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 La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev]

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MessageSujet: La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev]   nuit hybride - La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev] 660830Image55Mer 1 Jan - 17:19



    Le soleil venait à mourir une nouvelle fois, sonnant la fin d'une énième journée passée à survivre. En tant qu'hybride échappé, la vie quotidienne se transforme rapidement en un enfer ou n'importe qui peut appeler la garde ou vous traiter comme un vulgaire paillasson. Et malheureusement, la plupart ne se gênait pas à vous considérer comme tel. En aucun cas il ne fallait répondre, sous peine d'éveiller les soupçons. Trop de fois, il avait entendu ces phrases.

    "Ou est ton maître, chien ?"
    "Dis voir l'esclave, t'as le droit de t'éloigner sans surveillance ?"

    Tant de questions ou la fuite était la meilleure des réponses.

    Ce n'était qu'au soir couchant que Zayev se sentait plus serein. Moins de monde, moins de lumière, moins d'insultes. Les marchands acceptaient plus facilement de lui vendre quelque chose, surement pour pouvoir se débarrasser de ce dernier client et rentrer dans leur confortable foyer. Une pitoyable excuse lui suffisait pour repartir avec assez de vivres pour tenir la nuit. L'autodérision fonctionnait particulièrement bien dans ces situations, à son grand désarroi.

    Entamant sa pitance assis sur un banc public, l'hybride loup s'arrêta en pleine bouchée lorsqu'une douce mélopée parvint jusqu’à ses grandes oreilles. Découvrant sa capuche cendrée, et son visage par la même occasion, il tendit ses oreilles d'avantage pour trouver la source de ce chant apaisant. Tout en dévorant le reste de son repas, il déambulait sur la place et ses alentours pour trouver la chanteuse à la voix mélodieuse. Et enfin, il entendit nettement cette dernière lorsqu'il passa devant l'embouchure d'une ruelle. Elle était là. Une demoiselle humaine emmitouflée dans une grande cape surmontée d'une capuche. Mais elle ne chantait plus. De ce que l'hybride voyait de l'angle du bâtiment, trois hommes éméchés comptaient s'occuper de son cas.

    Encore une situation ou il aurait aimé intervenir, mais ou son état empirait l'acte d'héroïsme. En tant qu'hybride échappé, aider un humain le rendait tout aussi coupable. Une vraie malédiction. Fallait-il agir ou fermer les yeux ? Ne sachant pas vraiment se décider, Zayev décida de changer de point de vue. Quelques acrobaties lui permirent d'atteindre le toit surplombant la scène. S'asseyant sur le rebord, il pouvait voir que les trois alcooliques se voulaient encore moins subtil et tentaient à présent de lui faire retirer sa cape. Que risquerait-elle ? Il lui suffirait de crier pour attirer une âme bienveillante. Ce n'est pas comme si elle risquait sa propre vie après tout. Alors qu'un des homme parvint finalement à lui soutirer son vêtement, le loup se releva et s'éloigna, dégouté de leurs comportement.

    - Hèèèè, mais c'est une hybride ! Regarde ses oreilles !

    - Hèèè dis voir, ma jolie, t'as le droit de t'éloigner de ton maître ?


    Zayev se figea, les yeux écarquillés. Là, ça changeait tout. Les hybrides esclaves n'avaient pas besoin de se cacher. Si elle portait une capuche, c'était pour les mêmes raisons que lui ! Elle risquait bien sa propre vie et ne pouvait demander aucune aide. Serrant son poing, il ne mit pas longtemps à réfléchir et bondit de son perchoir.

    Quelques mètres plus bas, le plus dodu des trois hommes lui servit de coussin pour amortir sa chute. Assommé dès que sa tête toucha le sol, celui là n'allait pas se relever de sitôt. Les deux autres ne comprirent que trop tard ce qu'il venait d'arriver. Aaah, les joies de l'excès d'alcool. Le temps que l'information monte au cerveau ramolli...
    Celui qui avait encore la cape de l'hybride entre les doigt eut quand à lui le droit à un coup de poing au niveau du plexus. Le pauvre type cracha ses poumons et une exécrable odeur d'alcool au miel avant de s'effondrer sur ses genoux. Le troisième eut à peine le temps de prendre une posture défensive. Le loup bondit sur lui en prenant appui contre le mur de la ruelle et lui décocha un direct à la mâchoire. Le claquement qui en résultat confirma que le malheureux le sentira pour plusieurs semaines. D'un rapide coup d’œil, Zayev s'assura que le second était toujours en train d'essayer de retrouver son souffle.

    Reprenant une allure moins agressive, il posa son regard sur l’hybride qui n’avait osé bouger.

    Partons. Si ces trois là parlent, ils seront considérés comme complice de notre fuite. Ils n'ont pas vraiment intérêt à l'ouvrir.


    Dernière édition par Zayev le Sam 11 Jan - 14:45, édité 4 fois

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev]   nuit hybride - La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev] 660830Image55Mer 1 Jan - 20:41

    La peur m'empêchait de bouger. Je ne sais si j'aurais dû. En tout cas, l'un d'eux réussit à attraper un pan de ma cape, et tira dessus. Leurs regards furent attirés par ma gorge dénudée, la naissance de ma poitrine, mais aussi par mes oreilles qui pointèrent un instant sous le capuchon. Et ça ne manqua pas. Des étincelles plus effrayantes naquirent dans leurs yeux ; si ils voulaient me faire du mal, ils en avaient le droit, car ils devinaient que j'étais sans maître. Je n'aurais pas à me plaindre, personne à qui m'adresser, personne à qui demander de l'aide. Si je criais, ils appelleraient la garde. J'étais prise au piège.

    S'il vous pla-

    Je n'eus pas le temps de finir ma phrase. Quelque chose était tombé, une silhouette, assommant l'homme qui tenait le pan de ma cape. Je pense que mon instinct parla pour moi, et d'un geste brusque, je tirais sur ma cape pour éviter de tomber en même temps que l'homme. La suite se passa rapidement, mais la créature face à moi n'était pas un humain. C'était un hybride, un canidé d'après ce que j'en voyais. Je n'osais pas bouger, tétanisée. Il était vif, assez pour avoir le dessus ; je devinais que même si ils n'étaient pas ivres, les hommes n'auraient pas fait le poids. Une fois débarrassé de leurs attentions, il se tourna vers moi.

