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 [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues

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Elfe
Nufhaj Eïgiri
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MessageSujet: [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues    [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  660830Image55Mar 18 Fév - 14:20

Sommaire:


De grosses bêtes poilues
[RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  13940117

RPs qui précèdent ces événements:

Dieu que les couloirs de cette forteresse pouvaient être froids. Ce n’était pas la première fois que je me demandais comment cela pouvait être possible alors que, quelques mètres plus haut, le soleil envoyait ses rayons se fracasser contre les rochers. Le sable devenait brûlant s’il y était exposé plus de quelques minutes, si bien que sa chaleur se répercutait sur les chausses des gardes et autres voyageurs. Plus les marches me menaient vers l’extérieur, plus l’air devenait lourd et suffoquant. Rien qu’une légère brise rendrait bien des sourires.

Une fois arrivé à la surface, le brouhaha causé par le souffle des dragons apprivoisés, le cliquetis des armes et armures et le ronflement d’un garde endormi durant sa ronde accompagné de la chaleur ambiante ne m’aida pas à éclaircir mon esprit. Il me fallait trouver un dénommé Jagïn Detrok. On m’avait dit que la formation des jeunes monteurs de griffon était assurée par ce grand gaillard qui ne serait pas difficile à repérer, de par sa taille et sa chevelure d’un ocre brillant. Mais les rayons du soleil m’aveuglaient, ce qui rendait donc difficile ma recherche.

Bien évidemment, si je n’arrivais pas à trouver Jagïn, je pourrais toujours demander à un garde, ou bien me repérer aux cris émis par les griffons. Encore que pour cela, il fallait avoir déjà entendu un griffon …

Mes yeux furent les premiers à m’informer de la présence de ces bêtes. Il faut dire que même devant l’inconnu, je savais me débrouiller ; ma nature elfique m’offrait une excellente ouïe ainsi qu’une vue remarquable. J’avais simplement à s’habituer, car ici rien ne ressemblait à la forêt que je connaissais comme ma poche.

Enfin, je l’avais trouvé. Un grand homme, me dépassant presque d’une tête. Si l’on qualifiait souvent quelqu’un d’imposant par sa carrure, ce n’était pas le cas pour Jagïn. Incontestablement humain, sa hauteur et sa musculature donnaient pourtant l’impression qu’il s’agissait d’un elfe. Il n’était pas bien épais, mais les veines marquées à travers sa peau et le dessin très sec de ces muscles sur celle-ci relataient une excellente condition physique. Il était occupé avec une de ces bêtes ailées. Sa poigne devait être puissante car il réussissait à la maintenir à terre alors qu’elle montrait clairement ne pas vouloir se laisser dompter. Le cordage enroulé autour de sa main était relié à la scelle qui venait visiblement d’être posée sur le griffon. Ils n’avaient sans doute pas eu le temps d’attacher toutes les sangles.

La poussière soulevée par l’imposante créature regagnait peu à peu le sol. Les caresses déposées par le grand homme semblaient l’apaiser. La petite foule qui s’était accumulée autour de la scène venait d’applaudir la performance, pour ensuite s’en retourner vaquer à ses occupations. Quant à moi, j’approchais de Jagïn. L’homme s’était retourné et m’avait remarqué. Etait-il déjà au courant, ou bien le monteur expérimenté qu’il était avait appris à reconnaître les nouvelles recrues ?


« Bonjour, je me prénomme Nufhaj Eïgiri et l’on m’a dit de m’adresser à vous pour ma formation. »

Alors que j’avais commencé à parler tout en continuant de m’approcher vers lui,  la main tendue, il ne s’arrêta pas là où je l’escomptais. L’un des mains de Jagïn alla serrer fermement ma poigne tandis que l’autre s’était posée sur mon épaule : un geste amical. Je ne savais jamais sur quoi tomber depuis mon arrivée au bastion ; tantôt une femme directive, puis un homme conciliant. Et là, à nouveau quelqu’un d’aimable, et cela me plaisait.  

« Bienvenue à toi au sein de la Garde Pourpre. Cela faisait longtemps que j’attendais une nouvelle recrue. Ce vieil empaffé de Kern rechigne à m’en envoyer, faute de moyens qu’il dit. Mais je ne me suis pas présenté, tu peux m’appeler Jagïn. »

Sans pour autant lâcher mon épaule, le monteur de griffons avait libéré ma main, m’accompagnant vers le griffon calmé quelques instants plus tôt.

« As-tu déjà eu l’occasion de monter une de ces bêtes là ? Tu vas voir, ce n’est pas bien différent d’un dragon ! »

Sans non plus avoir le temps de lui expliquer que je n’avais jamais monté de dragon auparavant, il fit signe aux quelques gardes postés ici et là de s’éloigner de plusieurs mètres. Voulait-il que je grimpe sur le dos de ce griffon ? Le clin d’œil qui accompagna son sourire me confirma ce que j’avais déjà compris …

Une première occasion d’épater son maître. Seulement, je ne savais en aucun cas comment agir avec ce grand oiseau. Si je n’avais aucune idée de comment cela allait se terminer, je pouvais au moins montrer que j’avais du cran. Une grande bouffée d’air plus tard, je me dirigeais vers la bête. Mais comment procéder ? Les gardes semblaient avoir attachées les sangles qui ne l’étaient pas auparavant. Bien, c’était déjà une bonne chose de faite.

Comme à mon habitude, je m’élançai sans trop réfléchir, laissant mon instinct diriger mes actes. L’élan qui accompagnait mes pas me fit rapidement arriver aux côtés du griffon, qui m’observait d’un regard soucieux. Mon pied gauche alla s’insérer dans la scelle, le reste de mon corps passant au dessus de son dos. A ma surprise, le monstre ailé ne s’était presque pas débattu. Un sourire s’afficha au coin de mes lèvres, et il ne passa pas inaperçu. Jagïn avait remarqué mon assurance soudaine. Il avait certainement quelque chose derrière la tête : il fit un simple signe au griffon.

Sans attendre, celui-ci poussa un cri étouffé et se mit à gesticuler. J’eus à peine le temps de glisser mes bras sous la lanière et de coller mes jambes contre ses côtes afin de m’y accrocher du mieux possible. Je résistais tant bien que mal aux secousses. Lorsque ses ailes se déployèrent pour donner deux grands battements dans les airs, les caisses aux alentours se cognèrent contre les rochers tandis que les hommes les moins costauds avaient trébuchés et posé un genou à terre. Ses pattes avant broyaient l’air tel un cheval refreiné dans sa course. Je m’étalai alors sur le sol, malgré une roulade qui m’épargna sans doute quelques os cassés. A peine le temps de me relever que la bête était redevenue aussi calme qu’auparavant. Cet homme partageait quelque chose de très particulier avec les griffons, j’en étais presque jaloux.


