaire avant de recevoir la paie. Comme s'il avait été un client normal. Accompagné d'un surplus qu'il lui permettait ainsi de mieux vivre que certaines amies. Il était parti, et durant une heure, elle chercha à reprendre ses esprits.

Alors qu'il reprenait la direction de sa demeure de fonction, il prit une nouvelle fois soin de distancer tout observateur. Une nouvelle fois il zigzagua dans les rues et ruelles, s'éloignant parfois de son but avant de s'en rapprocher à nouveau. C'est ainsi qu'il prit soin de reprendre une tenue plus digne de son rang, s'armant d'une dague passée à la ceinture. Il renfila les gants qu'il portait au quotidien et reprit le temps de se faire une nouvelle queue de cheval. Il ne savait guère combien de temps son manège lui avait pris, mais il était temps pour sa part, de reprendre la direction des quais.

Une fois sur place, il se posa sur une caisse d'un convoi laissé là dans une quelconque attente. Aucun des deux partenaires n'était encore présent. Ou peut-être ceux-ci étaient venus plusieurs heures auparavant, qu'il avait lui-même laissé filer trop longtemps l'écoulement de ce temps. Il en doutait. Et il eut bien raison de douter de la sorte car bientôt les deux silhouettes firent leur apparition. Presque au même instant. Et sans plus tarder, ne prenant pas vraiment la peine de s'inquiéter pour eux, il prit la parole. « J'ai pu en apprendre un peu plus sur notre mystérieux agresseur. Et comme on pouvait s'y attendre, le nombre de Gardes Pourpres à monter un Dragon ne court pas les rues. Surtout qu'à l'heure actuelle, nombreux sont ceux qui ne se trouvent pas à la Capitale, réduisant encore un peu plus notre champ d'investigation. Enfin, ceux ayant une dent contre notre employeur, membre de la Pie Ecarlate, ne se compte que sur une seule main. Malheureusement, je n'ai obtenu ni nom, ni même une vague rumeur. » Alors qu'il continuait de se méfier des deux hommes, il se tourna légèrement vers le fleuve, montrant ainsi aux deux hommes qu'il était bel et bien armé. Il ne s'attendait pas à une embuscade, mais il avait appris que les forces de l'Ordre se trouvaient toujours dans les mauvaises farces. Autant garder une certaine méfiance envers les deux inconnus.

Iziah _ « Vous avez obtenu quelque chose de concret ? »

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MessageSujet: Re: [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance   [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance 660830Image55Dim 17 Nov - 22:23

Un Homme qui n'est pas qu'un Homme. Un Homme qui se prend pour plus qu'un Homme. Un homme qui n'est pas Homme. Étrange équipage que celui-ci. Extra-ordinaire est peut-être un terme plus approprié. Ce n'est pas tous les jours qu'une telle occasion voit le jour. J'extrapole, en revanche. Peut-être que si. Qu'aux quatre coins de ce monde, à chaque jour entamé par le Destin, des alliances plus improbables se forgent. C'est une idée que j'aimerais approfondir. A laquelle j'aimerais réfléchir, que je voudrais retourner dans mon esprit. Pour comprendre pourquoi j'ai accepté une telle "mission". Et surtout, pour tirer d'autres conclusions que celles que j'ai déjà en ma possession sur ces deux... personnes, à défaut d'un meilleur terme. Je vois les vêtements de bonne facture, je vois les armes. Ça ne m'apprend rien. Ils sont trop nombreux à aller armés, en ces terres. Malgré leurs lois, malgré leurs forces militaires. Ceux qui chevauchent le ciel sur leur... Non, il n'ont pas d'Âme-Sœur. Des compagnons de vie, peut-être. Je n'ai jamais parlé avec eux. Nous avons passé le pacte, mais nous ne faisons qu'observer. La nourriture n'est pas la seule chose nécessaire au bien-être d'un Dragon.

Je pourrais poursuivre cette réflexion presque indéfiniment. L'avantage, et le désavantage, d'une vie contemplative. En tous les cas, je l'aurais pu. Mais celui qui n'avait pas encore ouvert la bouche se met à parler. Peu d'émotions traversent mon visage, moins encore s'y attardent. Et ma voix... Peu importe. Il semble dire qu'un Dragon ressemble à un autre. Je trouverais presque cela amusant. Si je concevais véritablement ce que cette notion peut recouvrir. Pour l'instant, je trouve juste cette idée ridicule. Et la pensée même d'un débat hautement inutile. Comment leur expliquer que chacun d'entre eux est un individu au même titre qu'eux? Ou encore qu'il est vain de chercher des aiguilles dans des bottes de foin, dans la mesure où on ne pêche pas un Dragon, et moins encore avec une aiguille. J'ignorais d'ailleurs qu'il fallait les ranger dans des bottes de foin. Les animaux ne risquent-ils pas de se blesser si elles ne sont pas retirées proprement avant d'étaler la paille dans leur stalle? Je crois que je manque d'une information capitale pour suivre cette conversation.

