Il y a être par terre, et être par terre parce qu'un maître grognon ne vous laisse pas le temps de vous relever, ou vous jette au sol d'un coup violent quand vous y êtes tout de même parvenu. Alors Qalek ramasse la poussière, et les petits cailloux lui grattent le dos... Alors que le fait d'être traînée par les chaines lui liant les poignées tirent sur ses épaules, rendus douloureuses à force de porter des charges disproportionnées. Le maître avait voulu acheter une créature peu chère : le rustaud l'avait eu pour presque rien, gracile mais qui ne tenait pas en place... Et n'était pas faite pour décharger continuellement les arrivages de fruits, puis ensuite en livrer à travers toute la cité. Parce que le marchand se vantait d'un service rapide auprès de ses clients les plus fidèles... Qalek n'avait pas convenu à la tâche, en plus de faire des détours , y perdant parfois la marchandise. Elle n'en avait que faire et ne s'excusait pas. Il en avait assez et la vendait. Fin de l'histoire.

Alors la biche observait sur le chemin, la foule autour d'eux, les étals qu'ils pouvaient longer... Le "dogue" humain léthargique servant de protecteur au marchand, mercenaire proche de la retraite. Donc qui n'avait guère côtoyé le danger, si ce n'est celui de la boisson à la vue de son nez rougi. L'hybride est attentive, malgré les sillons rouges qui viennent tâcher sa fourrure au contact du sol sans douceur... Soudain elle se tortille à la consternation de son maître, parvient à se redresser. Là elle s'empare d'un fruit alors que le mercenaire fait un "He !" belliqueux. Grands yeux joueurs alors qu'elle tend de ses deux mains liées l'ananas au gaillard. "Tu attrapes ?" Puis sans attendre elle lance... Avant de faire volt-face et de filer, alors que le protecteur s'emmêle les doigts en tendant de saisir le gros fruit. Et le maître vocifère comme un porc enragé.

Petit sursaut d'adrénaline alors que sees jambes jusque là inactives s'affairent, chauffent, courent à toute allure alors qu'elle bouscule la foule. Maladroite. Elle ne cherche pas à fuir non, juste faire goûter à son maître le goût de la poussière qu'elle a eu dans le nez tout ce temps... Ses mains entravées la gênent, l'empêchent de garder son équilibre. Puis brusquement, un museau écailleux face à elle. Elle tombe sur le derrière alors que le lourd dragon lui souffle à la figure. Dans son dos, un conducteur. Une cage. Des regards éteints derrière les barreaux. Qalek leur sourit...  Avant qu'une main rude ne lui saisisse une jambe. "Viens là toi !" Voix essoufflée de poivrot éreinté. Le sourire de l'hybride demeure, même alors qu'elle se retrouve la tête au ras du sol alors que le mercenaire la traîne... Son pagne se retrousse. Mais à qui cela importe, la nudité d'une esclave ?

Bientôt elle est à nouveau sur ses deux jambes, le flanc meurtrier d'un coup, tandis que son maître la tire encore, mais debout, pour aller plus vite, tout en maugréant. "M'apporte que des ennuis celle-là... Bonne à rien..." Ils marchent, passent devant plusieurs étals d'esclaves... Puis arrive devant un marchand, souffrant la proposition d'un autre pour un vieillard et ce qui doit être son petit fils. Mais le marchand de fruits à bout de nerf l'interpelle. "Reprend ta camelote Malkshi ! Elle m'a coûté plus qu'elle ne m'a rapporté, avec ses bêtises !" "Il a besoin d'un taureau, et il achète une biche." fait justement remarquer Qalek. Un regard courroucé, mais son maître préfère dépenser son énergie dans le marchandage. Âpre, car il veut se faire rembourser ET avoir un esclave en compensation. Mais ce n'est pas le genre de la maison.