« Alors, comment as-tu trouvé ce premier vol ? »

J’esquissais un sourire à mi chemin entre l’amusement et l’énervement. Malgré les blessures que je venais d’éviter de peu, sa façon de faire me plaisait.

« Plein de surprises … »

Jagïn partit dans un rire bruyant, sans doute amusé par ma réponse.

« Et ce n’est pas fini ! Pendant les prochaines semaines, je t’apprendrai à monter ces magnifiques créatures. Ce ne sera certainement pas ta seule chute. »

Un clin d’œil suivit sa réplique. Il donnait un peu l’impression d’être le père que tous les fils désiraient avoir, celui qui donnait l’impression d’être unique à ses yeux, comme s’il était possible de partager avec cet inconnu autant de bons moments qu’avec un frère. J’étais impatient d’apprendre …


Dernière édition par Nufhaj Eïgiri le Jeu 6 Mar - 12:56, édité 12 fois

Elfe
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MessageSujet: Re: [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues    [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  660830Image55Mer 19 Fév - 11:17

Tel est pris celui qui croyait prendre
[RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  13940116

Au fur et à mesure que les jours passaient, de plus en plus de bleus et de blessures apparaissaient sur mon corps. L’entraînement conféré par Jagïn et les hommes d’armes était rude mais malgré cela, j’appréciais pouvoir apprendre de nouvelles choses. Les méthodes de combat classiques différaient de celles que j’apprenais étant jeune, elles étaient basées sur un style plus brutal, plus … humain. L’homme en charge de l’apprentissage me répétait sans cesse de frapper plus fort, de ne pas craindre l’ennemi et donc de fondre vers lui. Il s’appelait Ganek, mais on le connaissait tous sous son surnom : La Masse. Pas forcément grand, c’était plutôt l’alliance de sa large carrure et de son poids qui intimidait ses opposants.

Je n’écoutais ses conseils que d’une oreille distraite, l’agilité faisait selon moi un meilleur atout que la force brute. Esquiver, parer un coup d’une roulade et ainsi profiter de la force de l’ennemi pour en tirer profit : telle était la façon d’agir que l’on m’avait inculquée lors de ma jeunesse. Et puis, même si j’aimais me battre, ce que Jagïn m’instruisait m’intéressait bien plus. Je commençais à développer une fascination pour ces magnifiques animaux qu’étaient les griffons …

Toutes ces années, je n’avais entendu que des récits sur les dragons, ces mythiques créatures ailées peuplant notre monde. Même si, c’était plutôt nous qui peuplions le leur … Jamais par contre quelqu’un ne m’avait parlé des griffons, leur existence m’était inconnue jusqu’il y a quelques années. A mes yeux, leur beauté dépassait celle d’un dragon, de loin. Ce jour-là, j’allais avoir la chance d’effectuer mon premier vol à dos de griffon. En tout cas, mon premier vrai vol, les précédents essais de prise en main et les chutes ne comptaient pas.

Sitôt en selle, la cicatrice qu’arborait la majestueuse bête se dessinant de son omoplate jusqu’à son cou me remémora des souvenirs. Il s’agissait de la bête qui m’avait envoyé au tapis quelques semaines plus tôt, le jour de mon recrutement. Une caresse s’en alla glisser sur le duvet de longues plumes qui recouvrait la première moitié de son corps.

Jagîn me désignait d’un bras l’horizon qui s’étendait face à nous. Un clin d’œil plus tard, je compris qu’un événement inoubliable ne tarderait pas à se produire. Mes talons s’empressèrent de faire comprendre à l’animal qu’il pouvait à présent prendre son élan. Quelques légers battements d’ailes firent tournoyer le sable autour d’eux avant qu’il ne s’exécute. A peine quelques secondes plus tard, je me retrouvais dans les airs, le vent me glissant le long du visage. Quel sentiment … un sentiment de liberté s’était emparé de moi, alors que j’observais le sol s’éloigner de nous. L’horizon m’appartenait.

Ayant pleinement profité de cet instant, je décidai de retourner en direction du campement. Bien évidemment, non pas sans faire un détour par l’aire d’entraînement où se trouvait La Masse, certainement occupé à tourmenter de nouvelles recrues. Je l’identifiai rapidement ; il faut dire qu’il n’était pas difficile à repérer tant son armure épaisse recouvrait ses formes rondouillardes. Le griffon et moi fonçâmes vers lui. Jusqu’à ce que l’on ne se retrouve plus qu’à quelques mètres de lui, d’un mouvement du bras, j’ordonnai à l’animal de changer de cap. Le battement d’ailes que cela causa ne manqua pas de renverser le gros gaillard, qui grommela quelque chose sous sa barbe, l’air agacé.

Je ne pu m’empêcher d’afficher un sourire satisfait, tout en m’adressant indirectement à lui.


« Désolé … ! »

Une fois le parterre regagné, je descendis de ma monture, la remerciant en lui tapotant le buste pour ce magnifique moment qu’elle venait de me faire partager. Jagïn m’accueilli à bras ouvert, visiblement séduit par le virement de cap que j’avais effectué plus tôt.

« Hahahaha ! C’est bien Nufhaj, je vois que tu as pris la main ! Mais évites tant que possible d’énerver ce bougre de Ganek, il est influant et aurait vite fait de t’apporter des ennuis … »

Il avait raison, La Masse m’observait depuis son terrain d’entraînement. Le regard qu’il venait de m’envoyer n’augurait rien de bon, mais je ne regrettais pas mon action pour autant.

« Demain nous irons survoler les montagnes, voir comment tu te débrouilles une fois les obstacles apparus. »

Qu’est-ce que j’étais impatient, vivement que la nuit vienne …


----------------------------

Le lendemain, je me réveillai avec hâte. Rapidement habillé, j’escaladai les marches de la forteresse deux par deux afin d’aller trouver Jagïn. Mais ce ne fut pas lui qui me stoppa dans mon élan. Un des messagers de la Garde m’apportait une nouvelle ; ma première mission officielle m’attendait, loin d’ici. Il était évident que Ganek se cachait derrière cette décision, car rien de tel n’était parvenu à mes oreilles les jours précédents. Je ravalai alors mon mécontentement et répondit au garde que je serais prêt à partir dans l’heure. Un long chemin m’attendait jusqu’à la côte Sud de l’Océan des Larmes …


RPs liés au chemin vers l'Océan des Larmes:


Dernière édition par Nufhaj Eïgiri le Mer 5 Mar - 11:49, édité 7 fois

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MessageSujet: Re: [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues    [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  660830Image55Ven 21 Fév - 13:37

Désespoir et trahison

[RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  13940115

La vue de ce village mis à feu et à sang par cette bande de pirates ne cessait d’embrumer mon esprit. Toutes ces vies innocentes dérobées par les lames d’une bande de hors-la-loi, assoiffés de violence gratuite. Le peu d’entre eux qui se trouvait encore sur la terre ferme après que leur capitaine ne soit défiguré par Ojûn accourait vers les chaloupes. J’avais espéré que l’hybride corbeau ainsi que sa sauveuse ne croiseraient plus mon chemin ; je ne tenais vraiment pas à ramener cet Alto au bastion, il ne le méritait pas.