Mes sourcils se froncent très légèrement alors que je me retiens de demander. Il reprend la parole. Je m'interroge. Les individualités sont généralement définies par des noms, mais aucun d'entre eux n'a pris l'initiative de se "présenter". N'apprécient-ils pas d'être distingués? En tous les cas, ils ne souhaitent pas rester un groupe. Je n'ai compris que la fin. Il souhaite parler à un Garde Pourpre. Je ferme les yeux, fouille ma mémoire. Effectivement, le Griffon est l'emblème de ces gens en armes. Des soldats. Peut-être sauront-ils. Peut-être y aura-t-il un Dragon, là-bas. Un Ignis. J'imagine déjà ses écailles charbonneuses, ses deux pattes posées sur le sol, ses ailes déployées. Sa gueule étincelante du feu dompté. Son piétinement. Son énergie à peine contenue, cette fougue qu'il transmettra. Ses pensées éparses, difficilement contrôlées.

Je partirais seul sans problème, si j'étais certain de me souvenir de revenir dans trois heures. J'ai beaucoup de difficultés à évaluer un temps aussi court, étrangement. Face à une année, face à une éternité virtuelle, qu'est une heure? Je n'ai pas le temps d'exprimer mon opinion peu construite, jetée à la hâte pour combler le gouffre entre mes "compagnons" temporaires et moi. J'ai l'impression de devoir fournir un effort extrême pour suivre leurs décisions, leur cheminement de pensée. Qui donc les oblige à se précipiter? Le Destin arrive à chacun selon son heure. Courir vers lui ou tenter de freiner des quatre fers n'y changera rien. La contemplation ne convient pas à tous. Et j'avoue être un Dragnis relativement impatient. Impulsif, même, parfois. Mais j'ai à peine eu le temps de cataloguer les informations à la disposition du groupe que déjà, un des membres est parti.

Je suis perdu. Sommes-nous censés retrouver ce Capitaine, ou l'homme qui monte l'Ignis? Je ne comprends pas la déchéance qu'il a évoquée. En quoi ce marin aurait-il déchu? Perdu un quelconque statut? Il reste un Homme. Voilà tout ce qui importe. Il est en vie. Le Destin a voulu que son navire brûle, qu'il en achète un nouveau. Il aurait aussi pu souffrir d'une avarie en pleine mer et mourir. Il n'a pas été mal traité, ou défavorisé. Il n'est tombé de rien. Mes considérations reviennent à la situation présente. Je suis seul avec cet homme aux cheveux blancs. Je pourrais retrouver cet Ignis, fort probablement. Mais ce serait une entorse à mon propre code. Intervention minimale. Un soupir caverneux m'échappe. Ma tête se tourne vers la sortie du port.

Les Hommes communiquent. Observer, comprendre. Se mêler à eux. Je me penche sur mon bâton. Pensif, je me plonge à nouveau dans mes réflexions. Je trie les sensations qui me viennent. Il y a toujours eu beaucoup de Dragons ici. Beaucoup trop. Quelque chose de plus vif, peut-être, à senestre. Chaque mot doit être soupesé. Chacun peut être un indice. Chacun peut changer le cours des choses. Du Destin. Si tant est qu'il puisse être changé. Chacun peut être une révélation de ma nature. Je n'ai pas envie de revivre la haine et la peur. Tous les Hommes ne comprennent pas non plus. Ils craignent ce qui est différent. Comme ils craignent les Hybrides. Mais nous savons, et certains d'entre nous se souviennent. Ils ont été tellement plus que ce qu'ils sont désormais. L'inverse de ce qu'ils appellent "évolution". Régression. Nous sommes la stagnation. Ce n'est pas une position inconfortable. Précaire, peut-être, pour les jeunes quêteurs. Pour moi, si je dois en revenir à l'instant présent.

J'ignore combien de temps mes réflexions m'ont pris. Je n'ai pas l'habitude de devoir en référer à quelqu'un. J'ouvre difficilement la bouche, tentant de me convaincre que cela en vaut la peine:

"Les soldats ont des casernes. La Garde... Il faut de la place pour garder un Dragon. Un Ignis... effraie les bêtes et mange beaucoup."

J'ai pensé trop vite, certains mots m'ont échappé. D'autres ne sont pas exactement sortis dans l'ordre voulu. Mais il y a une direction à suivre. Et plus j'approcherai, plus je saurai. Je prends une inspiration tremblante. Je n'ai pas fréquenté de Miles Draconis depuis fort longtemps. Le souvenir de la sensation, de cette entité intelligente. Une vrille, semblable au manque, un peu douloureuse, me creuse la poitrine. Je m'appuie plus lourdement, faisant claquer le bout ferré de mon bâton sur le pavé. Vision fragmentaire. Une équipée. L'Est. Prochaine destination, donc... En attendant, je fais un premier pas, peu assuré. Un autre. Je penche la tête, la secoue en prenant garde à ne pas faire tomber la capuche.