Pendant ce temps, l'hybride rebelle fait des grimaces, tournant le dos au mercenaire apathique. Les deux commerçants sont trop concentrés, mais le petit esclave se met bientôt à sourire alors que le vieux s'inquiète. Un moment, son maître se retourne, se demandant ce qui se passe. Visage fermé de Qalek. Il retourne au marchandage. Grimace. Rire du petit. L'homme se retourne. Même jeu. Finalement, exécré, le marchand est à peine satisfait de repartir avec de l'argent... Alors que la brute protectrice de l'esclavagiste le dissuade d'un regard noir d'insister. Ne reste que le vendeur d'esclaves, qui fait tourner en tout sens Qalek en maugréant sur ses plaies fraîches, avant de hausser les épaules et, oubliant le duo d'esclaves proposés, de la mener sur l'estrade usée où d'autres silhouettes maigrelettes attendent la reprise des ventes.

Là il lui arrache les tissus qui couvraient poitrine comme entrejambe, avant de "chanter" ses louanges d'une voix puissante et blasée. "Esclave hybride ! Jolie, pas malade ni blessée ! Rapide et endurante !..." Et Qalek reprend son manège. Le marchand déclame, elle grimace, fait la moue, sourit de toutes ses dents. Malgré eux, quelques uns dans le public gloussent. L'esclavagiste ne réagit pas, ne pensant pas être concerné. Puis, après quelques minutes où le phénomène persévère, il se retourne. Visage fermé de l'hybride. Froncement de sourcils du vendeur... Avant qu'il ne regarde à nouveau son public et reprenne son monologue. Grimace de Qalek.

Rire.

Qalek reste les bras ballants, ses mains ayant juste accrochés les vêtements lancés. Le sieur il est tout beau. Le sieur il est tout riche. Le sieur est son nouveau maître. Elle tire la langue quand le vendeur lui adresse encore un regard de réprimande pour ses moqueries dissimulées, avant de se concentrer à nouveau sur le prix dont il pouvait tirer d'elle auprès de ce client selon toute vraisemblance noble. L'hybride trouvait presque mignonne et ridicule à la fois sa manière de se frotter les mains d'anticipation dans ses grandes manches.

Mais le maître qui lui a donné des vêtements y à ajouter des ordres. Un regard inquisiteur, un haussement de sourcil perplexe... Elle frotte ses doigts dans les plis du tissus avant de lâcher naturellement. "J'ai déjà trois jambes en moins : une pour la porte, une pour la fenêtre, et une autre à nouveau pour la porte." Et cela dit sans une goutte de sueur dans sa fourrure déjà salie par la poussière du chemin menant au marché. S'il se voulait si restrictif, il fallait au moins que ce soit dans les limites du raisonnable. "Je peux sinon juste regarder mes pieds... Mais je risque de ne pas aller parfaitement droit ensuite. Et puisque je m'en sers si je veux m'enfuir, j'ai aussi une jambe cassée pour les avoir regardé ?"

Nouveau tordage des vêtements entre les doigts, alors que l'esclavagiste fulmine en la regardant, sans oser la frapper pour son insolence (sur demande du client; commercialement parlant, ce n'était plus son problème). L'hybride hésite, se mordille la lèvre, attendant une explosion de son maître... Puis pense qu'elle a toujours pas ses nouveaux habits sur le dos, donc lève ses bras en direction du maître (très bien vestimentairement parlant) et du vendeur. "Quant à ma nudité, ce n'est pas moi la meilleure, donc je comprend que vous préfériez que je me couvre... Mais c'est un peu dur avec les mains attachées." La situation l'amusait plutôt, malgré ses plaies qui picotaient avec les petits cailloux et toutes les saletés qui s'y étaient logées, aussi Qalek était plutôt loquace... Jusqu'à ce qu'une quelconque tempête assombrisse son ciel et qu'elle sache à quoi s'attendre.

