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 Le Pirate et la Renarde [ Do ]

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MessageSujet: Le Pirate et la Renarde [ Do ]    Le Pirate et la Renarde [ Do ]  660830Image55Mer 1 Jan - 19:13

    Resserrant ma cape autour de mes épaules, j'hésitais devant l'endroit. C'était un établissement de boisson, ou autrement dit, une auberge. J'entendais de dehors les rires et les cris, la musique et les chansons. L'odeur, aussi, me parvenait, diffuse mais âcre, effluves de fumée, celle de la cheminée et des pipes, et celle plus suave des parfums des femmes. L'odeur de nourriture fut néanmoins celle qui m'appela le plus fort, et j'entrais, la main tremblante. Je portais, sous ma capeline gris perle, une tunique de cuir un peu usée. Montant jusqu'en haut de ma gorge, pour cacher la douce fourrure entre ma poitrine et le bas de ma gorge, j'avais également cachée mes oreilles sous un bandana de vieille soie verte, contrastant avec la couleur brun-rouge de mon opulente chevelure. Et enfin, ma queue de renarde, c'était engoncée dans un pantalon ample, de façon à ne pas la faire remarquer, qu'elle était cachée. Mon allure générale était plutôt humaine, mis à part mon regard de ce vert doré étrange, pas tout à fait humain. Peu m'importait ; le patron de l'établissement m'avait proposé de venir y chanter quand il m'avait entendu dans la rue, le matin même. Il m'avait promis un repas chaud, et peut-être même un lit. L'idée de ne plus dormir dans l'humidité de la nuit m'avait fait accepter.

    Je pénétrais finalement dans la bâtisse, et l'air chaud et étouffant me parvint au visage, y portant une pellicule de sueur que j'essuyais du dos de la main, inspirant difficilement les différentes odeurs qui se pressaient dans la pièce principale. Je m'avançais d'un pas décidé vers l'aubergiste, mes bottes claquetant sur le parquet sale. Il m'indiqua l'endroit où j'allais devoir chanter, et je hochais la tête. Je déglutis en m'installant dans le petit coin sombre, où un tabouret me servirait à m'asseoir pour me préparer. J'espérais juste qu'on ne me remarque pas trop ; de toute façon, je n'avais pas le choix. Je me devais de vivre ; nourriture, chaleur, tout cela m'était aussi indispensable que l'air que je respirais. Alors, je m'assis lourdement, passais une main à la paume moite sur mon pantalon de toile ample, faisant attention à ce que ma queue de forme pas de bosse contre la cuisse où elle était plaquée, et je pris ma harpe pour l'accorder.

    Autour de moi, diverses sortes de gens buvaient et chantaient à tue-tête, ou bâfraient avec appétit la nourriture chaude et épicée. J'inspirais, un peu tremblante. Il y avait tant de monde ! La soirée était bien entamée, et je voyais des marins, des hommes habillés comme des fermiers, des soldats, tous une bière à la main, la plupart une fille sur les genoux. Feraient-ils attention à moi ? Ma main droite se porta à mon bandana ; mes oreilles étaient plaquées contre mon crâne, et ce n'était pas spécialement douloureux, mais demandait un effort constant. Comme si vous vous forciez à plier les doigts de pied tout le temps ; il suffisait d'un instant d'oubli, et mes oreilles formeraient deux bosses triangulaires, et bien visibles, d'autant plus ! J'inspirais encore, fermant les yeux, et je me mis doucement à jouer de la harpe. Ma gorge était serrée, j'avais peur que ma voix ne sorte qu'en filet, mais finalement, lorsque je me mis à chanter, c'est assez claire et presque pas tremblante qu'elle sortit.

    Je fis quelques chansons comme ça, accompagnée de mon instrument, puis changeais et accompagnais mon chant d'un petit tambourin ; ma voix était claire, presque cristalline, mais le bruit assourdissant des gens de la pièce semblait avaler mes paroles. Je ne savais si je devais en être heureuse ou non. Au bout d'une petite heure, l'aubergiste vint me voir et m'apporter une chope de bière aigre et un pain chaud, dont la mie était creusée pour laisser une soupe brûlante stagner.