Mais ma mission là-bas touchait à sa fin. Les corps des défunts étaient regroupés sous un amas de linceuls, attendant que leurs proches ne les enterrent. Les blessés se faisaient soigner, et le rangement du village démarrait sous les bras des plus coriaces. Il était temps pour moi de rejoindre le bastion, de reprendre la route vers Enzora. Mais le destin en décida différemment ; un dragon messager venait de m’apporter une missive de mon maître, Jagïn.


Nufhaj. J’espère que tout se passe bien de ton côté. Quand tu en auras l’occasion, je t’invite à aller rencontrer Nardok à Aratos. C’est lui qui dirige toutes les compagnies de monteurs de griffons, cela te sera plus que bénéfique.

Jagïn.


RP qui suit ces événements:

-------------------------------


Combien d’autres rencontres allais-je faire avant de refouler le sol de la forteresse du bastion d’Enzora ? J’en n’en savais trop rien, mais mon chemin jusqu’à présent était parsemé d’événements imprévus. Tant mieux, j’aimais ça.

Les portes du bastion de la garde s’ouvraient. Un lieu encore inconnu à mes yeux, mais dans lequel j’avais ma place, cette fois. L’un des soldats gardant l’entrée vint me trouver.


« Bien le bonjour, membre de la garde. Ton visage ne m’est guère familier, que viens-tu faire par ici ? »

La raison de ma présence ne regardait que moi, mais je ne décidai cependant pas de rechigner à sa demande. Après tout, il n’y avait rien de secret à ce que Jagïn m’avait demandé.

« Bonjour, je viens trouver Nardok, à la demande de Jagîn. J’arrive d’Enzora. »

A mon étonnement, le garde lui, ne l’était pas. L’aurait-on prévenu de mon arrivée ?  Cela me paraissait étrange, étant donné que je n’avais informé personne de la raison de ma présence. Sans doute n’étais-je pas le seul a avoir reçu une missive.

Le garde me conduisit, après m’avoir fait signe de le suivre, jusqu’à une grande maison de pierres. Celle-ci était mitoyenne à ce qui semblait être la bâtisse principale de la garde. Les portes grincèrent et j’entrai à l’intérieur. Rien de ce à quoi je m’attendais, cette pièce ressemblait plus à une habitation qu’à un bâtiment militaire. D’autant plus que personne ne s’y trouvait à l’exception d’une silhouette, ancrée au bout de la pièce, face au feu crépitant. L’homme qui m’avait amené jusqu’ici me salua, puis sans un mot quitta la demeure. Je me retrouvai seul avec l’inconnu. Probablement Nardok.


« Bienvenue, Nufhaj. »

La voix rauque qui s’étalait dans la pièce me donna presque un frisson. L’homme se tourna soudain vers moi. Non, ce n’était pas un homme, mais un elfe. Les rides que j’arrivais à déchiffrer sur son front témoignaient d’une ancienneté certaine. N’y avait-il donc que des hauts gradés elfes dans cette guilde ? Mais surtout, que pouvait-il bien me vouloir ? Dans mes pensées, la rencontre devait plutôt ressembler à celle qui avait eu lieu avec Jagïn. Mais là, il était clair que j’étais attendu … pourquoi ?

« Bonjour, et merci. J’ose présumer que vous êtes Nardok ? J’ai reçu une missive de  … »

Il venait de me couper la parole, tout en s’approchant à l’aide de pas lents, les mains croisées dans son dos. Sa voix rauque traduisait cependant un côté serein.

« Je sais. Et tu ne t’attendais pas à un tel accueil. Je vais cependant directement te rassurer : tu n’es pas là car nous avons besoin de toi pour une mission cruciale et qu’aucun héros n’est présent pour répondre à l’appel. Tu n’es pas là non plus car la Garde tient à te féliciter de tes bonnes actions face aux pirates, il y a plusieurs jours. »

Je l’écoutais tandis que ma curiosité s’immisçait partout à travers mon corps et mon esprit. Que pouvait-il bien me vouloir ? Avais-je commis une erreur, aurais-je agi maladroitement ? Non, rien de tout cela.

« Nous avons des soupçons quant à la loyauté de Jagïn. Certaines rumeurs l’impliqueraient dans de sombres histoires avec la Pie. »

Jagïn ? De mèche avec cette guilde de bandits et hors-la-loi ?! Je n’arrivais pas à y croire. Même si un air étonné pouvait se lire sur mon visage, je continuais d’écouter sans lui couper la parole.

« Selon Ganek, appelé également La Masse, tu passes beaucoup de temps avec lui, et je sais bien que c’est dans le cadre de ta formation. Je te charge donc d’enquêter, le plus discrètement possible, sur la teneur de ces accusations. Ganek sera mon correspondant, tu seras chargé de lui transmettre tout ce que tu pourras dénicher à son propos. »

Je ne savais quoi répondre. Durant les semaines passées avec mon maître, je n’avais jamais pu soupçonner le moindre comportement louche. Et l'idée d'avoir à gerer tout cela avec Ganek me déplaisait énormément. Mais les ordres d’un supérieur étaient les ordres d’un supérieur. J’enquêterais donc, malgré l’incompréhension et l’étonnement qui m’habitaient.

« Bien, je ferai selon votre souhait. »

Alors que Nardok s’était retourné à nouveau face au feu, je le saluai en inclinant légèrement ma tête. Ma main alla tourner la poignée de la porte, qui s’entrouvrait.