Je me tourne vers l'homme. Je sais qu'il ne voit que le bas de mon visage. Je tends la main vers lui, lui signalant de marcher à mon côté. Je ne sais pas ce qu'il cherche. Un Homme parmi tant d'autres. Goutte d'eau dans l'océan, selon leur expression. Pourquoi se sont-ils tant multipliés pour se chercher ensuite? Pour guerroyer? Nous parcourons la ville. Si peu de temps, tant de choses à observer. Peu à peu, la mission perd de son importance. Je suis plus que je ne guide. Je cherche, aussi. Introspection? Non, pas exactement. Je fais ce que ne devrais pas faire. Je puise dans les dons qui m'ont été confiés pour influencer le cours d'une vie Humaine. Mon cœur bondit étrangement dans ma poitrine. Pas de peur, non. Pourtant, je devrais craindre la pente glissante sur laquelle je m'engage. Mais l'excitation me gagne. Le Destin a voulu que je rencontre ces personnes. Chacun n'est qu'un fil dans la tapisserie. Ce sont les interactions qui créent le motif. Quel sera celui-ci?

Trouver quelqu'un. Parler. J'écoute, je prends note, mentalement. Je me laisse guider pour revenir aux quais. Quelques informations ont été échangées. Je découvre pour la première fois le travail "d'équipe". L'Homme qui m'accompagne et moi retrouvons le troisième. Il montre ostensiblement son arme. Parle. "Investigation". Est-ce ce que ce groupe fait? Mener une enquête? Je trouve l'idée aussi surprenante que vide de toute substance. Ce n'est pas une enquête, c'est comme tenter de reconstituer une cité à partir d'une unique pierre. Quant à avoir une dent de Pie Écarlate... Est-ce une race d'oiseau qui m'est inconnue? Qui aurait des dents? A l'intérieur de son bec? Cela doit fortement compliquer la tâche pour se sustenter. Cela fonctionne avec des lèvres souples, comme sur les humanoïdes, ou même les Dragons. Mais sur un appendice dur, comment... A moins qu'elles ne soient rétractables, comme les crocs de serpent. Cela se tiendrait effectivement. Quant à les compter sur une main... L'Homme ne sait-il donc pas compter jusque cinq sans l'aide de ses doigts? C'est étonnant. Comme quoi, avoir l'air cultivé ne signifie pas l'être.

Même constat à sa question suivante. Je ne peux m'empêcher de pencher légèrement la tête. Puis de la secouer, perplexe. Un léger "Non..." presque inaudible m'échappe. Bien sûr qu'il n'y a rien de concret. Le Dragon ne suit pas. L'Homme non plus. "Juste" des informations. Les Hommes sont toujours si impatients...

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MessageSujet: Re: [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance   [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance 660830Image55Mer 20 Nov - 21:42

A peine avait-il fait sa proposition que le premier qui avait parlé, celui qui avait demandé aux deux autres s’ils avaient des idées, était parti, démarrant directement et s’adressant à eux sur un ton péremptoire qui ne lui attira clairement pas la sympathie du demi-elfe. Au jugé, ce mec devait être un Noble. Pas un duc, non, il connaissait l’apparence de la plupart des membres importants des familles ducales. Mais un Marquis, c’était plus que probable. Il était suffisamment hautain avec des inconnus pour être de haute naissance, et sa voix vibrait d’autorité, ce qui montrait qu’il avait été élevé pour commander.

Mais cela, encore, ça allait. Halec possédait aussi cette intonation si particulière aux commandants, mais, depuis trois ans qu’il parcourait le monde, il avait réussi à camoufler ce ton de voix pour adopter une voix plus proche de celle d’une personne du commun. Même si, de temps en temps, le commandement transparaissait encore, en général, il était dissimulé, puisque cela lui permettait de survivre plus facilement.

Mais le commandement ne s’accompagne pas forcément de morgue. Or, chez le supposé Marquis, l’arrogance était clairement audible. Et cela, Halec n’appréciait guère. Encore qu’il pût laisser passer un peu d’orgueil. Mais, étrangement, il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une antipathie instinctive envers l’autre… Ce n’était donc au final pas plus mal qu’il fût parti aussi, en accordant au bâtard et à l’inconnu encapuchonné un délai de trois heures.

Inconnu encapuchonné qui, d’ailleurs, intervint en déclarant, comme si les mots s’étaient bousculés dans sa tête pour sortir, car tout ne semblait pas dans l’ordre.

-Les soldats ont des casernes. La Garde... Il faut de la place pour garder un Dragon. Un Ignis... effraie les bêtes et mange beaucoup.

Un Ignis ? Ah oui ! Une race de dragons ! Oui, en effet, les membres de la Garde avaient une caserne, puisqu’il avait entendu dire que c’était à Eldoria que l’on pouvait rejoindre la Garde Pourpre. Le gros problème était qu’il ne savait pas où elle était : il n’était pas venu assez de fois dans cette ville pour savoir parfaitement s’y orienter, puisqu’il avait tendance à éviter les trop grands amas de population. Néanmoins, il avait une petite idée sur comment s’y prendre. Mais avant ça, il voulait voir ce que son comparse allait faire…

En un sens, il fut assez déçu, puisque l’autre se contenta de lui faire signe de marcher à son côté. Apparemment, il semblerait qu’il ait eu une espèce d’intuition, car il s’était tourné vers l’Est juste avant. Cependant, il n’essaya pas de diriger la recherche. Halec haussa les épaules et se dirigea, accompagné de l’inconnu, vers l’Est. Il avait une petite idée derrière la tête.