    Merci, fis-je d'une petite voix, en prenant place sur mon tabouret, un peu fatiguée.
    Je vous en prie. Mangez, et si vous vous en sentez le courage, vous pouvez continuer un peu. La plupart ne le montre pas, mais ils vous écoutent.

    Il me fit un clin d'oeil auquel je répondis par un sourire penaud. Si il savait qu'il avait en face de lui une hybride, je pariais mes oreilles qu'il ne me lancerait pas un regard aussi compatissant. Je mangeais ma soupe sans rien dire ; je m'y brûlais la langue, mais ça faisait du bien d'avoir un peu chaud. Je me reposais un instant, observant autour de moi. La table à ma gauche, un peu éloignée mais la plus proche, était aussi sûrement la plus bruyante. Ce qui ressemblait à des marins étaient en train de jouer ; l'un d'eux ne cessait de tripoter la femme sur ses genoux qui gloussait d'une façon plutôt ridicule. Il remarqua que je l'observais, et je baissais les yeux, rougissante ; je n'avais pas voulu me faire voir. Je rompis le pain en plusieurs morceaux que je dévorais également, mais ne pus finir ma bière au goût trop prononcé pour moi. Je me levais pour rapporter la chope à demi-pleine au comptoir, près des cuisines. Cependant, alors que posés sur le comptoir, je faisais volte-face pour retourner à ma place, je heurtais quelqu'un et reculais de deux bons pas, surprise.

    Pardon, marmonnais-je, je voulus garder les yeux baissés, mais mon regard se porta quand même sur l'homme en face de moi. Il était bien plus grand que moi. Ma main se porta, par réflexe, à mon bandana. Et je réalisais que, dans la surprise du choc, j'avais oublié d'ordonner à mes oreilles : " restez baissées." Elle se plaquèrent de nouveau contre mon crâne, mais le mal était fait. Il avait vu. Il n'avait pas pu faire autrement. Y en avait-il d'autres qui avaient vu ? Les hommes, au comptoir, ou l'aubergiste ? Je sentis un frisson de peur me parcourir l'échine, et mes narines s'évasèrent alors que, sous l'effet de la frayeur et de l'excitation, mes yeux scintillaient d'une manière bien peu humaine.

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MessageSujet: Re: Le Pirate et la Renarde [ Do ]    Le Pirate et la Renarde [ Do ]  660830Image55Jeu 2 Jan - 23:08

Héhéhéhéhé

L'alcool, les femmes, Do se trouvait dans son milieu. Depuis quelques jours, Do et son équipage avaient accosté à Aratos afin de vendre des marchandises pillées sur un bateau provenant des régions lointaines. Ils avaient préféré les vendre plutôt ici qu'à Zahel, puisque ce type de marchandise exotique se vendait trois à quatre fois plus cher dans cette ville. Alors qu'il se reposait sur son navire, un de ses hommes était venu le voir pour l'inviter à boire un coup. Un autre de ses hommes avait réussi à faire passer une corne de taureau pour une corne de dragon cracheur de feu et l'aurait vendu le prix d'une maison. L'affaire du siècle, ou plutôt, l'arnaque du siècle. Ils voulaient donc fêter ça en se saoulant et en baisant à la taverne la plus proche. Do n'avait donc pas refusé l'invitation, sa passion pour ces deux occupations n'étant plus à redire.