« Et continue comme ça, j’ai entendu dire que tu étais doué avec les griffons. »

Cette remarque m’aurait comblé de joie, si je n’étais pas aussi tracassé et inquiet quant à la culpabilité de mon maître. Par respect, je lui répondis tout de même, alors que je sortais de la pièce …

« Merci. »


Dernière édition par Nufhaj Eïgiri le Mer 5 Mar - 11:49, édité 4 fois

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MessageSujet: Re: [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues    [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  660830Image55Lun 24 Fév - 15:17

La mort des sables
[RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  13940114

Depuis que la porte s’était fermée, je n’avais cessé de penser à ce que Nardok m’avait dit, à la discussion que j’avais partagée avec Nurmahal. Tout se mélangeait dans ma tête, tant d’informations, de choix et de probabilités. La personne en qui ma confiance s’était le plus dévoilée durant ces dernières semaines ne serait en fait qu’un traître ? Je n’arrivais pas à y croire, peut-être traitait-il avec la Pie pour de bonnes raisons ? Tout s’emmêlait.

« Halte. »

En quittant Aratos, j’avais profité de la route que devait emprunter un convoi de la garde pour regagner le bastion d’Enzora. Nous n’étions pas nombreux ; une dizaine de gardes à cheval, une charrette contenant des vivres et des armes ainsi qu’un charriot sur lequel étaient enfermés sept bandits. Les barreaux les empêchaient certes de s’enfuir, mais pas de déblatérer leurs insultes auxquelles le geôlier leur répondait à coups de bâton. J’avais profité des quelques chevaux emmenés sans cavalier pour m’éviter le trajet à pieds et nous avions déjà effectué au moins la moitié du voyage. Le désert s’étendait à tout horizon.

L’homme qui menait la tête du convoi vers Enzora s’était arrêté. Il s’agissait du garde qui m’avait guidé jusqu’à Nardok lors de mon arrivée au bastion à Aratos. Kazik, c’était ainsi qu’il se nommait. Il avait levé la main, geste accompagnant sa réplique pour sommer à tout le monde de cesser l’avancée. Alors que la trotte de mon cheval s’était stoppée, le garde fermant le convoi venait de me dépasser, sans doute inquiet de la raison pour laquelle nous nous étions arrêtés. Je parvenais à écouter leur conversation, malgré la distance et le vent qui soufflait.

« Que se passe-t-il ? »

« Regarde la caravane là-bas, personne aux alentours, ni à l’intérieur. Ça sent l’embuscade à plein nez. »

« Tu as raison, je vais jeter un coup d’œil. Attendez ici. »

L’homme qui m’avait auparavant dépassé s’avança donc vers la dite caravane, alors que je m’apprêtais à prendre sa place, aux côtés de Kazik. Toujours assis sur la selle, je me tournai vers lui.

« Que se passe-t-il ? Cette caravane pose problème ? »

Sans déplacer son regard de l’éclaireur, il me répondit d’une voix qui laissait clairement paraître un sentiment d’inquiétude.

« Surtout le manque d’activité autour de celle-ci. Je connais ce chemin, cette caravane également. Il n’y a personne, c’est suspicieux. »

L’éclaireur avançait lentement, sa main droite positionnée devant son front afin d’éviter que les rayons du soleil ne l’aveugle. Un sifflement, très léger, parvint jusqu’à mes oreilles. Je l’avais perçu, le temps avait ralenti. Ce bruit provenait assurément d’un carreau d’arbalète, certainement pas de l’air projeté entre deux lèvres. L’éclaireur glissa de sa monture. Le carreau venait de lui transpercer la main pour venir se loger dans sa boîte crânienne. Kazik et moi-même nous retournèrent l’un vers l’autre. Une embuscade, il avait vu juste.

« Aux armes ! »

Une horde d’hommes et d’hybrides arrivèrent de par delà les dunes de sable. Au moins une trentaine. Ils s’étaient cachés, attendant sans doute le premier arrivant pour lui fondre dessus. Ou pas. L’agitation des prisonniers évoquait sans doute que les assaillants n’étaient pas là par hasard. L’un d’entre eux confirma ma pensée : tu verras le sort qu’on te réservera une fois que nos compères nous auront délivrés, geôlier. Une attaque de la Pie donc, aucun doute.

Les hommes de la garde s’étaient rassemblés autour des chariots, certains parant les flèches avec leurs boucliers, d’autres avec la magie et les derniers avec échec. L’affrontement était imminent, tant les assaillants chargeaient avec entrain, alors que nous ne disposions que de montures. Le sang gicla, les cliquetis retentirent, les têtes volèrent. Malheureusement pour nous, plus la bataille faisait rage, moins nous étions. La Pie était largement supérieure en nombre, et avaient l’avantage de la surprise. Au vu des pertes, les deux seules issues possibles commencèrent à faire leur apparition dans mon esprit ainsi que celui de Kazik.


« Repliez-vous ! »

Là était notre seul échappatoire. Nous aurions terminé morts, que ce soit lentement dévorés par la torture ou bien ici-même. Les chevaux nous conféraient un avantage, et nous décidèrent d’en profiter. Au galop, seuls le garde et moi parvinrent à échapper à la mort, les autres tombés sous les flèches pendant la fuite. Une fois la dune passée, nous ne risquions plus d’être transpercé par un carreau ou une flèche, mais nous décidions de ne pas nous arrêter de suite.

Une bonne heure plus tard, le soleil se couchait derrière une montagne au loin, nous abandonnant bientôt à la lumière des étoiles. Le galop avait il y a peu de temps laissé place au trot, qui lui-même venait de laisser place au silence. Nous descendions nos selles, offrant aux chevaux un moment de répit. Le regard de Kazik n’exprimait rien d’autre qu’un vide. Il devait encore être sous le choc de l’embuscade et de la perte de ses compères. Nombre d’entre eux avaient parcouru un long chemin avec lui. Ma main alla sur son épaule pour lui présenter mes excuses pour la perte de ses confrères.


« Je suis désolé pour tes amis, Kazik. Mais cette embuscade était plus que certainement un coup monté. Il faut nous montrer prudent, l'existance de ce convoi n’était connue que de la garde. Un traître sévit, à n’en pas douter. »

« Je … merci. Regagnons la route pour Enzora sans tarder, il nous faut absolument transmettre l’information au commandement avant que d’autres ne se fassent tuer. »

Je ne pu m’empêcher de penser à Jagïn, mais je me devais de garder ces informations. Que ce soit pour la discrétion de l’enquête comme pour la découverte de nouveaux éléments. Le retour au bastion signifierait également pour moi la reprise de ma formation de monteur de griffon et, Jagîn m’avait promis un vol dans les montagnes. Sur mes gardes, je devais rester sur mes gardes, à tout prix.