    Partons. Si ces trois là parlent, ils seront considérés comme complice de notre fuite. Ils n'ont pas vraiment intérêt à l'ouvrir.

    Je repris mes esprits, et hochais la tête. Je ramassais rapidement mes affaires, bâton en main, harpe sur la hanche, et je me mis à courir derrière lui. Ma cape voletait dans mon dos, révélant ma queue qui, à présent me servait de balancier pendant ma course. J'avais pris l'habitude de courir, et malgré mon souffle haletant, mes poumons qui me brûlaient, je suivis l'inconnu. Nous passâmes dans diverses ruelles, puis sur des toits. Nous nous assurâmes que les hommes ne nous suivaient pas ; tout était silencieux. Je m'adossais à une cheminée, bien ancrée sur mes deux pieds, sur le toit d'ardoises, et repris mon souffle courbée en deux.

    Enfin, je relevais mes yeux d'or vert et fis un petit sourire.

    Merci, sans vous, j'étais cuite. Vous m'avez sauvée. Je vous serais éternellement reconnaissante.

    Je m'inclinais, de façon certes un peu protocolaire, mais mieux valait en faire trop que pas assez. Ils n'avaient pas eu le temps de me blesser ni de me toucher ; j'avais eu de la chance que cet hybride soit là. Sous la lumière d'argent pâle de la lune, je voyais son museau, ses longs cheveux, ses yeux brillants. Un loup. Je réalisais que c'était un loup qui se tenait devant moi. Me sachant en sécurité, je retirais ma propre capuche, dévoilant mon opulente chevelure brun-roux et mes petites oreilles triangulaires.

    Moi, Moriline, suis votre obligée. Puis-je savoir le nom de mon sauveur ? demandais-je, en m'assurant d'un geste doux que ma harpe n'avait pas subie de dégâts, puis que mes affaires étaient bel et bien là.

    J'avais de l'argent, je pouvais le remercier d'un repas chaud, d'une chope de bière, ou que sais-je encore. Je ne savais quel moyen j'avais de le remercier. Sans lui, je serais sûrement aux mains de ces ignobles personnages, et je ne savais que faire pour remercier mon sauveur. Ca me rappelait les balades des grands chevaliers, dans leurs armures d'or blanc, qui venaient sauver les demoiselles en détresse des griffes de monstres écailleux. J'eus un sourire par-devers moi, et pris ma bourse. Je la lui tendis, en m'inclinant de nouveau.

    Voilà toute mes possessions. Enfin, je pourrais bien vous proposer ma harpe, mais je vous avouerais que j'y tiens autant qu'à la prunelle de mes yeux. Si vous le désirez, vous pouvez prendre cet argent. Si je puis faire quelque chose pour vous, demandez.

    J'étais réellement reconnaissante. Le vent frais vint souffler contre nous, faisant onduler nos cheveux et capes. Là, dans les hauteurs, je me sentais presque bien. En sécurité. Presque. Pour un hybride échappé, ce mot ne signifiait jamais grand chose. Je resserrait ma cape sur mes épaules, inspirant l'air vivifiant de la nuit tombée. En bas, des bruis nous parvinrent, et je me tapis contre la cheminée, ombre parmi les ombres. Mais ce n'était qu'un groupe de jeunes qui passaient, enivrés ; je sentais l'odeur de l'alcool qu'ils avaient ingurgités du toit où nous nous étions postés. Quand ils furent passés, je me redressais à moitié, accroupie. Que devais-je faire, à présent ? Les trois hommes m'avaient vu ; je ne pouvais pas vraiment rester dans ce coin de la ville. J'avais un peu peur, mais je dois aussi avouer que l'excitation d'être tombé sur un autre hybride bouillait dans mon sang.

    Etait-il lui aussi échappé, ou avait-il risqué son poste, quel qu'il soit ? Je n'osais poser la question, muette, l'observant de mon regard curieux et brillant. Je me sentais un peu intimidée devant lui ; il avait l'air à la fois gentil et fort. Un vrai chevalier, oui. Le Chevalier Loup.

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev]   nuit hybride - La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev] 660830Image55Dim 5 Jan - 16:30

Sans perdre d'avantage de temps, nous partîmes de la ruelle qui l'avait démasqué pour rejoindre une zone plus sûre. Je courrais à une allure soutenue, mais elle ne se laissait pas distancer. La demoiselle était plus agile que la moyenne, à n'en point douter, car plus d'une aurait refusé de prendre un détour par les toits. C'est d'ailleurs sur l'un de ces derniers que nous nous arrêtâmes un moment, certains que les trois hommes ni aucune autre âme curieuse n'avaient pu nous suivre. De la haut, le silence de la nuit et la lueur blanchâtre de l'astre lunaire s'entremêlaient pour donner un sentiment de tranquillité des plus agréables. Trop longtemps j'avais été privé du spectacle qu'offrait la vouté étoilée qui surplombait Elden. Je ne m'en lassait jamais...Et puis... L'hybride vint supplanter le silence de sa jolie voix, ponctuée de grandes respirations.


- Merci, sans vous, j'étais cuite. Vous m'avez sauvée. Je vous serais éternellement reconnaissante.


Le fait qu'elle s'incline devant moi me fit souffler des naseaux. Jamais je n'aurais pensé que quelqu'un puisse le faire volontairement en face de moi. Ne pas être habitué à une quelconque forme de respect doit aussi y jouer, supposais-je. J'allais lui répondre après qu'elle eut fini d'inspecter ses possessions, mais elle me prit de court et en profita pour dévoiler ses attributs hybrides. Une chevelure rousse toute en volume, de laquelle deux oreilles pointues de la même couleur émergeaient. Son agilité et sa grâce venaient donc probablement de son appartenance vulpine. Ainsi dévoilée, elle se présenta.

- Moi, Moriline, suis votre obligée. Puis-je savoir le nom de mon sauveur ?


Cette fois-ci, je ne me fit pas attendre.

- Tu peux m'appeler Zayev, mais saches je n'ai rien d'un sauveur. Je ne fais que rétablir un équilibre trop longtemps renié.

Je ne sus vraiment si c'était ma présentation pitoyable ou son sauvetage encore frais qui la fît sourire. C'est alors qu'elle me tendit le pécule qu'elle avait amassé lors de ses concerts nocturnes.