Ils entrèrent donc dans la taverne, et l'arnaqueur de l'année déposa une large bourse bourrée de pièces d'or sur le comptoir. Le gérant du bar, au vu de l'imposante somme, délaissa toutes affaires en cours de réalisation pour s'occuper des nouveaux venus. Il appela alors de magnifiques créatures et sortit son meilleur fut de bière qu'il mit à disposition des bougres. La journée était donc pas si mal pour Do. De magnifiques femmes aux mamelles bien pendues, de la bière de très bonne qualité et.. et une douce musique envoûtante. Do tourna la tête et vit une jeune femme chanter doucement, accompagné par quelques notes d'harpe. Une douce musique produite par une douce personne. Cependant, lorsqu'elle alla prendre sa pause afin de manger et boire un coup, Do remarqua quelques détails intriguant. Tout d'abord, ses yeux. Do n'avait jamais vu d'humains avec ce genre d'yeux qui vous perce le regard et vous sonde jusqu'au plus profond de votre âme. Ces yeux, d'un vert brillant. Et puis, ce bandana qui cachait en permanence le haut de son crâne. On aurait dit qu'elle demandait un effort constant afin de le garder là où il était. Intriguant. Soudain, son regard croisa le sien pendant une fraction de seconde. Et là il vit. C'était bel et bien une hybride. Des yeux comme ça, on en voyait pas à tous les coins de rue. Mais il ne put l'observer plus longtemps, puisqu'elle baissa rapidement la tête. Elle finit ensuite son pain sans même lever la tête. Do retourna donc à son activité préférée après l'abordage de navire, le tripotage de nichons, mais tout en gardant un œil sur l'hybride suspecte. Mais un de ses hommes l'avait repéré.

Hey captain', on dirait que vous avez craqué sur la petite. Vous voulez que j'aille lui dire deux trois mots ?

Do n'eut pas le temps de répondre que l'homme alla chercher la jeune fille. Mais la rencontre ne se passa pas comme il l'avait prévu. L'hybride se retourna, bouscula le matelot et deux bosse se formèrent sous le bandana. Do comprit alors assez vite la situation et fonça sur les deux personnes.

Hey mais t'es une..

Do frappa son propre homme de navire afin de l'empêcher de finir sa phrase. S'il avait fini se phrase, la petite était prête pour devenir esclave à Eldoria. Il vit que personne n'avait remarqué les "oreilles" de l'hybride, sauf l'aubergiste, trop près pour ne rien voir. A sa tête, on aurait dit qu'il avait vu un dragon dans son auberge. Do sortit alors une bourse de pièces d'or et la glissa discrètement dans la poche de l'homme, accompagné d'un clin d'oeil, puis chuchota:

Faites comme si de rien n'était.
- Heu.. pas d'bagarre dans mon établissement !
- Désolé monsieur, c'est un homme de mon équipage un peu fort bourré, qui allait faire une bêtise. J'le ramène chez lui, vous inquiétez pas.
- Mais non, j'suis pas..


Un petit coup de pied sur les orteils, un léger "Ferme-là et suis-moi", puis il emmena l'hybride et l'homme avec lui. Il entendit son équipage les suivre.

Désolé pour les coups Micha, mais t'allait envoyer cette gamine à l'esclavage.
- Oué j'comprends, pas grave captain'.


Do se tourna alors vers l'hybride.

Ta couverture est grillée. J'ai réussi à acheter le silence de l'aubergiste, mais je pense qu'il tardera pas à faire propager la rumeur qu'une hybride en liberté est en ville. Donc si tu restes ici, je donne pas cher de ta peau. T'as deux choix: Sois tu t'enfuis par tes propres moyens, sois tu viens avec nous et je t'emmène dans un lieu plus sûr. Tu pourras rester avec nous le temps que tu voudras. A toi de choisir.
- Captain, vous êtes sûr ? Si on devait sauver tous les hybrides qu'on croise, on y serait encore dans dix ans..
- Oué j'suis sûr. Et depuis quand tu discutes mes ordres toi ? Ha ha ha. Aller, va continuer à te soûler et à te taper des gonzesses, moi j'vais discuter avec la gamine.