Il s’engagea dans une ruelle, à la recherche des endroits où traînaient les gamins voleurs. Car, peu importe la ville, il y a toujours quelques chapardeurs. Il suffit juste de savoir les attirer, comme par exemple avec une bourse (faussement) bien rebondie. Pourquoi vouloir attirer un gamin ? Simplement car les gamins des rues sont souvent au courant de rumeurs que nul autre ne connaît. Et, ici, c’était bien de rumeurs dont ils avaient besoin pour commencer leurs investigations.

Lorsqu’il pensa être à un bon endroit, il déplaça légèrement sa bourse et la fit teinter. Pour un apprenti-chapardeur, le bruit pouvait être celui-ci d’une bourse remplie d’or, alors qu’il n’y avait à l’intérieur que quelques pièces de moindre valeur. Puis, l’air de rien, il s’avança, avec à ses côtés son compagnon taciturne qui l’observait silencieusement, mais en s’arrangeant pour garder sa main cachée à proximité, pour pouvoir saisir la main qui s’approcherait.

Ce qui arriva assez rapidement. Il sentit des doigts se faufiler sur sa bourse. Il attendit une seconde puis saisit la main du gamin. De la gamine, en l’occurrence, puisqu’elle ressemblait plus à une fille – quoiqu’assez sales, mais c’était plutôt normal, ses cheveux longs et la forme de son visage ne laissaient aucun doute à ce sujet - qu’à un garçon. Fermement, mais sans lui faire mal, il maintint sa main dans sa poigne pour l’empêcher de fuir, puis il s’agenouilla pour être à son niveau avant de sourire gentiment.

-Ne t’inquiète pas, je ne te veux aucun mal. Je ne vais pas te dénoncer ou quoi que ce soit. J’ai juste besoin d’un peu de renseignements. Je suis sûr que tu sais tout ce qu’il se passe dans cette ville, pas vrai ? Si je n’étais pas prévenu, tu m’aurais sans doute volé mon argent. Tu sembles bien maligne… Alors, tu peux me dire ce que je cherche, s’il te plaît ? Je recherche un Garde Pourpre qui chevaucherait un Dragon. Vu que c’est assez rare, je pense que tu devrais pouvoir me renseigner.

La fillette, d’abord réticente et franchement agressive, se calma peu à peu face à la voix apaisante du jeune homme et à son sourire honnête, d’autant plus qu’il avait légèrement relâché sa prise, montrant qu’il lui faisait confiance pour ne pas s’enfuir. Alors, elle hocha la tête et prit un air important, contente qu’un homme bien vêtu lui fasse confiance pour trouver des renseignements.

-Vous v’lez bien rester ici dix minutes ? Moi, j’sais pas grand-chose, mais l’chef, Elyk, y sait pas mal de choses, donc je r’viens vite ‘vec vos renseign’ments, d’accord ? J’promets qu’j’m’enfuis pas.

Toujours souriant, Halec lui relâcha entièrement la main mais, avant qu’elle ne parte, lui donna une partie du contenu de sa bourse en lui en promettant une autre quand elle reviendrait. Il se doutait qu’elle allait vraiment revenir, ne serait-ce que pour la deuxième pièce. Il se prépara donc à attendre dix minutes, tout en se disant que les gamins des rues faisaient vraiment de bons informateurs, si on arrivait à les tenir. Même si, en soit, cela n’était pas forcément très difficile, il suffisait juste de savoir s’y prendre.

Les dix minutes s’écoulèrent assez rapidement, et la gamine revint, accompagnée d’un jeune garçon qui semblait avoir onze ou douze ans, et une tête de fouine. De ses yeux vifs et éveillés, il surveillait nerveusement les environs, comme s’il craignait une espèce d’embuscade ou quelque chose du genre. Il s’adressa agressivement à Halec.

-Pia m’dit qu’tu cherches des infos, c’est vrai ? Sur l’Garde Pourp’ et ses dragons ?

Calmement, toujours souriant, Halec répondit d’une voix apaisante, tout en jonglant avec une pièce sur ses doigts. Puis, il donna une pichenette à la pièce, la faisant sauter haut au-dessus de son visage, avant de la rattraper dans son poing fermé.

-C’est exact. Pia ne t’a pas menti. Je cherche des renseignements sur les Gardes Pourpres qui chevauchent des dragons. Vu que ça ne coure pas les rues, les gamins des rues comme vous sont forcément au courant de ce genre de choses. Donc, si vous me renseignez, vous aurez chacun une pièce comme celle que j’ai dans la main. Je suppose que tu es Elyk ? Enchanté, moi, c’est Halec.