Dernière édition par Nufhaj Eïgiri le Mer 5 Mar - 11:51, édité 7 fois

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MessageSujet: Re: [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues    [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  660830Image55Mar 25 Fév - 10:48

Une bonne nouvelle n'arrive jamais seule

[RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  13940113

Il nous aura fallu deux jours pour regagner le bastion de la garde et traverser le désert. Le manque de vivres et surtout d’eau m’avait rappelé ma première traversée, où j’étais fort heureusement tombé sur Ojûn. Les entraînements et formations de la garde comprenaient également des « journées survies » comme les supérieurs aimaient les appeler. Les yeux bandés, nous étions conduits au beau milieu du désert, avec pour seul outil une carte, indiquant le lieu ou nous avions été amené. Autant dire que connaître l’existence des points d’eau était chose capitale. J’étais donc ravi d’avoir été bon élève, même si Kazik m’avait épargné quelques heures de trotte inutile étant donné qu’il empruntait régulièrement cette route. Il souhaitait aussi que l’on évite à tout prix les routes, ne sait-on jamais que la Pie nous y attende, et il avait bien raison.

Pieds à terre, enfin. Mon père aurait souhaité que je remercie nos dieux et que je leur adresse plusieurs prières pour les remercier de leur aide, mais le temps passé à voyager à travers diverses cultures et mœurs avait laissé ces divinités s’éloigner de mon esprit, ainsi que de mon cœur. La symbiose que je partageais avec la nature commençait elle aussi à s’évanouir, mais j’avais hâte de pouvoir retrouver à nouveau la verdure de ma forêt d’origine.


« Et bien, je pensais que vous deviez être plus nombreux. Où sont les prisonniers, les chariots et les autres gardes ? »

L’un des capitaines chargés du suivi des transferts de prisonniers et des cellules nous avait accueillis. Accueillir n’était en fait pas le terme exact, disons plutôt assailli de questions. Coupant court à son élan, Kazik prit la parole.

« Nous avons été attaqués à mi-chemin, la caravane de la troupe de saltimbanques n’abritait personne. La pie nous a tendu une embuscade, et nous sommes les seuls survivants. Ils étaient beaucoup trop nombreux. Il faut pré… »
 
Les yeux du capitaine devinrent si énormes que je pensais qu’ils allaient quitter leurs orbites, tandis que son visage virait au rouge. Je me préparais au sentiment de l’enfant se faisant gronder par ses parents pour une bêtise, chose que j’avais très souvent ressenti étant jeune.

« Quoi ?!! Encore une attaque de la Pie ?! »

La réaction exaspérait Kazik, presque tout autant que la situation exaspérait le capitaine. Celui-ci déblatérait tout un paquet d’insultes et de jurons à la suite, indiquant à Kazik de l’accompagner. Sans doute pour détailler la tournure des événements. J’étais resté là, alors que bon nombre de membres de la garde s’étaient agglutinés autour de nous. Qu’est-il arrivé ? Que s’est-il passé ? Ou sont les autres ? Tous morts ? …  Sans répondre à aucune de ces questions, je me dirigeai vers mes quartiers, tenant ma tête entre mes mains. Du repos, j’en avais besoin.


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« Ma race, tout comme la vôtre, n'en est pas moins digne de vivre que celle des hommes. Doit-on me traiter comme un animal parce que j'en ai certains attributs ? Pourquoi dois-je me soumettre à des lois qui m'apparentent à une bête tout juste digne de servir d'autres ? La servitude n'est pas une chose à cautionner. »

« Mais ta Garde est liée trop profondément au gouvernement humain et à ses institutions pour espérer changer les choses radicalement. Elle travaille côte à côte avec les chevaliers dragons de la royauté, avec la milice des villes, avec les mercenaires employés par les puissants. C'est une énième force de répression alors qu'elle devrait être vouée à la résistance, au rejet des lois délétères. Leur doctrine et leurs coutumes les empêchent de voir que le véritable problème, celui qu'il faut attaquer et occire, la Royauté et son cortège de mœurs et de lois. »

« Stop ! »

Je venais de me réveiller en sursaut, au beau milieu de la nuit. Ces voix ne me quittaient plus. J’entendais encore Nurmahal et Alto m’expliquer avec un mélange de passion et de haine leur situation par rapport aux lois humaines. Transpirant, désorienté, tourmenté. Et je n’étais pas seul. Jagïn se trouvait non loin, sur le pas de la porte. Il me chuchotait quelques mots.

« Nufhaj. Habille-toi, enfile ton armure et prend tes armes. »

Je plissais les sourcils, inquiet de la nature de sa demande. Que voulait-il faire ? J’étais déjà suspicieux du fait des rumeurs le concernant, alors un réveil surprise au beau milieu de la nuit n’échapperait pas à ma vigilance. Je verrais bien. Sitôt debout, j’enfilais mes vêtements ainsi que plusieurs pièces d’armures, au cas où. Ma ceinture attachée, je le rejoignais à l’entrée. Je décidai de ne pas poser de question.

« Bien, je suis prêt. Où allons-nous ? »

« Dans les montagnes, te trouver un griffon. »


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MessageSujet: Re: [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues    [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  660830Image55Mar 25 Fév - 15:57

Le pèlerinage de l'apprenti

[RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  13940112

Stress, impatience, étonnement. Pourquoi un départ si discret, si suspect ? Je ne savais pas trop comment agir, ni même quoi penser. Je le suivais donc simplement, sans poser de questions. J’attendais dans la cour, la tête penchée en arrière, scrutant le ciel étoilé. Bientôt, je pourrais m’en approcher à ma guise, je rencontrerai le griffon qui m’accompagnerai, qui sera ma monture.

« Prend ce cheval. »

Jagïn revenait des écuries avec deux chevaux fraichement mis en selles. Je saisi la lanière de cuir qui reliait le mors de part en part pour ensuite prendre appui et monter sur la selle. Il en fit de même, faisant signe aux guetteurs d’ouvrir la porte. Et voilà que nous partîmes en direction de la montagne de Dalria. Considérée comme la frontière entre les Terres indépendantes et les Contrées sauvages, peu de monde y habitait. Principalement des esclaves hybrides travaillant dans les mines, sous la direction de contremaîtres humains.

« Nous longerons la forêt jusqu’au village situé en contrebas de la montagne. Là nous laisserons les chevaux dans une écurie pour grimper à pied ; les chemins sont bien trop sinueux pour ces montures, surtout pour atteindre les hauteurs. »


------------------------------------


Le trajet nous prit plusieurs jours. Nous avancions jusqu’au crépuscule, nous arrêtant à la lisière de la forêt autour d’un feu afin de nous reposer et de manger. La coutume voulait que chacun se relaie pour faire le guet afin que l’autre puisse se reposer, et ainsi de suite jusqu’au lever du soleil. Mais nous bavardions de diverses choses pendant des heures. De toute façon, je restais sur mes gardes, toujours suspicieux des rumeurs qui couraient dans son dos. Il m’avait raconté la fois où son maître l’avait emmené chercher son griffon, dans ces mêmes montagnes. C'est là qu'il avait trouvé sa monture si particulière, plus grande et foncée que la majorité. Jagïn me félicitait souvent lors de mes envolées, cela lui rappelait la fougue qui l’habitait durant sa formation.