- Voilà toute mes possessions. Enfin, je pourrais bien vous proposer ma harpe, mais je vous avouerais que j'y tiens autant qu'à la prunelle de mes yeux. Si vous le désirez, vous pouvez prendre cet argent. Si je puis faire quelque chose pour vous, demandez.

Posant ma patte sur la sienne, je lui rendis ce présent que je n'avais nullement demandé.

- Garde ton argent et arrête de me vouvoyer, ce sera amplement suffisant. Je ne supporte pas ce genre de traitement, et encore moins venant d'une sœur hybride.

Je te conseil de trouver une chambre, au moins pour cette nuit. Si jamais la garde est alertée, elle ne cherchera dans les bâtisses. Personne ne laisserait rentrer une hybride sans maître, mais je suppose que tu es au courant. De mon côté, je vais user de ma magie pour me faire une place quelque-part.


Relevant une mèche de cheveux rebelle, je me retournais pour inspecter l'impasse située juste sous mes pattes. Personne en vue. L'endroit parfait pour retrouver le plancher des vaches. J'allais cependant attendre que cette compagne imprévue daigne suivre ou non mon conseil.


Dernière édition par Zayev le Sam 11 Jan - 14:46, édité 3 fois

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev]   nuit hybride - La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev] 660830Image55Dim 5 Jan - 18:55

    Je l'observais avec curiosité, redressée à moitié, le souffle encore pantelant. Je sentais une légère pellicule de sueur sur mon corps tout entier, mais cette course m'avait fait du bien. Je n'étais pas blessée, ni mon sauveur, ni ma précieuse harpe. Je fus d'ailleurs soulagée qu'il n'en veuille pas ; si il l'avait désirée, je la lui aurait donné de bon coeur, mais j'aurais été triste de m'en séparer. Je notais de le tutoyer, même si j'avais l'habitude de vouvoyer chaque personne que je croisais. Ses conseils étaient bons, et je hochais la tête, mais le voyant s'éloigner, je ne pus m'empêcher de faire un pas et de saisir son poignet.

    Réalisant ce que j'avais fait, je retirais vivement mes doigts, rouge de confusion, et je bégayais, gênée de mon propre geste :

      ▬ Je ... Pardon. Mais ... Tu voudrais partager ma chambre ?

    J'avais beau être innocente, moi-même je savais que cette phrase pouvait sembler bizarre. Je me mis à faire des gestes avec les mains, pour dire que ce n'était pas ce qu'il croyait. J'avais les rouges rouges comme des pivoines, et je bafouillais de manière qui aurait pu être comique si ça n'avait pas été ridicule.

      Je veux dire, j'ai une apparence à peu près humaine. Pourquoi est-ce que je ne louerais pas une chambre, et que nous la partagions ? Je pourrais te payer un repas chaud, si tu veux, ou à boire ? Et puis, j'aimerais beaucoup que tu me parles de toi. De ta vie, de tes expériences, du rituel ... Je passerais bientôt ma majorité, et je n'ai qu'une très vague idée de ce que je devrais faire ... Je suis ... Je suis un peu perdue, en fait, Zayev.

    J'avais prononcé son nom pour la première fois. Il sonnait bizarrement sur ma langue et mes lèvres ; bizarrement, mais pas désagréablement. Je lui fis un petit sourire, frottant mes mains l'une contre l'autre, toujours aussi gênée par mes cafouillages.

      Tu es le premier hybride libre que je rencontre. Et en plus tu me sauves. Qu'est-ce que je pourrais faire pour te remercier ? Je voudrais te rendre la pareille. Non parce que j'ai une dette envers toi, même si c'est le cas, mais parce que j'ai réellement envie de t'aider. S'il te plaît, laisse moi t'offrir une nuit dans un confort relatif, au chaud.


    Je lui lançais un regard suppliant. C'était bizarre, de supplier quelqu'un pour qu'il dorme dans un endroit chaud et douillet. Je savais que, un bandana sur la tête et ma queue rentrée dans mes pantalons, je pourrais passer pour une humaine si je ne souriais pas trop.

      Je me travestis souvent en humaine. C'est idiot, mais je sais que si je ne le fais pas, j'aurais des ennuis. C'est horrible de voir comme les humains m'apprécient quand je suis humaine. Ma voix, mes chansons, les gens les apprécient, m'offrent de l'argent, une chope de bière. Mais ... Dans la dernière ville où j'étais, je chantais dans une auberge, et on m'a demandé de danser. J'ai refusé, et on m'a retiré bandana et cape. Mes oreilles et ma queue sont apparues, et là, tout à changé ... Tu es comme moi. Tu peux me comprendre.


    Pourquoi je lui disais tout cela ? C'était idiot. Je soupirais, haussais doucement les épaules ; je ne pouvais pas le forcer.

      Tu comprends peut-être aussi combien je me sens perdue, dans ce vaste monde. C'est sûrement beaucoup demandé, mais je t'en prie, aide-moi. Je veux devenir forte. Je veux rester libre. Je pourrais peut-être t'aider, moi aussi, d'une quelconque manière ?


    Le vent soufflait sur les toits, froid et vivifiant. La lumière de la lune argentait tout ce qui nous entourait, cheminées et tuiles. Plus loin, des silhouettes passaient, trop basses pour qu'on les entende - et réciproquement, d'autant plus que je parlais à voix basse. Je n'avais que mon bâton pour me battre, et aucune envie de faire du mal à quiconque. Je pouvais effectivement aller me chercher une chambre, mais ce que je voulais, plus qu'un bon lit, c'était un ami.

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev]   nuit hybride - La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev] 660830Image55Sam 11 Jan - 14:37

Elle avait du prendre mon éloignement pour mon départ, mais je n'aurais pas imaginé qu'elle me retienne par le poignet. Lorsque je me retourna pour poser mes yeux couleur saphir sur les siens d'un mélange émeraude et doré, elle s’aperçut de son geste et relâcha son emprise. Visiblement rouge de honte, elle tenta de s'expliquer du mieux qu'elle put en bafouillant une phrase des plus inattendue.

▬ Je ... Pardon. Mais ... Tu voudrais partager ma chambre ?