Elyk le regarda d’un air méfiant pendant quelques instants, puis il commença à déballer ses renseignements. Il n’y avait en effet que très peu de Gardes Pourpres ayant un dragon dans Eldoria même. En réalité, il n’y en avait même pas dix. Et surtout, ils avaient eu un nom qui pourrait les renseigner. Jugeant ces renseignements très satisfaisants, le mercenaire lança une pièce à chacun des gamins, qui s’en emparèrent rapidement. Puis il les salua d’un

-C’est un plaisir de faire affaire avec vous.

Avant de jeter un œil vers son compagnon silencieux et de repartir, puisque celui-ci ne faisait pas mine de poser d’autre question. Deux heures environ s’étaient écoulées depuis qu’ils s’étaient séparés sur le quai. Il jugea donc qu’il était temps d’y retourner, quitte à être un peu en avance. Ils pourraient apprendre ce que l’autre avait découvert, de cette manière. Ensuite, hé bien… Il verrait bien ce qui allait se produire…

Quand ils arrivèrent aux quais, ils virent que le troisième larron était déjà là. Celui-ci commença immédiatement à raconter ce qu’il avait découvert, sans se soucier le moins du monde des deux autres, confirmant la première opinion d’Halec à son sujet. Apparemment, les Gardes chevauchant un dragon étaient en effet très rares, et ceux qui avaient un contentieux avec la Pie Ecarlate étaient encore plus nombreux. Au final, il ne leur apprenait rien qu’ils ne savaient déjà.

Tout en dévoilant ses informations, il s’était arrangé pour exhiber son arme, montrant par là qu’il ne leur faisait pas confiance. Un comportement idiot. Si l’on ne se fie pas à une personne, il est plus prudent d’être sous-estimé et de la surveiller que de la menacer, même implicitement, et de la prendre de haut avec son mépris. Mais bon… Au moins, cela montrait que les sentiments des deux nobles étaient réciproques. Halec non plus ne se fiait pas à lui, mais il ne comptait pas le montrer pour autant. Aussi, quand le troisième demanda s’ils avaient trouvé quelque chose, n’hésita-t-il pas le moins du monde à dissimuler la vérité.

-Non, on a rien de concret… C’est assez frustrant, parce que, même si on a réduit la liste à moins de cinq personnes, le problème est que l’on reste encore à plus d’une personne, et on a aucune identité.

C’est pas beau de mentir, Halec, c’est pas beau ! Mais bon, c’est le problème du manque de confiance… Et, étrangement, l’encapuchonné avait lui aussi menti, presque en même temps que lui, mais avec un simple « non » tout aussi parlant.

Après un court silence, Halec demanda, sur un ton où l’on entendait un peu de mauvaise foi :

-Bon, et maintenant, on fait quoi ? Personnellement, je commence à en avoir marre de courir après des fantômes, donc bon, soit on retrouve le Capitaine Froussard et on l’aide à travailler sa mémoire, soit j’arrête, on risque fort de n’arriver à rien, de toute façon. Moi, en tout cas, je vais chercher Cap’taine La Trouille, je sais pas ce que vous comptez faire de votre côté.

Sur ce, il s’éloigna à grandes enjambées des deux autres et avança le long des quais, en apparence, cherchant leur… « client », en réalité, se dirigeant vers la personne portant le nom qui avait été mentionné par Elyk tout à l’heure…

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MessageSujet: Re: [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance   [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance 660830Image55Sam 23 Nov - 17:57

Le nom indiqué était celui d'un marin grassouillet, flanqué d'une casquette de commandant. L’homme grogne à votre demande de renseignements et vous indique les entrepôts.

Sous les hurlements agacés des mouettes, vos recherches se poursuivent. Le capitaine semble avoir disparu, aussi sûrement que son rafiot dont on ne voit plus que les quelques planches de bois brûlé flotter contre les murettes du quai, les tapotant dans un rythme répétitif. En passant devant les entrepôts de marchandises précédemment indiqués, des éclats de voix vous parviennent à l'oreille.

Vous suivez le bruit et parvenez à capter quelques bribes de la conversation visiblement animée.

« ... de toi, sombre chien galeux ! ... livrer à la Garde... »

Un rugissement fit soudainement vibrer les murs, vous prenant pour surprise.

« Qui est là ? Eriin, ne laisse pas s’échapper l'autre abruti. »

La voix se rapproche de vous. Sortant de l'ombre, une femme portant une armure de cuir marquée du blason de la Garde Pourpre vous fait face. Vous ne doutez pas une seconde du grade de la demoiselle. Une dragonnière de la Garde, comme en témoigne la créature grognant nerveusement derrière elle.

Vous observant quelques minutes, tout aussi surprise que vous, elle finit par prononcer quelques mots, hésitants et fermes à la fois.

« Ceci est une affaire de la Garde, circulez. »

Un grognement menaçant provenant de son compagnon à écailles vient accompagner son ordre.

« S'il vous plait, aidez moi ! Cette garce va me tuer si vous ne faites rien... ! »

Vous reconnaissez la voix du capitaine. Acculé sous la gigantesque patte de l'Ignis couleur sang, il semble en mauvais état. La dragonnière lui lance un regard noir et se tourne vers vous, tout en réitérant sa demande.