Il me détaillait les différences que ces animaux pouvaient posséder, variant d’une race à l’autre. La plupart d’entre eux revêtaient un manteau de plumes blanches, agitant des ailes à peine plus foncées. Leur taille restait souvent équivalente ; à peu près la longueur d’un homme et demi, presque la même hauteur, mais un poids et une carrure bien plus imposants. Certains par contre, tels celui de Jagïn, étaient plus foncés. Très proches du brun de l’écorce d’un arbre, seules les extrémités de leurs ailes ainsi que les plumes autour de leur cou se démarquaient par leur blancheur. Leur musculature au niveau des pattes se dessinait plus distinctement, et ils étaient légèrement plus grands.

Après trois jours de voyage, nous arrivions donc aux pieds de la ville de Cera. S’il y’a bien quelque chose que l’ont pouvait en dire, c’était qu’elle ne vendait pas du rêve. Je n’avais jamais vu un tel amas d’esclaves, la ville était sombre et sale. L’énorme chaîne de montagnes empêchait la lumière d’envoyer ses rayons sur les toits des habitations. Fort heureusement, nous n’avions qu’à atteler nos chevaux aux écuries, acheter quelques provisions et traverser la cité d’une traite. Celle-ci n’égalait clairement pas Eldoria en superficie, mais elle s’étendait par contre en hauteur. Plus nous grimpions, plus les habitations de bois se faisaient rares, laissant place à des maisons construites à même la roche.

Une bonne heure de marche aura finalement été nécessaire pour quitter l’intérieur des murs de la cité et s’engager sur des routes toutes plus sinueuses les unes que les autres, bordant les flans de la montagne. Les sommets de la chaîne de montagnes s’étendaient au-delà des nuages. Au fur et à mesure que nous avancions, l’horizon s’agrandissait. Je prenais un grand plaisir à faire une petite pause de temps en temps, afin de contempler ma forêt s’étendre à perte de vue. Etrangement, malgré l’altitude, le vent qui soufflait caressait ma peau d’une chaleur douce et agréable.


« Si j’avais su, je me serais rendu dans les montagnes depuis longtemps. Quelle vue … »

Jagîn continuait d’avancer, le regard plongé sur la route. Il souriait et semblait pensif. Ou concentré … je n’arrivais pas à savoir. Sans doute se remémorait-il ses débuts, ce chemin lui rappelant ces moments passés il y a de cela des années. Ou bien peut-être mijotait-il autre chose. Je ne savais pas, et je ne me sentais pas le cœur à gâcher cet instant en lui dévoilant ce que Nardok m’avait dit à son sujet. De toute manière, un autre événement marquant s’apprêtait à faire son apparition …

« Attention ! »

Jagïn s’était jeté contre la paroi rocheuse, me criant de prendre garde. J’étais trop occupé dans mes pensées pour avoir entendu les sons bruyants provenant des nuages. Un griffon à la teinte foncée, comme ceux décrits auparavant, fonçait vers nous. Son battement d’aile ne manqua pas de me déstabiliser, me faisant alors vaciller entre le vide et la route. Le bras de mon maître fut salvateur, et me permis de le rejoindre contre la paroi.

« Pfeuh … Merci … »

Mais ce n’était pas du griffon tournoyant autour de la montagne qu’il fallait s’inquiéter ; une menace bien plus dangeureuse descendait des sommets, faisant siffler le vent et s’écarter les nuages sous son envergure. Un dragon cracheur, et un très gros. Le griffon devait sans doute être son repas mais ... il piquait désormais droit sur nous.


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MessageSujet: Re: [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues    [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  660830Image55Mar 25 Fév - 20:43

La fin d'un doute engendre d’innombrables questions
[RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  13940111

Je n’en n’avais jamais vu, il était très rare de tomber nez à nez avec l’un d’entre eux. Et la plupart du temps, ceux qui avaient la chance d’en croiser voyaient leur vie s’achever dans les instants qui s’en suivaient. Mais l’heure n’était pas aux ébahissements, Jagïn s’était chargé de me le rappeler en m’attrapant par le bras. Le dragon paraissait encore être loin, mais la rapidité avec laquelle la distance nous séparant s’amenuisait donnait bien raison à l’homme expérimenté qu’était Jagïn de s’inquiéter de nos vies. Alors que nous courions sur le sentier étroit, le griffon, quant à lui, semblait avoir disparu.

« Dépêche-toi, il nous faut trouver refuge au plus vite ! »

Je courais, du plus vite qu’il m’était possible. L’agilité que me conféraient les années passées dans la forêt me permit d’utiliser au mieux ma vitesse, malgré cette faune montagneuse qui m’était encore inconnue il y a peu de temps. Mon regard ne cessait de changer de direction. Un instant devant, afin de m’éviter de trébucher, l’instant d’après vers le ciel pour estimer la distance qui nous séparait encore du monstre. De moins en moins, immanquablement. Dans notre malchance, les dieux nous accordèrent un peu de bonté ; nous approchions d’une sorte de plateau, bordant la montagne. Celui-ci restait rocailleux et relativement plat, à notre bonne surprise. Jagïn pointa quelque chose du doigt.

« Là-bas, un chemin couvert par la montagne ! »

Une trentaine de mètres nous séparaient de notre échappatoire, mais trop tard. Le dragon avait foncé devant nous, s’amortissant à l’aide de ses grandes pattes puissantes. Le choc fut tel que le sol en avait tremblé. Les battements d’ailes nous déséquilibraient. Il était immense et se fondait au décor avec ses écailles aussi grises que la roche. Alors que le monstre se retournait vers nous, le bruit provenant de sa gueule nous arrivait jusqu’aux tympans ; un bruit sourd et vibrant à nous glacer le sang. Son envergure une fois les ailes dépliées était impressionnante, au moins trois fois la taille d’un dragon de la garde.

Plus par réflexe qu’autre chose, je dégainai mes lames. Jagïn ne put s’empêcher d’en rire, malgré la situation désastreuse dans laquelle nous étions. Je le regardai d’un air interrogatif.