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MessageSujet: Re: Le Pirate et la Renarde [ Do ]    Le Pirate et la Renarde [ Do ]  660830Image55Ven 3 Jan - 0:10

    Mon regard était rivé aux yeux de l'homme que je venais de bousculer. Il n'avait pas l'air d'un mauvais bougre, mais lorsque ses paroles sortirent, je sentis mon coeur s'arrêter de battre. Mais une silhouette l'interrompit, avant qu'il ne prononce le mot comme une sentence ; le mot « hybride ». Je regardais les évènements se suivre sans que je puisse rien y faire : le pot-de-vin, car appelons un chat un chat, versé par l'homme gigantesque à la barbe noire, qui avait arrêté ce qui semblait être son matelot. De mon côté, j'avais rougi, et faisais tout pour paraître invisible. Si un trou de souris avait existé, assez grand pour que je puisse m'y faufilé, je m'y serais jetée en courant. La transaction terminée, je suivis les deux hommes, un peu honteuse, le coeur battant à tout rompre. Qu'allait-il donc m'arriver ? Je n'avais pas le choix ; l'homme avait payé l'aubergiste, ma sécurité résidait donc dans ce paquet de fric. Mais la parole d'un homme ne vaut rien, je l'avais appris à mes dépends. J'étais donc méfiante, et indécise par dessus le marché.

    Mes yeux d'or vert scrutait les humains devant moi. Avaient-ils l'intention de profiter de la situation ? Je n'avais pas repris ma liberté pour me faire capturer de nouveau, cependant, ils n'avaient pas l'air de désirer profiter de moi ou de mon argent. L'homme à la barbe noir, et au regard perçant, se tourna d'un bloc vers moi, et ses paroles, à la fois dures et réalistes, me firent frissonner. Je sentis le pourpre colorer mes joues, mais je refusais de baiser le regard. A vrai dire, je le dévorais des yeux, curieuse. Pourquoi cet homme ne me dénonçait-il pas ?

    Le matelot haussa les épaules, finalement, et retourna à la table. Quant à moi, je restais debout devant le capitaine, la bouche sèche, et inspirant un peu d'air, je réussis à murmurer :

    Je vous remercie. D'avoir empêché votre matelot de prononcer « ce mot ». Nous savions tout les deux de quel mot il s'agissait.

    J'hésitais, puis m'inclinais ; mon opulente chevelure rouge sombre se sépara pour couler sur mes épaules, fluide et ondulante. Je me redressais enfin, inspirais encore une fois. Si l'homme avait voulu me faire du mal, il l'aurait déjà fait. Je ne baissais pas ma garde, mais j'étais curieuse de savoir ce qu'il me voulait. Mes prunelles n'en brillèrent que plus, posées sur son visage.

    Vous savez ce que je suis. Et vous me proposez de vous suivre, alors que cela pourrait vous apporter de nombreux ennuis. Qu'est-ce que cela vous apporterait ? demandais-je en penchant la tête de côté. Voulez-vous de l'or ? Je peux vous en donner. Tout ce que j'ai. Après tout, vous m'êtes venu en aide. Au fait, je m'appelle Mori. Quel est le nom de mon héros ? Et je n'étais pas ironique.

    Et, décidant de me montrer plus sympathique que polie, je lui offris un vrai sourire. Il ne dura qu'un instant, mais assez pour lui montrer mes petites canines pointues, et mes fossettes qui se creusaient dans mes joues. Je reniflais discrètement son odeur ; je me targuais de savoir quand un homme était sincère ou non à l'odeur qu'il dégageait. Tout simplement car ceux qui mentaient transpiraient bien plus. Mais ce n'était pas exactement pour ça ; je voulais connaître son odeur. Si cet homme était réellement aussi aimable qu'il le montrait, je désirais bizarrement pouvoir reconnaître son odeur.

    Avant de décider si je veux vous suivre ou non, j'aimerais que vous me parliez de vous. Je préfère me montrer prudente. Qui sait si je ne me jette pas dans la gueule d'un loup plus féroce encore ? Mais j'ai envie de vous croire. J'en ai vraiment envie. Alors, convainquez moi.