La demande était des plus osée... Mais c'est l'explication suivant cette question douteuse qui me plût le moins. Comptait-elle réellement me faire passer pour son esclave aux yeux et à la barbe du réceptionniste ? Cela fonctionnerait certainement, mais je connaissais mon tempérament vis-à-vis de la relation maître/esclave. Je n'avais jamais été très friand des ordres donnés par quelqu'un qui vous considérait comme sa propriété. Et inconsciemment, je fronça le visage à l'allocution de cette idée.

Le concept de ressasser mon passé n'allait pas non plus être un argument valable pour me faire accepter d'endosser le rôle que les humains tenaient à me faire jouer depuis mon enfance. Sans compter que ça n'allait pas rendre l'ambiance plus agréable. Mais elle décida d'aborder le sujet du rituel. Je l'avais rencontré il n'y a pas dix minutes que je lui avait déjà dévoilé mes talents magiques. Je m'applaudis mentalement pour la peine. Bravo !

Être hybride et mage, c'est presque signer son arrêt de mort dans ces contrées. Je béni chaque jour que personne d'autre ne sache que j'ai passé le rituel, au risque d'être intensément traqué par tous les chercheurs de prîmes du coin. Je lui parlerais des risques à devenir mage, plus tard. Elle était jeune et ne devait pas avoir beaucoup d'expérience du mode de vie que nous autres, hybrides, empruntions parfois après avoir défaits nos chaînes. Son anecdote sur la taverne m'acheva. Pour avoir infiltré la sphère humaine non pas avec des apparats, mais grâce à ma magie, je comprenais parfaitement ce qu'elle pouvait endurer.

▬ Très bien, soupirais-je. Puisque je ne peux pas te convaincre que je ne souhaite aucune rétribution, j'accepte de te faire la discussion pour cette nuit. Mais concernant la location de la chambre, je ne parlerais pas. Je serais trop occuper à me mordre la langue pour oublier le rôle que tu essayes de me faire jouer.


Elle acquiesça avec un petit sourire en coin, visiblement heureuse de voir son offre acceptée. Je suppose qu'un esclave doit porter les affaire de son maître. Aussi, je pris ses effets personnels avec délicatesse puisqu’elle semblait y tenir tout particulièrement.

▬ Pour avoir traîné ici depuis un moment, je sais qu'il y a une auberge pas très loin d'ici ou les gardes passent rarement. Descendons-ici et tu en profiteras pour te changer en humaine à l'abri des regards.

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev]   nuit hybride - La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev] 660830Image55Sam 11 Jan - 17:36

    J'avais l'impression de m'enfoncer au fur et à mesure que je lui parlais. Apparemment, ça ne lui plaisais pas. Je finis par baisser les yeux, gênée et un peu triste. Il m'avait sauvé, après tout ; il n'avait plus rien à faire avec moi. Il s'était déjà bien assez ennuyé avec mon sauvetage. Je ne m'étais pas formalisée qu'il m'ait parlé de son pouvoir. Ni qu'il puisse être sauvage. Je me fichais de tout ça. Ou plutôt, non, cela m'importait, mais je ne comptais pas le dénoncer. Cependant, comment pouvait-il le savoir, après tout ? Il n'était inscrit nulle part que j'étais digne de confiance. J'inspirais doucement, le regard trouble, fixant le vague devant moi.

    Son acceptation me fit sursauter ; je ne m'étais pas attendue à ce qu'il dise oui. Je répondis par un petit sourire penaud ; j'étais contente qu'il veuille bien. Mais j'avais l'impression de lui avoir forcé la main, et je me sentais embarrassée. Je le laissais prendre ma harpe, que je lâchais avec délicatesse. J'étais rassurée de voir qu'il y faisait attention, mais je me sentais nue sans elle, sans son poids contre ma hanche.

    Je suis désolée de te faire jouer ce rôle. Je ne me montrerais pas cruelle, je veux juste que l'on prenne une chambre, pour y être au chaud. Je commanderais à manger aussi. Ce que tu voudras. Viande, pain. Ce que tu voudras ... répétais-je d'une voix basse, comme un murmure, un pardon.

    J'étais réellement embarrassée. Je le suivis pour descendre des toits, plus légère sans mes paquets, et en profitais pour remettre ma cape en ordre, cacher mes oreilles avec un bandana et ma queue dans mon pantalon. Ainsi vêtue, je ressemblais plus que jamais à une humaine, mis à part mon regard quelque peu envoûtant. Je me tournais vers Zayev, et nous partîmes vers l'auberge qu'il connaissait. Je me montrais docile et silencieuse, et j'avais plus l'impression que c'était moi qui jouait l'esclave que lui. Je marchais, de ce petit pas léger et délicat qu'une demoiselle doit avoir, et j'essayais d'avoir l'air sûr de moi alors que j'avais sûrement le minois d'une demoiselle effarouchée. Nous pénétrâmes dans l'atmosphère enfumée de l'auberge, et j'avançais, d'un pas plus déterminé. Je posais sur le comptoir de quoi payer une chambre, et d'une voix haut perchée, mélodieuse, je réclamais :

    Une chambre. Pour moi et mon hybride. Tout de suite. Faites aussi monter un baquet d'eau chaude, de la viande et du pain.

    J'avais déjà vu mes maîtresses se comporter ainsi. Alors je calquais ma façon d'être sur ce que j'avais vu. Les femmes humaines ne disaient ni merci, ni s'il vous plaît. C'était une marque de faiblesse. J'essayais aussi de ne pas trop insister sur l'hybridité de Zayev, ou ma maîtrise de lui ; je ne voulais pas l'humilier davantage. L'homme nous jeta un coup d'oeil appuyé, puis haussa les épaules et nous donna les clés d'une chambre. Nous montâmes l'escalier, et pénétrâmes dans la pièce. Elle avait été balayée il y a peu ; une cheminée brûlait dans un coin, enfumant un petit peu la chambre. Deux lits, proches l'un de l'autre, avec entre eux un petit meuble. Une table, trois chaises. Rien de très luxueux, mais ça serait déjà tellement mieux que ce que je connaissais depuis quelques temps ...

    Attendons la nourriture et l'eau, et après, nous pourrons cesser ce manège.

    Le plat de viande froide et de pain accompagné de fruits secs et frais arriva presque immédiatement, mais nous dûmes attendre un peu pour le baquet d'eau. On y avait versé un peu de lavande pour cacher l'odeur de soufre, mais cela ne me gênait pas. Une fois le gamin qui était venu déposer la bassine parti, j'allais fermer la porte à clé et retirais cape et bandana. J'allais laver mes mains et mon visage dans l'eau propre, et m'assis sur le lit.