« Tu peux tout de suite abandonner, on ne joue pas dans la même cour que ce monstre. »

Je ravalai ma salive, rengainant donc mes armes. Même si selon Jagïn nous n’avions pas la moindre chance, je sentais dans sa voix une assurance déconcertante ; avait-il quelque chose en tête ? Je n’eus pas le temps d’y réfléchir que le rugissement du dragon me rappela à l’ordre. Sa poitrine se gonflait, il inspirait profondément. Mes yeux s’écarquillèrent lorsque je compris ce qui allait se passer ; nous allions finir grillés.

Sans attendre, je me précipitai vers mon maître. Le temps ralentissait peu à peu autour de moi, jusqu’à ce que la gueule du monstre ne s’ouvre et laisse entrevoir une lueur ardente ; un dragon cracheur de feu. Le temps s’était arrêté, je venais de me ruer vers Jagïn, l’entourant de mes bras au niveau de la poitrine pour le renverser quelques pas plus loin et ainsi lui éviter de fondre sur place. Un grand rocher nous abritait de la vue de la bête. Le temps reprit ses droits aussitôt et une horde de flammes s’abattirent autour de nous. L’air vibrait sous la chaleur ardente des flammes, qui finirent finalement par se retirer. Cela nous laisserait un peu de répit, le temps que le monstre ne nous retrouve.

« Qu’allons-nous faire ? Vous avez déjà combattu un tel monstre ? Il nous bloque le passage jusqu’à la grotte, et si nous retournons sur nos pas nous finirons brûlés vifs … »

Silence. Il ne me répondit pas, se contenta d’un sourire en coin et d’une tape amicale sur mon épaule. Je restai dubitatif, l’observant se lever et se diriger vers le dragon. Dragon qui n’avait apparemment pas apprécié le tour qui lui avait été joué, cela se remarquait aisément à son regard perçant et l’expression qu’affichaient les écailles recouvrant sa mâchoire. Mais il ne semblait aucunement s’en soucier, il continuait à s’avancer vers la bête. J’observai la scène ; qu’allait-il faire, se sacrifier ?

Mes yeux se plissèrent, ainsi que ceux du dragon. On raconte que les animaux possèdent un sixième sens, cela avait-il un rapport avec l’approche de cet homme impuissant face à cet énorme monstre ? J’observais Jagïn de profil quand quelque chose d’inattendu se produisit, je restai bouche bée : ses cheveux se transformèrent en un manteau de plumes, recouvrant la surface de son cou et de son crâne, s’étalant même jusque plus bas dans son dos. Ses bras quant à eux s’allongèrent, les ongles puis les doigts se changèrent en longues griffes acérées. Une paire d’ailes lui avait même poussé dans le dos.

Un hybride aigle. Il avait réussi à cacher sa véritable identité durant toutes ces années, se faisant passer pour un humain. Le même pouvoir que le dénommé Alto l’habitait, il pouvait garder sa forme humaine ou hybride, selon son souhait. Le dragon fit part de son étonnement en relevant la tête et en l’inclinant légèrement, un autre rugissement quittant sa gorge. L’hybride s’était arrêté à quelques mètres de l’animal, fixant son regard comme pour le défier. De toute évidence cela ne plut pas au dragon, qui s’empressa de pousser un autre grondement de colère, tapant ses larges pattes contre le sol afin d’exprimer son mécontentement.

Je ne pouvais m’empêcher de faire le rapprochement entre tous ces événements qui étaient entrés dans ma vie ces derniers mois. Les discours de Nurmahal, d’Alto, la soi-disant traîtrise de Jagïn, l’embuscade de la Pie. Tant de questions me vinrent à l’esprit, mais ce serait pour plus tard. Il nous fallait nous sortir de cette situation embarrassante.


« Jagïn, que fais-tu ?! Tu vas te faire tuer ! »

Il ne me répondait pas, faisant toujours face au dragon. La tournure que prenaient les événements n’augurait rien d’autre que la mort comme issue. Il devait pourtant savoir ce qu’il faisait, pour s’offrir de cette manière à un tel instrument de la mort. Soudain, un coup de vent. Plus qu’un simple courant d’air, quelque chose approchait.

Atterrissant derrière l’hybride, le griffon fit son entrée à son tour. Il s’était posé avec bien plus de délicatesse que notre assaillant. Ses deux pattes avant se tenaient de part et d’autre de Jagïn, comme pour signifier au dragon qu’il le protégeait. Aurait-il, en plus de sa maîtrise de l’apparence, un pouvoir sur les griffons ? Bien évidemment. Je repensai à toutes ces séances d’entrainement. Il leur dictait quoi faire d’un simple geste de la main, des fois même uniquement par la pensée. Voilà donc la raison de son expertise avec ses bêtes-là. Il avait vraiment bien caché son jeu …

Un nouveau rugissement me fit à nouveau reprendre mes esprits. La bête dont émanait le son bruyant et sourd se décida à frapper. Sa patte avant droite alla s’effondrer sur l’hybride, se tenant toujours au même endroit. D’un mouvement rapide, le griffon esquiva l’attaque, alors que Jagïn en avait profité pour fondre sur le dragon. Il avait pris son envol et réussi à planter ces griffes pointues dans l’œil gauche du monstre, qui répliqua d’un coup de patte, également esquivé. Dans un rugissement de douleur et de colère, le dragon tourna sur lui-même, agitant sa longue queue crochue.

L’hybride ne parvint pas à esquiver ce coup là, qui lui écrasa l’abdomen, pour l’envoyer se fracasser plusieurs cotes sur le rocher derrière lequel je me trouvais. On avait pu entendre le craquement des os à bonne distance. Il gisait là, quasiment incapable de bouger. Le griffon, lui, s’était rué sur la bête, profitant de sa blessure pour protéger Jagïn. Je m’empressai de le rejoindre pour l’aider à se relever. Du sang, beaucoup de sang coulait le long de ses plumes, sur son flanc. Alors qu’il venait de cracher quelques gouttes de sang, je compris qu’il n’était plus en état de se tenir debout. Non content de lui briser les os, les écailles pointues de la queue l’ayant percuté avaient également transpercé sa peau. Il ne survivrait probablement pas …


« Nuf … Nufhaj … qu’est-ce que … tu fous encore là ?! »

Sa phrase était régulièrement coupée par des quintes de toux, l’obligeant à cracher du sang. Le griffon quant à lui se démenait toujours avec le dragon.

« Retourne … au bastion … barre-toi … »

Son regard se tourna vers le griffon, qui semblait lui obéir. Celui-ci donna un coup de bec à nouveau dans l’œil du dragon, à moitié aveuglé par sa blessure. Il profita de ce moment de répit pour nous rejoindre. Je n’avais pas besoin d’explication, le sourire qui arrivait encore à se dessiner sur le visage de Jagïn malgré la douleur suffit à me faire comprendre ce qu’il avait prévu. Après un sourire et une tape sur l’épaule, je me relevai et grimpai sur le dos du griffon, qui venait visiblement de recevoir des instructions de la part de l’hybride.