    Je souris, plus doucement, juste un mouvement des lèvres, délicat et fragile. Je sentais mon corps tendu, par le simple fait de devoir tenir en respect oreilles et queue. J'avais envie de partir d'ici, et d'être libre. Je songeais à tous ces hybrides, qui recherchaient autre chose que survivre. Ils désiraient appartenir à la Pie. La Pie Ecarlate. Moi-même j'en avais entendu parler, mais je ne lui serais d'aucune utilité ; je ne savais ni me battre ni guérir. Je savais chanter, voilà tout ce que je savais faire. Bon, peut-être aussi un peu coudre, et faire par-ci par-là quelques tâches, comme cuisiner ou laver des vêtements. Mais je ne voulais être un poids pour personne.

    Je dois vous avouer quelque chose. Je sais que si l'on me trouve, dans cette ville ou dans une autre, je risque gros. Je ne veux pas que l'on me retrouve. Je ne veux plus être enchaînée. Je désire être libre, comme vous, les hommes. Je ne suis sûrement pas la seule hybride à le désirer. Mais si j'en ai la chance ... Oui, si je peux, je choisirais la liberté. Si vous me l'offrez, je la prendrais. Je suis prête à vous aider, à travailler pour vous si il le faut. Je peux apprendre. Je peux chanter, ou cuisiner. Mais je ne veux plus me cacher. Je suis née ainsi ; est-ce un crime de naître ?

    J'avais baissé les yeux durant ma diatribe, mes longs cils sombres formant des arabesques d'ombres sur mes joues roses, et je réalisais que je m'étais bien éloignée de ce qu'à la base j'avais désiré dire. J'avais donc tant besoin de vider mon sac ? Idiote ! me morigénais-je, honteuse de m'être laissée ainsi aller. Je rougis plus fortement, les yeux posés sur mes mains ouvertes, paumes vers le haut. Dans la douce lumière des chandeliers et des lustres, le noir de mes ongles, ou plutôt de mes griffes limées, brillait comme de l'encre. Non, je n'étais pas humaine, et je ne le serais jamais. Mais je n'avais pas honte de ce que j'étais.

    Pardonnez-moi, je n'avais pas prévu de vous en dire autant. Pardon de vous ennuyer ainsi.

    Je ne savais pas si je pouvais lui faire confiance. Mais, étrangement, j'en avais envie. Au fond de moi, mon instinct s'était apaisé quand cet homme avait prit ma défense. J'avais dû prendre l'habitude de me faire sauver, comme une princesse ; même si c'était agréable, j'avais envie que cela change. De pouvoir me défendre moi-même. Mais seule, je n'arriverais à rien. J'avais besoin d'aide ; si cet homme me tendait la main, et me proposait ce que je désirais, aurais-je le culot de refuser et de continuer à pleurnicher sur mon sort ? Non. J'allais prendre sa main, et j'allais me relever, pour devenir plus forte. C'était ainsi que je devais agir. Je plantais donc mon regard dans le sien, bien décidée. J'avais décidé, oui : j'allais lui faire confiance, à ce capitaine. J'allais accepter de le suivre. Mais j'avais quelques questions à lui poser. Et certaines ne concernaient pas uniquement ma personne.

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MessageSujet: Re: Le Pirate et la Renarde [ Do ]    Le Pirate et la Renarde [ Do ]  660830Image55Dim 5 Jan - 17:53

...