    Tu es fâché ? demandais-je à Zayev, puis avant qu'il ne puisse répondre : Je suis vraiment désolée. Je ne voulais pas vous blesser, ou vous humilier. Vous m'avez sauvé, et je voulais juste vous remercier ...

    J'avais la voix un peu fêlée, et pour reprendre un peu contenance, je pointais du doigt le plat.

    Mangez. N'hésitez pas.

    Moi-même n'avais pas faim. J'avais l'estomac noué à l'idée de m'être mis à dos le seul hybride qui aurait pu être ami avec moi. Je soupirais et m'allongeais, avec l'envie de simplement me reposer. Alors, pendant que Zayev faisait ce qui lui plaisait - manger, se reposer ou se décrasser - je me mis à chantonner tout bas.

    J'avais peur, tout simplement. Peut-être que j'avais trop tendance à en attendre des autres, voilà tout. Mais je ne connaissais quasiment rien à ma propre race. Je voulais savoir, mais cette connaissance ne tombait pas du ciel. Je rouvris les yeux après m'être tue. Je n'osais plus rien demander à l'hybride de loup, de peur de lui déplaire. Néanmoins, ma curiosité par rapport au rituel, aux moeurs de notre race, à lui-même n'était pas éteinte. Au contraire. Je sentais bien que sous ses airs un peu bougons, il pouvait être un ami fidèle. J'en étais intimement convaincue ; comment percer sa carapace, comment lui montrer que j'étais digne de confiance ?

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev]   nuit hybride - La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev] 660830Image55Sam 11 Jan - 23:03

La location de la chambre s'était passé sans trop d'anicroche à mon grand étonnement. Le gérant ne semblait pas d'un naturel méfiant et Moriline s'était démené pour rendre l'opération brève et la moins humiliante possible. Située à gauche d'un l'escalier couineur à la rambarde ballotante, nous trouvâmes ladite chambre. Réduite au plus simple besoins de dormir, manger et se laver, son manque de décoration la rendait fade et sans vie. Des petits tas de poussières ici et là trahissaient un ménage fini à la va-vite, mais ce n'était pas mon genre de cracher sur un toit et un feu qui m'accueillaient.

Grand bonheur que de voir le gosse déposer la bassine d'eau chaude puis de repartir. Cet évènement annonçait que plus aucune visite n'était prévue, et que ma condition d'esclave temporaire était révoquée. Je restait encore méfiant, au cas ou un oubli des humains ne leur serve de prétexte à revenir nous voir. Moriline en profita pour fermer la porte à clef et faire un brin de toilette après avoir retiré son " costume d'humaine ", si on pouvait appeler cela ainsi. Assise sur un des lits, elle me posa une question dont je n'avais pas vraiment de réponse.

▬ Tu es fâché ?

Oui, et non. A vrai dire, c'était surtout le fait que je ne m'attendais pas à secourir une sœur hybride dans la même situation que moi et qu'elle m'invite en me faisant passer pour ce que nous haïssions. Mais encore une fois, elle ne me laissa guère le temps d'ouvrir la bouche.

▬ Je suis vraiment désolée. Je ne voulais pas vous blesser, ou vous humilier. Vous m'avez sauvé, et je voulais juste vous remercier ...

Et voilà qu'elle me vouvoyait à nouveau. Mais une mauvaise habitude ne se perd pas en quelques minutes. Inutile de l'ennuyer encore avec ça. Voyant qu'elle ne comptait plus se servir de la bassine d'eau avant un moment, je décidai de me rafraichir un peu. Je retirais mon manteau long qui faisait aussi office de cape, me laissant alors vêtu d'un gilet en cuir bouillit sans manche, mon unique protection contre une lame adverse. Mes bras noueux vinrent effleurer la surface tranquille de l'eau et son contact était des plus relaxant après ce petit entrainement nocturne. La petite bagarre improvisé, la course sur les toits et la chaleur ardente de la cheminé s'estompèrent un instant lorsque l'eau tiédie arriva jusqu'à mon visage.

Je restai là, à regarder mon reflet troublé par les gouttelettes qui dégoulinaient de ma gueule. Un profond sentiment d'apaisement me frappa, sentiment que je ne n'avais pas ressenti depuis un long moment. Ici, dans cette chambre, à cet instant précis, j'étais bien. L'hybride vint briser ce moment d’égarement en me présentant l'assiette de nourriture qu'elle avait commandé. Les personnes qui m'avaient aidés et en qui je pouvais avoir confiance se comptaient sur les doigts d'une main. Et cette demoiselle assise devant moi qui s'était mise à chantonner, je voulais qu'elle en fasse partie. Aussi, et surement pour la première fois, je lui souris. Sincèrement. Avec autant de classe qu'un crétin qui venait de tomber dans un ruisseau, celà-dit. Me rappelant que j'étais encore trempé, j'attrapai un linge offert avec la bassine et me séchait -contrairement à mon habitude- lentement. Puis, me dirigeant vers la table pour y faire mon second casse-croute de la soirée, le vieille adage " Avoir une faim de loup " me fit souffler de la truffe. Équipé à présent d'un sandwich à la viande, je gagnai le lit encore libre et après avoir retiré mes bottes, m'adressai à la renarde d'un ton serein.

▬ Je t'écoute, Moriline. Dis moi ce que tu veux savoir et j'essayerais de te répondre.

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev]   nuit hybride - La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev] 660830Image55Dim 12 Jan - 13:52

    Je m'en voulais, terriblement. Je me rendais compte à quel point l'humiliation de jouer les esclaves devait être cuisante. Mais je ne pensais pas à mal. Je n'avais même pas fait attention au fait que je l'avais de nouveau vouvoyé ; c'était tellement ancré en moi que je ne m'en rendais pas compte, tout comme personne ne se rendent pas compte qu'elles rongent leurs ongles ou se mordillent la lèvre. Mes oreilles frémirent un instant sur mon crâne, alors que j'attendais. Quoi ? Je n'aurais su le dire. Le fait qu'il me pardonne, ou qu'il m'autorise à lui poser des questions ? Je ne sais pas.