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MessageSujet: Re: [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance   [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance 660830Image55Sam 14 Déc - 17:01

HRP:

Rien de concret, mais pas tout à fait rien non plus. Un mensonge comme un autre. De façon générale, je ne m'en formalise pas. J'ai appris qu'ils faisaient partie intégrante de la marche du monde d'en bas. Aucun besoin de mentir, dans la Citadelle. Et peu de secrets étaient gardés à la fois aussi bien et aussi mal que par nous. Bien car notre existence même était un secret. Et mal parce qu'il est complexe de se protéger entièrement dans une si petit communauté. C'était apaisant, en un sens. Aucun besoin de garder le compte e ce que l'on avait dit ou non. Je ne sais pas encore comment les Humains et les autres font pour maintenant la fausse façade habituelle qui est la leur.

Avant que j'ai même le temps de peser le pour et le contre des révélations à faire au troisième compagnon de cette petite expédition... A savoir si cela valait la peine de lui expliquer ce qui avait été découvert et de quelle façon. Nombreux étaient ceux qui accordaient une certaine importance sur la méthode d'obtention des informations. La plupart ont également des regards incrédules quand la réponse est simplement l'observation et non une quelconque forme d’extorsion. Comme si le simple fait de dissimuler mon visage faisait de moi une sorte d'obscur et violent personnage. Je ne dirais pas que l'on peut me faire confiance. Sur ma propre personne, peu d'illusions subsistent dans mon esprit. Je ne dirais pas non plus que je ne peux pas être dangereux. Les circonstances restent encore à déterminer. Trop de paramètres rentrent en jeu pour que je puisse affirmer avec assurance ce que je pourrais ou ne pourrais pas faire. Je n'ai jamais essayé de soutirer des informations à quelqu'un, par la force ou par la persuasion. Je n'ai jamais été grandement doté, en l'un ou l'autre domaine, à tout le moins lorsque je me compare aux autres représentants de ma race.

Mais les premières paroles qui s'échappent des lèvres de... Halec. Il s'était présenté aux enfants sous ce nom. Son individualité. La question étant de savoir s'il s'agissait d'une personnalité empruntée, d'un masque confortable et convenable qu'il vêtait pour ne pas se dévoiler entièrement devant des personnes à qui il ne pouvait véritablement se confier, ou s'il s'agissait là de sa véritable identité. Quoiqu'un nom ne puisse à lui seul décrire une personne. Comme le mot "chaise" ne décrit pas une chaise dans ses moindres détails et ses subtilités, il la classe simplement dans une case regroupant un certain nombre de caractéristiques propres aux chaises. Le fait de savoir ou de prendre en compte le fait qu'il s'appelle Halec ne m'en apprenait pas beaucoup plus que s'il s'était effectivement appelé Chaise. Quoique Chaise m'en aurait certainement appris beaucoup plus. Mais je n'ai aucun autre Halec sur lequel me baser, et je n'arrive pas tout à fait à mettre le doigt sur ce qu'il est. Pas tout à fait un Humain. Mais quoi...?

Un mystère qui me pousse à le suivre, même si courir après un inconnu nommé Capitaine Froussard et un autre Capitaine Trouillard me paraît inutile alors que nous avons déjà un homme plus ou moins inconnu à retrouver, et un autre à interroger. Non seulement il réfléchit trop vite, mais en plus, dans des directions qui me sont totalement étrangères. Ou plutôt, avec une logique qui m'apparaît comme obscure et hors de portée. Mais qui ne m'empêche pas de faire légèrement claquer mes talons ferrés sur le pavé alors que je lui emboîte le pas. Comme d'ordinaire, je fixe le sol, sans voir les obstacles qui me font face ou les visages des gens à qui le jeune homme parle. L'équipée, qui n'est plus composée que de deux membres, bifurque sur des entrepôts. Je me laisse bercer par le ronronnement des pensées draconiques qui flottent dans l'air, déchirées par les cris perçants des mouettes. Une pensée submerge les autres. Quelque chose comme "Danger. Pas bouger." Elle ne m'est pas destinée. Je ne me fige pas. Par empathie, je commence à avoir faim. Un mince sourire étire mes lèvres sous la capuche. Ignis. J'approche. J'avance suffisamment mon bâton pour qu'il se mette en travers du chemin de mon partenaire du jour. Je me force à mettre des mots sur ce que je sais. Intervention minimum, oui, mais si le Destin veut qu'il meurt ce jour, ce n'est pas cette simple phrase qui perturbera le flux de sa vie. Je l'espère en tous cas. Je désigne l'entrepôt du bout ferré de mon bâton et murmure:

"Il y a un Dragon à l'intérieur. Pas de mouvements brusques, pas trop d'éclats de voix et ne pas le prendre par surprise. Je n'ai pas encore le désir de rôtir pour finir dans son estomac."