Un sourire se dessina sur le visage de Do. A chaque phrase de l'hybride, ses sentiments changeaient. Au début, il était amusé. Cette hybride pensait que le but de Do était l'argent. En général, c'est le cas, mais ici, non. Il allait rire, mais il se retint, par respect. Elle se présenta sous le nom de Mori, accompagné d'un sourire dévoilant des canines pointues qui pouvaient arracher un steak en quelques secondes, même si Do pensait bien que Mori ne les utilisaient pas vraiment à cette occupation. Puis lorsqu'elle prononça sa deuxième réplique, un sentiment d'amusement était toujours présent, mais plus atténué, voir accompagné d'un peu de pitié. En effet, Do voyait que l'hybride était toujours sur ses gardes, et qu'elle ne faisait confiance à aucun humain. Une réaction commune à la quasi-totalité des hybrides, devenus, à raison, méfiants à propos de ces hommes venus les asservir en quelques mois. Mais cette hybride voyait une lueur d'espoir dans l'humanité, et elle voulait y croire. Elle avait même affiché un deuxième sourire, plus léger. Décidément, cette hybride n'était pas comme les autres. Elle enchaîna d'ailleurs avec une exposition de ses sentiments. Do fut pris au dépourvu. En effet, rares étaient les hybrides qui se confiaient aussi rapidement à un humain, surtout quand ce dernier n'a pas l'air si accueillant, et Do le savait. Puis il fut étonna avec sa dernière phrase: "est-ce un crime de naître ?". Une phrase que Do lui aussi avait prononcé lors de sa rencontre avec Aslan. Il prit donc le temps de réfléchir quelques dizaines de seconde, face à cette hybride aux yeux fixant le sol qui, pourtant, n'avait pas l'air si attrayant, puis dit:

Bon, j'vais essayer de faire rapide, les présentations c'est pas vraiment mon truc. Je m'appelle Do, je suis un pirate et je fais parti de l'organisation qu'on nomme la Pie Écarlate . J'admire ce que tu dis, peu d'hybrides osent faire ce que tu viens de faire, surtout devant un inconnu. Si je t'ai sauvé, c'est pour t'offrir la liberté. Quand j'en ai l'occasion, j'essaie de sauver les hybrides qui se trouvent en danger. C'est pas ma profession, ni ce que j'aime le plus, mais je le fais, parce que mon esprit me dicte de le faire.

Il marqua une légère pause, fixant l'hybride, puis reprit:

Maintenant, à toi de choisir. Sois tu restes seul, fuyant les hommes, essayant de survivre comme tu le peux. Sois tu me fais confiance, et tu rejoints l'homme barbu et inquiétant que je suis vers un nouvel espoir de liberté. Ma prochaine escale est à Zahel, ville tenu par la Pie. Tu seras en sécurité là-bas. Ou si tu veux..

Une hésitation prit Do, mais il ne résista pas longtemps aux yeux de l'hybride:

Ou tu pourras rester sur mon navire si tu veux. Je t'apprendrai la navigation, l'art du combat, des choses comme ça.. Enfin, c'est toi qui vois. Fuis les humains ou prends ma main.

Do attendit donc la réponse de Mori avec, bizarrement, un peu d'anxiété. Il venait à peine de la rencontrer, mais cette hybride lui faisait déjà naître un léger mal de ventre. Est-ce qu'elle l'avait ensorcelé, ou était-ce autre chose ?..

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MessageSujet: Re: Le Pirate et la Renarde [ Do ]    Le Pirate et la Renarde [ Do ]  660830Image55Dim 5 Jan - 18:27

    Je me sentais un peu bête d'avoir autant parlé. Je gardais cependant mon regard posé sur le pirate, qui ne mit pas longtemps à me répondre. Il n'avait pas l'air dérangé par mes propos, et j'en fus rassurée. J'avais eu peur de le gêner, ou même qu'il fût un instant dégoûté par le fait que j'ai envie de me poser comme une personne. Mais non. Il me considérait comme tel ; une personne. Non pas un objet ou un esclave, mais une entité, vivante, qui avait sa vie propre. Cet homme monta dans mon estime en flèche, et je souris à ses paroles, l'écoutant, attentive, me retenant de porter mes oreilles en avant pour mieux saisir sa voix.

    Do - le capitaine Do - faisait donc partie de la Pie Ecarlate. Un frisson me parcourut à cette idée ; je n'étais pas de taille pour entrer dans une telle organisation. Mais Zayve, lui, en rêvait. Cet homme m'offrait la liberté dont je rêvais. Il m'offrait le choix. C'était bien plus que ce que j'avais eu, depuis ma fuite de chez mes maîtres. J'avais vécu de ma voix et de mes chansons, de fuites éperdues, de vols à l'arrachée. Je m'étais sentie souillée par mon comportement, et pourtant, je ne le faisais que lorsque c'était nécessaire. J'étais confuse à l'idée de mentir, et je préférais omettre plutôt que de franchement commettre un mensonge.