    M
    on estomac était comme un nid de serpents, et j'avais tout sauf faim. Même l'odeur de viande, alors que je n'en avais pas mangé depuis longtemps, ne fit pas gronder mon ventre. Je me sentais, au contraire, un peu vaseuse. J'avais toujours été trop émotive, et je m'en voulais, même pour ça. J'entendis Zayev s'installer sur le lit à côté, nourriture en main, et je me sentis soudain tendue. J'avais un peu peur de ce qu'il pouvait dire, mais les mots qu'il prononça furent moins dur que ce que j'avais imaginé. J'ouvris délicatement mes yeux et tournais mon visage vers lui ; il était sincère. Il attendait réellement que je le questionne. D'où lui venait cette soudaine envie de s'épancher face à mes questions ? Je me redressais, m'assis en tailleur, dos droit, et l'observais un instant, essayant de faire le tri entre questions posables, questions à revoir, et questions qu'il ne fallait surtout pas poser. J'inspirais un peu, et me lançais à l'eau :

    Je me pose surtout des questions par rapport au rituel. On m'en a vaguement parlé, mais je ne l'ai pas encore passé et comme tu ... Tu as ... Tu l'as passé, toi ... Tu pourrais m'en parler un peu ? Ce qu'il faut faire, faut-il contacter quelqu'un, les objets ... J'aimerais le passer, dans quelques semaines, quand j'aurais eu mon anniversaire. Je voudrais le passer, oui ...

    Mon regard était un peu suppliant. Je voulais m'armer face aux hommes. Je voulais devenir forte, et si les esprits le voulaient, ils me doteraient de quelque chose pour faire face à ma situation. Peut-être, au fond, Zayev était-il l'une de ces armes. Je lui souris timidement, en songeant aux autres questions que j'avais à lui poser.

    Tu es libre depuis longtemps ? Moi, ça fait à peine quelques semaines. Un marchand en visiter chez mes maîtres a voulu de moi, mais j'ai refusé. Vexé, humilié, il m'a donc fait porter le chapeau d'un vol. J'ai dû fuir.

    Je haussais les épaules ; ce n'était pas à lui d'écouter, mais à moi. Je repris donc mes esprits, pour ne pas en dire davantage qui risquerait d'ennuyer le pauvre hybride loup et repris mes interrogations, plus curieuse encore qu'auparavant.

    Et tu as parlé d'un pouvoir ... De quel genre de pouvoir s'agit-il ? Si c'est trop indiscret, je comprendrais, chevalier loup.

    J'avais repris le surnom avec un petit sourire amusé, mais pas moqueur. Quoi qu'il en pense, il était mon chevalier loup. Celui qui, non content de me sauver des griffes d'humains, m'offrait l'occasion de m'instruire et de m'aider. Comment pouvais-je passer à côté de cela ? Je continuais de sourire, presque affectueusement ; j'avais en face de moi un hybride. Un vrai, non pas un esclave, mais tel que nos ancêtres nous avaient fait : libre, et fier. Je ne sais pourquoi, mais je l'appréciais déjà.

    J'avais encore beaucoup de questions à lui poser ; je remontais mes genoux contre mon menton et les entourais de mes bras, mes grands yeux verts ourlés de longs cils posés sur lui. J'avoue, sans détour, que je le dévorais du regard, curieuse. Je ne trouvais pas son physique animal repoussant. Il était aussi normal qu'un humain, pour moi. Ses attributs d'animaux en faisait un compatriote plutôt qu'un monstre, contrairement aux humains. Je papillonnais des yeux, un peu intimidée également par sa carrure. Il était un guerrier. Non, il était mieux que cela. Il était un chevalier loup, oui.

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev]   nuit hybride - La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev] 660830Image55Dim 12 Jan - 22:13

Je laissais le soin à Moriline de parler librement. C'était une pipelette, mais dans le bon sens du terme. Avec elle, il devait y avoir pas mal de discussion, et c'est une chose qui me manquait parfois. L'un des désavantage de voyager seul. Un peu crispé par mon attitude méfiante, elle se détendit au fur et à mesure qu'elle m'énumérait ce qu'elle voulait savoir. Je ne pu échapper un hoquet de surprise lorsqu'elle me surnomma 'chevalier loup'. S'il y avait bien une chose en laquelle je ne me voyais pas, c'était bien un chevalier. Mais peut-être avais-je une vision inexacte du terme ? La renarde s'était finalement fixé sur trois points appartenant à mon passé, mais je prévoyais rapidement des tournures pour éviter d'avoir à lui parler de ce que je voulais moi-même oublier.

▬ Le rituel, ma liberté, et mon pouvoir donc ? Tu choisis bien tes sujets, car les trois sont intimement liés en ce qui me concerne. C'est grâce au don offert par les esprits lors de mon rituel que j'ai pu m'échapper de mon geôlier.

Mordant une pleine bouchée dans mon repas, je dû mâchouiller la viande à plusieurs reprises avant qu'elle ne daigne s'aventurer dans mon estomac. A la vue du temps nécessaire à mastiquer, je décidai de commencer à parler avant de reprendre un autre morceau.

▬ Saches tout d'abord que c'est un humain qui m'a apprit le rituel. Il a donc eut la délicate attention de ne pas m'informer de ce qu'il considérait comme obsolète, à savoir nos aspects religieux. C'est donc en partie pourquoi ma magie n'est pas parfaite. Enfin, j'ai rencontré il y a peu un hybride qui m'en a parlé, ne t'en fais pas. Concrètement, il va te falloir réunir trois choses. Le lieu, les ingrédients et du temps.

Le rituel doit se passer dans un endroit isolé et sombre. Une cave, une battisse abandonnée, une grotte... Tout endroit ou tu sera certain d'être seule, et dans l'obscurité complète. Rappelles-toi que personne ne doit être prêt de toi ni pouvoir t'entendre. Tu n'as qu'un seul essai, alors ne te loupes pas.

Deuxièmement, tu dois trouver des bougies particulières et un morceau de bois digne à offrir. Les bougies peuvent être achetées sur le marché noir et quelques étals humains. Je ne connais pas la plante utilisée dans leurs fabrication, mais leurs odeur est caractéristique. Si enivrante pour notre race qu'elle peut nous faire s'évanouir ou entrer dans un état second. Pour cela, tu peux compter sur ton flair. Le morceau de bois, c'est pour y sculpter ton totem animal avant le rituel. Plus le bois sera de bonne qualité et rare, et plus les esprits seront enclins à te céder leur magie. La tradition veut qu'un patriarche t'accompagnes pour choisir un arbre dénué d'esprit et que tu le coupes toi-même. A titre d'exemple, on m'a simplement donné un morceau d'ébène dont j'ignorais la provenance.