Si j'y réfléchis, c'est une bonne fin, cependant. Je reprends ma marche. Des éclats de voix interrompent ma réflexion. "Intrus!" Le grondement ne me prend pas tout à fait par surprise et mon sourire s'élargit. Une pensée diffuse me fait me demander le point auquel je ne risque rien et mon compagnon avec moi. Un Dragnis impatient, ainsi ai-je toujours été. Mon pas s'allonge donc alors qu'une silhouette apparaît devant l'équipée, forcée de s'arrêter. Une femme, de ce que j'en vois, même si la capuche m'empêche de distinguer quoi que ce soit plus haut que sa taille. Ses paroles glissent sur moi comme l'eau sur les écailles du proverbial Dragon. Les Ignis étaient peut-être les affaires de la Garde, ou tout du moins de celle-ci, mais ils étaient aussi la nôtre. Nous surveillions. Nous observions. Notre rôle. Mon désir.

J'hésite. Je pourrais la forcer à me laisser passer. Je pourrais même lui dire ce que je suis, ou pourquoi je suis là. Mais elle n'a pas l'air encline à m'écouter ou à se laisser amadouer par une légende. Ce que nous sommes, pour le meilleur ou pour le pire, parfois. Souvent. Je passe mon bâton dans ma main gauche pour ne pas frapper Halec si je dois arriver à l'extrémité que serait son usage sur cette femme. Ce n'est pas le fait qu'elle soit femme, ou Humaine qui me gêne. C'est qu'elle est liée à cet Ignis, et que je ne veux pas combattre un Dragon. Je ne suis pas certain du point auquel les Humains communiquent avec nos confrères écailleux, ni le point auquel influencer l'un agirait sur l'autre. Je m'appuie sur le bout ferré et soupire très simplement, après les paroles féroces du Capitaine:

"J'ignore quel comportement vous fait imaginer que cette femme est une garce, Capitaine, ou si cette affaire, qui ressemble fort à une agression injustifiée, est l'affaire de la Garde Pourpre, Dragonnière. Il est dangereux de porter un Ignis si près de bâtiments inflammables. Ce n'est guère prudent... guère prudent, oui..."

Le reste de mes paroles se perd. Je n'ai pas prononcé les derniers mots qui m'avaient effleuré l'esprit. Le fait qu'il avait faim, que je doutais qu'elle prenne le soin nécessaire à assurer le bien-être de son Dragon. Ou même le fait que je n'ai que peu d'intérêt pour ce qui se déroulait ici. Je finis par passer à côté d'elle sans lui jeter un regard. Je ne suis pas un combattant, mais j'ai en moi ce qu'il faut pour esquiver son bras alors qu'il se tend pour me stopper. Elle a arraché ma capuche, a manqué m'étouffer avec le col de ma houppelande. Je n'ai pas relevé la tête, laissant juste mes cheveux décoiffés de la couleur du bon acier intercepter la lumière. Il paraît que nous sommes un festin pour les yeux Humains. Je n'en ai cure. Cela ne m'a jamais rien apporté de bon ou de compréhensible. La supplication du Capitaine ne m'atteint pas plus. Je crois même que j'ai dû lui marcher dessus en m'approchant de l'Ignis. Je le pousse légèrement, pose mes pieds à plat sur le sol de l'entrepôt, lève une main respectueuse et douce vers le Dragon. Mes paupières orangées, qui pourraient presque faire écho à ses écailles, se fixent dans les siennes.

Il n'a jamais rencontré les nôtres. Incompréhension. Un sourire tendre étire mes lèvres alors que la douleur du manque me ravage les entrailles. J'espère la trouver vite, combler ce vide qu'est l'absence de mon Âme-Sœur. Plus qu'un vide, d'ailleurs. Le manque d'une partie de moi-même. Je souffre d'autant plus de savoir qu'elle ressent la même chose de son côté. Ma voix grondante s'élève dans l'entrepôt, bien plus chaleureuse que lorsque je me suis adressé au groupe. Ne pas interférer, ne pas être découvert. Mais la tentation est grande, bien trop grande...

"Ne crains rien, Porteur de Feu. Je ne suis pas la menace."

Nul besoin de parler plus avant. Ma main touche finalement son nez. Il n'est pas mien, mais la communication, la communion, presque, est aisée. Les problèmes des Hommes disparaissent à mesure que j'apprends de lui. La prise de l'Ignis sur l'homme ne s'est pas relâchée. Une main serrée sur ma cheville me fait baisser des yeux glacés sur son propriétaire. Le Capitaine. Il semble croire que je travaille pour la Garde, que je tente d'encourager le Dragon à l'écraser, pour vouloir s'en prendre à moi. Intervention minimum. Je dois secouer la tête pour me reprendre et ne pas simplement demander au Cracheur de l'écraser sous sa patte puissante pour que nous puissions poursuivre. Je soupire. Reprends la parole:

"Que désirez-vous, Capitaine?"

Une question générique. Je n'ai aucun intérêt pour sa situation actuelle. Mais que cherchent les Hommes? Vers quoi courent-ils? Il semblerait que ce soit avant de franchir les portes de la Mort qu'ils en prennent le mieux conscience, qu'ils sont le plus à même de répondre. Non que je veuille sa mort, mais c'est une question que je me pose depuis longtemps. Je me demande s'il sera à même d'y répondre... Mes sourcils se sont froncés. L'Ignis est jeune, ses pensées se bousculent, ses émotions sont à fleur d'écaille. Difficile à gérer après autant de temps. Et pourtant si grisant...