    Alors qu'il finissait, me proposant même de travailler sur son navire, de m'apprendre des rudiments de navigation et de combat, je sus quelle serait ma réponse. Mon regard d'or vert décidé, je hochais doucement la tête, mes mèches rousses encadrant mon visage.

      Capitaine Do, je suis touchée par votre offre. J'accepte de faire voiles avec vous, mais ... Si je puis me permettre, je connais un hybride qui aimerait rejoindre la pie. Je sais que c'est beaucoup demandé, mais pourriez-vous le rencontrer ? Il est sans maître, lui aussi, et il m'a sauvé d'une bagarre, l'autre fois. Disons que si je pouvais lui permettre d'atteindre son but, de quelque façon que ce soit, j'en serais ravie. Pardon, c'est déjà beaucoup demandé, et vous m'offrez déjà beaucoup ... Mais, s'il vous plaît ... C'est quelqu'un sur qui on peut compter ...


    Je réfléchis un instant, fronçant le nez, me mordillant la lèvre inférieur, laissant dépasser un petit croc, puis repris, plus légèrement :

      Je ne veux pas rejoindre la Pie. Je ne suis pas de taille pour elle. Mais je veux bien que vous m'appreniez à naviguer et à me battre. Je veux devenir forte. Et, bientôt, je deviendrais majeure, je pourrais passer le rituel. Je mettrais le don que je recevrais à votre disposition. Tout comme je mets mes capacités à votre service. Je sais cuisiner, chanter, et je ferais ce que vous voudrez.


    J'étais trop innocente pour savoir que ma dernière phrase pouvait cacher bien des double sens. J'allais chercher mes paquets, laissant le capitaine un instant, et je rangeais avec délicatesse ma harpe sur ma hanche. Bâton en main, je revins vers le capitaine. Mes oreilles me démangeaient, et je retins une grimace.

      C'est donc avec gratitude que je prends votre main, Capitaine Do, fis-je en formant physiquement le geste. Je me saisis d'une de ses mains avec les deux miennes, et m'inclinais légèrement, en signe de respect et d'acceptation.


    Bizarrement, je sentais sa peau chaude contre la mienne, et je retirais assez rapidement mes doigts pour éviter ce curieux contact. J'avais pourtant déjà touché mes maîtres et maîtresses ; je mis cette sensation étrange sous le compte de l'émotion.

      Dois-je vous mettre en contact avec Zayev, l'hybride dont je vous ai parlé ? demandais-je en lançant un petit regard presque suppliant. J'avais envie d'aider mon cher chevalier. Il m'avait, après tout, sauvé d'une bonne grosse bagarre. Voire de pire. Les trois hommes étaient ivres. Ils auraient pu ... Je chassais tout cela de mes pensées, en voyant arriver une silhouette féminine vers nous ; une demoiselle se dandina devant Do et moi, me lança un regard et m'ignora enfin superbement ; de toute évidence je n'étais pas digne de son attention. Je sentis le rose poindre à mes joues, et je détournais les yeux, gênée.


      Do, allez-vous nous quitter sans même nous faire l'honneur de votre compagnie, ce soir ? Allons-bon, celle-là ne me vaut pas. Elle sait peut-être chanter, mais je saurais vous amuser d'une autre façon avec ma propre bouche, sussurra t-elle, et j'étouffais un hoquet. Quoi ?! Un peu agacée, je lui lançais un regard noir, mais elle m'ignorait toujours, ses yeux verts posés sur le capitaine. Sans le faire exprès, j'allais attarder mes propres prunelles sur le capitaine.


    Il était grand, et puissamment musclé, on pouvait le deviner facilement. Il avait une espèce de charisme, qu'on ne pouvait nier. Je déglutis et baissais les yeux, non par honte, mais parce que je me sentais bizarrement en confiance, alors que je ne le connaissais pas. Je n'aimais pas ça, et pourtant, mon instinct ne m'avait jamais trahie. Je fis un pas de côté quand la femme tourna et se pressa contre Do, toute poitrine devant.