"Donc vous pourriez me... ?" Hasarde-t-elle... Et une petite tornade montre le bout de son nez alors que le vendeur s'emporte, n'en pouvant plus. "CELA SUFFIT ! Tu me manques de respect et tu manques de respect à ton maître, infâme cloporte... !" Vocifère-t-il en agitant le poing tout en s'approchant à grand pas de l'esclavage. Cette dernière tente de reculer, trébuche et s'étale sur son fessier déjà mis à mal et à présent sans protection. Une nouvelle douleur éclot et qu'elle ignore, tétanisée, dans l'attente du coup... Ou de la réaction de son acheteur. Au moins, le vêtement lâché lui couvre maintenant les genoux et le bassin.

HRP:

Le marchand violenté, Qalek relevée, couteau pas sali et prix de vente négocié. Rapide, précis et clair. L'esclave observait vendeur et nouveau maître pensivement, en frottant ses poignets rougis mais libérés, après qu'elle ait enfilé les vêtements lâches sur elle. Précis, décidé... Toujours à la limite de commettre l'infâme. Un simple pas, et il franchit avec froideur. Un simple pas séparant une nuque transpercée d'un refuge pour rat domestique. Dangereux. Mais pas intraitable pour autant. L'hybride perçoit de la sévérité... Et une attente à laquelle répondre convenablement, sous peine de mort.

Qalek est intriguée, car les mots laissent entrapercevoir une once de liberté de mouvement et de parole... Vraiment ? Ou en subira-t-elle néanmoins les conséquences ? Dubitative... Et ne demandant qu'à mettre à l'épreuve. Mais il l'interroge. Et les humains ne sont pas réputés pour leur patience. "Non Maître, pas de demande. Puis elle le montre du doigt, avec l'ombre d'un sourire, mais plus retenu. Cet humain-là ne se veut pas inoffensif et passif, il a bien cherché à le lui faire saisir. Et rapidement. "Normalement, vous choisissez comment je dois être.

Le marchand a retrouvé contenance, une fois l'argent en main et débarrassé de la gêneuse... En espérant qu'elle ne lui soit pas renvoyée, encore. Puisque Qalek n'ajoute rien, esclave et maître retourne à la lumière, "rentrant" en un lieu qu'elle découvrira bien assez tôt. Puisque son Maître désire de la discrétion, ce n'est que dans la foule qu'elle se met à parler à nouveau... Qes questions qui n'avaient aucune raison de tomber dans les oreilles d'un esclavagiste.

"Pourquoi m'avoir acheté, Maître ? Eviter une déjection de dragon déjà mille fois piétinée. Ne pas bousculer son acheteur alors qu'une masse la pousse. "Ce... N'est pas pour mon corps. Alors à quoi vais-je vous servir ? Il y a bien des choses qu'elle n'énonce pas. Laisser parler. Un homme autoritaire n'apprécie pas les mots inutiles... Sauf parfois les flatteurs. Mais la situation ne s'y prête pas... Ni son envie d'ailleurs.

Pas de merci parce qu'il la laisse avancer debout. Pas de merci pour avoir couper ses liens. Pas de merci pour l'avoir acheter. Les humains font ce qui leur plait, et les esclaves subissent... Et tout simplement, Qalek remercie difficilement. Merci de mettre des chaînes à des nourrissons ? A présent elle attend les ordres, de savoir ce qui l'attend dans les jours à venir. En quel lieu n'est qu'un détail, sauf quand elle connaîtra les moindres recoins par où filer... Et où trouver un nouveau rat. Le sien a fini le crâne défoncé par le pied du marchand, une fois la petite bête prise dans un piège.

En parlant de rongeur... "Les rats vous dérangent ? La question est étrange... Tâter, d'une certaine manière, le terrain. Évoquer sa magie n'est pas envisagé, mais qui sait... ? D'abord apprendre ce qu'il veut. Ensuite, décider si avancer d'autres possibilités sera nécessaire... Pour être utile.

Regarder passer une cage contenant contenant des esclaves. Pousser du pied un noble venant d'acheter avec nonchalance un petit garçon. Retourner aussitôt parmi les badauds, sans perdre son Maître.