« Merci pour tout, Jagïn. »

La bête ailée prit son élan puis son envolée dans les airs. Alors que je m’accrochais fermement à son cou, les jambes enserrées autour de son ventre, mon regard quant à lui se retournais vers mon maître. La distance s’allongeait, mais je pouvais encore apercevoir le dragon se débattre violemment et s’approcher de Jagïn Detrok.

Les montagnes s’éloignaient, l’horizon d’Elden réapparut tandis qu’un dernier rugissement gronda dans les hauteurs. Une larme coula des yeux du griffon, ainsi que des miens.


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MessageSujet: Re: [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues    [RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  660830Image55Mer 26 Fév - 12:04

Un peu de repos
[RP Solo] Partie 1 - De grosses bêtes poilues  13940110
 
 
Tant d’incompréhension, de tristesse et d’émerveillement. Ce mélange de sentiments me faisait me sentir étrange, je n’avais encore jamais éprouvé cela auparavant. Les caresses du vent glissant sur ma peau, le griffon se laissant porter par les bourrasques à bonne altitude, le sacrifice de Jagïn pour nous permettre de nous enfuir, sa vraie nature qu’il avait cachée des yeux de tous. Tout cela s’emmêlait, j’avais tant de questions à lui poser, mais je ne recevrais jamais de réponse. Malgré le manque d’explications, je comprenais certaines choses, qui me ramenaient cependant systématiquement à l’encontre d’une barrière.

Jagïn servait la Garde Pourpre alors qu’il trempait dans de louches affaires avec la Pie. Tous ces convois attaqués afin de libérer les prisonniers de la Pie ; était-ce par simple haine envers la Garde Pourpre, ou par dévotion envers sa race ? Peut-être même n’avait-il aucun scrupule à sacrifier des hommes pour que ses compères puissent vivre libre. M’aurait-il sacrifié pour cela ? Peut-être, peut-être pas … Il n’était pas au courant de mon retour en compagnie de convoi … Que voulait-il donc ? Ces questions trouvaient parfois des réponses, mais conduisaient immanquablement à de nouvelles incompréhensions.

J’étais fatigué, il me fallait faire un arrêt. La selle inexistante m’obligeait à fermement me tenir aux plumes du griffon, et cela était épuisant. Mon regard balançait en contrebas, et tomba sur une concentration de maisons de pierres aux toits de chaume. Un petit village, comprenant sûrement une auberge, et je l’espère une écurie. Cependant, il restait un léger problème ; un griffon dompté comprendrait aisément ma requête, celui-ci par contre ne l’était pas.

Comment lui faire comprendre ? Si Jagïn savait lui parler avec une facilité déconcertante, je ne disposais pas de ce pouvoir. Néanmoins, il m’avait appris à parer à ce genre de situations. Ma main allait pointer le village, tandis que l’autre exerçait une pression sur son cou. J’accentuais également l’inclinaison de mon corps en resserrant la prise de ma jambe gauche, tandis que l’autre donnait du leste. La distance nous séparant du sol se réduisit soudain à grande vitesse, tandis que la trajectoire du griffon déviait vers la bonne direction. Bien, un souci en moins. L’atterrissage par contre, m’inquiétait bien plus.

Le sol n’était plus qu’à quelques mètres. Un cour d’eau serpentait sur ma droite. L’herbe ainsi que la terre transformée en boue amortirait au moins un peu le choc. A ma bonne surprise, tout se passa relativement bien, et le village ne se trouvait qu’à quelques centaines de mètres. Alors que j’étais descendu de ma monture et que j’avais entamé ma marche vers les habitations, le griffon me suivait, calme. Jagïn lui aurait-il soufflé d’agir telle une monture domptée ? Sans doute, et c’était tant mieux.

Je serpentais dans les ruelles avec ma monture, sous les regards indiscrets de la populace. La présence de chevaux me conforta dans mon espérance de trouver une écurie. Et je n’eu pas à chercher bien longtemps, le village n’était pas vraiment grand. Arrivé sur une place couverte, je m’arrêtai, les écuries semblaient reliées à la forge. Forge dans laquelle l’acier était occupé à se plier sous le marteau massif du forgeron, lui aussi massif.

 
« Bonjour Forgeron. J’espérais trouver une selle qu’il serait possible d’adapter à la monture que voilà, aurais-tu cela à disposition ? »
 
Le regard qu’il avait jeté sur le griffon augurait une réponse négative. Je devais vraiment me trouver dans un lieu situé loin des routes marchandes. Sans arrêter son travail, il me répondit.
 
« Bonsoir, je n’ai pas ça en stock. Mais je peux sûrement en fabriquer une à partir d’une selle pour cheval. Le tanneur et moi travaillons ensemble, ça ne posera pas de problème. Du moins, si vous avez de quoi payer. »
 
Ma main secoua une bourse bien remplie, que l’homme ne se priva pas de fixer sans discrétion aucune. Je disposais de bien suffisamment de pièces pour cela. Peut-être même qu’un supplément accélérerait l’accomplissement du travail demandé. Le clin d’œil que je venais d’accentuer sans réserve le lui fit comprendre.
 
« Dans ce cas, j’imagine que cela devrait être prêt avant le crépuscule. »
 
« Bien, merci. »
 
J’avais repéré la présence d’une taverne un peu plus loin, et je décidai donc de m’y rendre. Avant d’y entrer, ma tête se tourna vers celle du griffon. Il était resté calme tout le trajet durant, et les gens tout autour ne semblaient pas l’effrayer. Quelques caresses et il comprit qu’il allait devoir patienter ici.

Une fois à l’intérieur, le peu de monde présent me laissa l’occasion de choisir une table. Table depuis laquelle je pouvais garder un œil sur ma monture, à travers la fenêtre qui venait visiblement d’être lustrée par la femme de l’aubergiste. Une bière, une assiette de charcuterie ; je n’avais plus qu’à manger et réfléchir. Oui, il me fallait trouver une explication lors de mon retour au bastion. Dirais-je la vérité, en cacherais-je certains éléments ou même irais-je mentir ? Je n’en savais encore trop rien. Pour l’instant, j’allais savourer un peu de nourriture, détendu et en silence. Du moins, c’est ce que j’espérais …

 
RPs qui suivent ces événements:

2ème partie du RP solo : Une enquête pleine de surprises

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