Enfin, il te faudra une nuit complète sans parler, boire ni manger pour passer l'épreuve. Tu disposeras les bougies autour de toi et les allumeras à la nuit tombée. Lorsqu'elles s'estomperont, le rituel commencera. Là, c'est selon l'esprit que tu rencontrera, mais il y a de grande chance que tu revois ta vie défiler. Ensuite, tu reprendras conscience, à l'aube, et tu devras brûler la statuette en bois en prononçant un mot qui selon toi, te définis le mieux. Alors, tu seras adulte.


Pour me récompenser de ce grand monologue, j'enfournais une nouvelle bouchée. Cela allait laisser un peu de temps à Moriline pour digérer le tout. Et pour moi aussi d'ailleurs. La moité de mon sandwich porté disparu, je regardai l'hybride qui n'avait prononcé mot depuis et qui semblait m'attendre. Avais-je omis de lui dire quelqu...?

▬ Ah, oui, j'oubliais. Je suis libre depuis mon rituel, que j'ai passé à mes vingts ans. J'ai ensuite vécu trois ans chez un humain qui me considérait comme son propre fils avant de partir pour lui éviter les problèmes de mon hébergement. Cela fait environ six mois que je vagabonde seul, mais j'étais déjà habitué à côtoyer les humains.

Et pour ma magie... Une démonstration vaut mieux que milles mots, mais puisqu'il n'y a personne d'autre ici que toi et moi, je pense qu'il faudra remettre ça à plus tard.

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev]   nuit hybride - La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev] 660830Image55Lun 13 Jan - 21:09

    Finalement j'avais énuméré pour le moment toutes les questions sur lesquelles j'avais réussi à mettre des mots assez précis pour les poser. J'ignorais le petit bruit qu'il fit, quand je prononçais son surnom une nouvelle fois. Quoi qu'il dise, il était mon chevalier. Mon chevalier loup, oui. Toutes oreilles ouvertes, j'écoutais avec attention ce qu'il avait à dire. Je buvais véritablement ses paroles, mes pupilles de ce vert doré si inhumain posées sur lui, curieuse et inquisitrices.

    Alors comme ça, il existait des humains assez " bons " pour offrir ce qu'il fallait pour le rituel à leurs hybrides ? Je me souvenais un peu de ce que m'avais dit Roméro, l'hybride chat qui m'avait appris à me servir du bâton : il parlait d'un souvenir à la fois douloureux et en même temps le plus heureux possible. Il était sûr que toucher les esprits n'était pas facile, mais il en résultait une grande joie. Leur générosité demandait un sacrifice, une foi sans faille. J'étais prête à faire tout cela, ne me manquait plus que mon anniversaire, voilà tout.

    Les détails que m'offraient Zayev me laissèrent penaude. Des bougies, un morceau de bois rare ? Comment allais-je me procurer tout cela, sans personne pour me payer ? J'étais déjà certaine que tout coûterait cher, et même si je pouvais me faire un peu d'argent avec ma voix, quand pourrais-je réunir assez ? Mon enthousiasme avait été comme douché, mais je gardais la foi ; je le ferais. Quitte à le faire dans un an, cinq ans, dix ans. Je toucherais les esprits, je me l'étais promis. Avec cette cérémonie, et si ils m'offraient un don, je deviendrais forte. Plus forte, en tout cas.

    Je papillonnais des paupières, en écoutant les dernières paroles du loup. Il était donc seul depuis six mois ? Il devait se sentir très seul - à moins que cela ne le dérange pas ? Moi-même avait du mal à me faire à cette solitude, m'avoir pour seule compagnie avait de quoi me désoler. Les grandes villes étaient agréables quand je pouvais y chanter, mais j'étais parfis la proie de curieux ou d'hommes qui voulaient plus qu'une simple chansons. Je désirais simplement une place quelque part, la tranquillité, la possibilité de vivre comme j'étais ; comme tous les hybrides, sûrement. Cela me mena à une autre question, qui me brûlait les lèvres depuis quelques minutes.

    Et tu as un objectif ? Tu compte continuer à errer, ou tu as un but à atteindre ? demandais-je doucement.

    J'avais décidé de lui faire confiance sur sa magie ; si il avait décidé qu'il ne pouvait me la montrer, je lui faisais confiance. Je continuais de l'observer, doucement. Le fait de m'avoir raconté tout cela avec honnêteté le faisait monter dans mon estime. Cet hybride avait dû souffrir, dans la rue. Je n'avais pas pitié, non, au contraire : j'étais presque fière de voir quelqu'un de ma race aussi farouchement indépendant. Cela me donnait de l'espoir ; peut-être aurais-je moi aussi le courage de vivre ainsi ? Le courage, peut-être, mais la force ...

    Demain matin, tu disparaîtras, fis-je tout bas, sachant parfaitement que c'était vrai. Cela ne me dérangeait pas, mais j'avais une dernière question avant de le laisser tranquille. Je voudrais savoir où je pourrais te trouver. Tu peux me faire confiance, je ne te trahirais pas. Nous n'avons qu'à choisir un endroit où je puisse te trouver ? Tu n'es pas obligé de me donner l'endroit où tu vis, hein ... Mais comme ça, si j'ai des nouvelles, des choses à te dire ... Zayev, je te serais éternellement reconnaissante pour ce que tu as fais ce soir. Tu es le premier hybride que je rencontre, un hybride libre j'entends, depuis que j'ai dû fuir moi-même. Tu es indépendant, tu es fort ; tu es ce que je ne suis pas. Tu es ce que j'aimerais être ... Et j'aimerais que nous devenions amis.

    Je me penchais et posais ma main sur son bras. Je sentais ses muscles, sans une once de graisse. La chaleur de son être, ses poils emmêlés. Il était un loup, pas un chien, et je ne me serais jamais risquée à tenter de l'amadouer. Mais j'étais sincère ; je voulais réellement que l'on devienne amis. Tout comme je savais qu'on ne loue pas des liens amicaux en une nuit. Mais, si on se revoyait ....