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MessageSujet: Re: [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance   [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance 660830Image55Mer 19 Fév - 19:52

« Mais... Qu'est ce que vous faites, arrêtez, c'est dangereux ! »

La jeune femme tente de vous empêcher de passer, en vain. La grande créature écailleuse, une lueur de curiosité dans le regard, se penche vers vous, sous les yeux ébahis de sa dragonnière. Cette dernière n'avait jamais vu de Dragnis de sa vie, mais ce qui se déroulait sous ses yeux avait suffi à lui assurer que vous en étiez un. En un instant, la jeune femme avait perdu sa contenance, observant la scène bouche bée. Le capitaine profita de cette occasion pour fermement vous agripper la jambe.

« Sauve moi, c'te bestiole va me bouffer... »

Il avait vu en vous une échappatoire. La jeune Garde réagit à ces mots.

« Vous ne pouvez pas faire ça, cet homme est un criminel, je dois le capturer et l'emmener au bastion de la Garde ! »

Sa voix résonnait dans la pièce sombre. S'en suivie une réplique cinglante du capitaine, niant cette accusation et se proclamant victime d'une agression non justifiée. L'Ignis quant à lui se contenta de vous observer de ses grands yeux de cendres, toute hostilité à votre égard soudain évanouie.

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HRP : la narration s'adresse principalement à Telabeth car c'est le seul à avoir répondu, néanmoins, tu es tout à fait libre -et même encouragé- à venir mettre ton grain de sel à la scène, Halec.

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MessageSujet: Re: [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance   [Quête-PNJ] Une Histoire de Vengeance 660830Image55Jeu 20 Fév - 15:47

Il ne désire rien. Qu'on lui sauve la vie, et non pas le faire lui-même. Je dois admettre que je m'attendais à autre chose. Pas nécessairement à un discours construit déclamé par un grand orateur sur l'Humain et son rapport à la Mort et au Destin, mais malgré tout quelques chose d'un peu plus instructif que "Sauve-moi". Et qu'une insulte envers le magnifique Ignis qui se dresse devant moi. Je n'apprends à personne que les expressions vernaculaires ne sont pas exactement la matière dans laquelle j'excelle. Cependant, je voyage depuis quelques temps, déjà. Tout du moins à l'échelle du monde d'En-Bas. J'espère ne pas avoir à expliquer encore la différence fondamentale entre nos existences, stoppées par la volonté du Destin l'année de nos vingt ans, et la masse grouillante de la finitude.

Cependant, pour avoir entendu ce mot à de multiples reprises, je n'ignore pas qu'il désigne un animal considéré comme parasite. Cette réalisation, agaçante à bien des niveaux, s'ajoute à la faim débordante du jeune Dragon, et au désir de violence et de punition qui règne dans l'air. Un mélange qui pourrait être détonant, et qui ne me réussit pas. Je ne suis pas fortement pourvu du côté de l'empathie, mais les vétilles qui secouent les deux protagonistes de cette histoire dont je n'ai cure me hérissent les écailles. Un soupir las m'échappe alors que je relève la tête vers l'Ignis, non sans avoir aperçu le regard confus posé sur moi.

Je n'ai aucun geste pour dégager ma cheville, bouger mon bâton, ou même leur accorder une seconde fois mon attention. Poussé par un sursaut d'énervement, mon propre enthousiasme amplifié par celui, débordant, du jeune Dragon, je laisse ma voix grondante retentir à nouveau dans l'entrepôt sentant le grain, la mer, et la pourriture.

"Assez. Nous n'avons que faire de vos querelles humaines. En revanche, il est cruel d'amener un Ignis affamé dans un endroit où il pourrait causer tant de dégâts..."

Résigné, et un peu surpris de ma propre réaction, je me détourne à regret et avec difficulté de l'affection que je perçois dans le regard de cendre. Mon ton est redevenu neutre, froid et presque mécanique quand je reprends:

"Dragonnière. Vous avez l'air de savoir que nous ne sommes pas une légende. Vous savez donc également qu'aucune intervention ne sera faite, ni dans un sens, ni dans l'autre, dans cette affaire. Cependant, par respect pour notre ami Porteur de Flammes qui risquerait une indigestion, la situation se doit d'être expliquée de façon claire."

Je n'ai pas la prétention de croire que je suis un juge impartial, ou même que j'ai assez de connaissances et d'intérêt pour ce cas pour aller jusqu'au bout, d'autant moins avec l'avalanche de pensées parasites qui interceptent les miennes propres. Pourtant, je me vois contraint de me concentrer. D'une part, parce qu'il s'agit d'une situation inédite pour moi, qui ne peut être que bonne pour mon apprentissage. Et d'autre part parce que le Capitaine me tient toujours la jambe. Perdu pour perdu, autant utiliser mon temps à quelque chose de constructif...

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