    Je sais que nous ne nous ferons pas confiance en une nuit. Mais je te considères déjà comme un ami. Sache-le, fais ce que tu veux de cette information. Mais moi, si je trouve des informations sur la Pie, je te les donnerais. Je veux t'aider, comme tu m'as aidée. D'accord ?

    C'était pure question réthorique. Je me levais et prélevais finalement ma dîme sur la nourriture ; toute cette discussion m'avait donné faim. Je m'étirais finalement, épuisée ; peut-être valait-il mieux ne pas tarder à dormir ? Zayev devait être fatigué, lui aussi, après tout. Et le confort sommaire d'un lit fait d'autre chose que d'herbes et de feuilles morts m'attirait comme le vide attire quiconque le regarde.

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev]   nuit hybride - La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev] 660830Image55Ven 17 Jan - 20:21

Face à ma puissante mâchoire, le restant du sandwich ne fit pas long feu. Aussi subtil et réservé qu'un charognard, je terminai l'encas pour me récompenser de mes explications. La renarde avait rapidement emmagasiné toutes les informations et ne put s'empêcher de continuer son questionnaire. Je m'étouffai lorsqu'elle aborda mes attentions à venir. Répondre la gueule pleine, c'était à proscrire. Je finis donc ce dernier mais coriace morceau à coup de canines tranchantes avant de lui répondre.

▬ J’aimerais louer mes talents à la Pie Écarlate. Je suppose que tu en as entendu parlé ? Les quelques rumeurs qu'elle laisse derrière elle me conforte à l'idée de devenir un de leur membres. Je veux que nous retrouvions notre gloire d'antan, et cette guilde a les moyens d'y parvenir. Cependant, je n'ai toujours pas mis la patte sur un de leur recruteur et ne sais pas ou chercher.

Je la vis changer d'expression, comme si elle regrettait déjà les paroles qu'elle allait prononcer.

▬ Demain matin, tu disparaîtras...

Elle n'était pas la première à me comprendre avec tant de facilité, mais cela me donnait encore plus envie de lui accorder ma confiance. Oui, j'allais partir à l'aube, et je ne pu qu’acquiescer d'un mouvement de tête à ces paroles.

▬ Je voudrais savoir où je pourrais te trouver. [...] Tu es le premier hybride que je rencontre, un hybride libre j'entends, depuis que j'ai dû fuir moi-même. Tu es indépendant, tu es fort ; tu es ce que je ne suis pas. Tu es ce que j'aimerais être ... Et j'aimerais que nous devenions amis.

La renarde décida de poser sa main sur mon bras en signe d'affection. Pour quelqu’un qui avait vécu à la "dur", ce simple geste était apprécié à sa juste valeur. Bien que gêné d'une telle attention, je n'osa pas me dégager et répondis à ses demandes.

▬ Je ne peux pas te dire ou je vis, mais pour me retrouver, il te suffira de chanter. Chantes au crépuscule, quand la cacophonie des humains n'est plus et que ta voix porte alors d'un bout à l'autre de la ville. Ensuite, prend une chambre dans cette même auberge, et patiente. Je saurais me débrouiller pour arriver jusqu'à toi.

Je marquai un temps pour rectifier une chose que Moriline avait dit et qui m'était resté en travers de la gorge.

▬ Mais pour devenir ce que je suis aujourd'hui, j'ai dû me battre continuellement envers et contre tous. Si tu me trouves indépendant aujourd'hui, c'est parce qu'hier je ne pouvais compter sur personne. Si tu me trouves fort, c'est parce que la faiblesse ne m'a rien apporté. Il y a d'autres voies plus sûres qui mènent à la liberté. Et pour rien au monde je ne voudrais qu'un autre hybride arpente le chemin sinueux que j'ai choisi. Peut-être qu'un jour, je te raconterais. D'ici là, reste fière de ce que tu es. Libre.






Il se faisait tard à présent. La nuit avait remplacé le crépuscule il y a quelques heures maintenant, et on pouvait entendre les derniers piliers de taverne rentrer chez eux avec autant de discrétion qu'un voleur en armure lourde. Quelques minutes passèrent après que j'eus finis d'étancher la soif de savoir de la jeune chanteuse. J'avais déplacé une chaise près de la fenêtre pour pouvoir contempler la voute étoilée légèrement polluée par les torches éclairant la rue en contre-bas. Après son altercation et notre petite course nocturne, Moriline subissait enfin la fatigue accumulée jusque-là. De sa position assise, elle s'écroula dans son lit, la tête la première dans l’édredon. Elle retira ses bottes et s’apprêtait à déboutonner son haut avant de se souvenir qu'elle n'était pas seule. Gênée et rouge écarlate, elle désamorça la situation en me demandant si je comptais partir maintenant. Mon hochement de tête de gauche à droite la rassura suffisamment pour qu'elle finisse par trouver le sommeil au bout de quelques minutes. Je me perdis dans mes pensée une demi-heure durant, observant tantôt la rue lorsqu'un chat passait et le ciel perlé. Finalement, je me décidai à partir après m'être assuré que la belle aux bois dormait. Renfilant mes bottes et replaçant la chaise à sa place, je restai un moment à fixer la table, avant de finalement partir quelques instants plus tard.


____________________________
Quelques heures plus tard...


Le chant des oiseaux mêlé à un fin rayon de lumière servit de réveil à la renarde. Les premières choses qu'elle fit, furent de se dresser subitement de son lit et balayer la chambre du regard. Aucune trace de lui. Même son lit semblait intact. Elle se leva lentement, silencieusement, tout en se frottant le bras sans s'en rendre compte. Pas à cause de la fraicheur de la chambre que les braises mortes ne chassaient plus, mais plutôt la sensation de froid qui accompagnait le sentiment de solitude. Elle vit alors que ses affaires étaient posées sur la table et non plus près de son lit. Un coup d’œil rapide la rassura : son matériel n'était pas abimé. C'est lorsqu'elle reposa sa harpe qu'elle distingua une marque qui n'était pas là hier encore. Un mot gravé à même le bois par une griffe et qui lui redonna le sourire.

" Merci "

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MessageSujet: Re: La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev]   nuit hybride - La nuit, tous les Hybrides sont gris. [Zayev] 660830Image55

 

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