    Je trouvais cela vulgaire. Oh, bien entendu, j'étais au courant de la petite vertu de certaines femmes. Moi-même ne connaissait rien aux choses de l'amour autres que celles que j'avais lues, en tombant dessus par inadvertance. Mais je ne pouvais empêcher une certaine curiosité, que je réfrénais tant bien que mal. Les marins, c'était connu, aimaient avoir des femmes dans chaque port. Pourquoi ce capitaine serait-il différent ? Je frottais mes mains l'une sur l'autre, gênée, alors que la femme se tournait finalement vers moi, m'accordant enfin son attention.

      Je ne resterais pas sur l'affront que le capitaine en préfère une autre à moi. Montre ton visage, rossignol, fit-elle d'une voix mielleuse, et je reculais encore d'un pas.


      Laissez-moi tranquille. Je suis engagée sur son pont, non dans ses draps. Pour cette affaire, je vous y laisse sans problème. Je pars pour les quais.

    J'avais sorti ça, et je peux assurer que ça venait du fond du coeur. Je les plantais là, tous les deux. Qu'il s'amuse avec elle ou non m'importait peu. Je sortis et l'air frais fouettant mon visage me fit du bien, me calma un peu. Qu'est-ce qui m'avait prit de dire ça ?! J'espérais qu'il n'allait pas le prendre mal. Disons que cette femme m'avait agacée, et comme elle s'approchait, j'avais essayé de la faire reculer. J'aurais peut-être dû tempérer mes ardeurs. Flûte ! Je continuais de frotter mes mains l'une contre l'autre, en soupirant. J'avais juste envie qu'il me rejoigne et me montre son bâtiment. Je n'avais pas voulu le froisser, lui ou la prostitué avec qui il comptait s'amuser. Flûte !

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MessageSujet: Re: Le Pirate et la Renarde [ Do ]    Le Pirate et la Renarde [ Do ]  660830Image55Mar 7 Jan - 18:52

Do attendait la réponse de l'hybride avec anxiété. Il savait que si elle se retrouvait seule dans la rue, elle se ferait rapidement capturé puis vendu à une enflure qui lui dicterait ses moindres faits et gestes. Adieu liberté, si cher à de nombreux hybrides. Il fixait donc ses yeux d'un vert étrange, lorsqu'elle répondit positivement. Elle l'avait même appelé "Capitaine", un titre qui le décrivait bien, même si pas grand monde ne l'appelait comme ça.. Mori lui raconta ensuite son aventure avec un autre hybride qui l'avait apparemment sauvé. Comme on dit, les amis de mes amis sont mes amis, il accepta donc la demande de l'hybride sans l'interrompre.

La Pie Ecarlate était ouverte à tout les hybrides, du moins, ceux qui étaient amicaux. Quelques hybrides avaient déjà essayé de tuer Aslan. Certains étaient du côté des humains, chose bizarre que Do ne comprenait pas, alors que d'autres n'acceptaient pas les règles d'Aslan, et souhaitaient tuer tout les humains qui existaient dans ce monde. Aslan était généreux avec les membres de la Pie, mais ceux qui osent toucher à ces derniers, ou à lui-même, furent toucher par sa fureur. Mais Do n'avait jamais vu cette "fureur", on lui racontait seulement des histoires, par-ci par-là, décrivant Aslan punir des traîtres. Pour Do, Aslan avait une image de père, protégeant au péril de sa vie ses fils.

Mais revenons à Mori. Cette dernière ne souhaitait pas rejoindre l'organisation, expliquant être trop faible pour combattre sous l'insigne rouge et noir. Do comprenait l'hybride, et accepta aussi, toujours sans l'interrompre, qu'elle rejoigne son équipage afin de lui enseigner certaines choses vitales à un membre de la Pie. Elle avait aussi parlé d'un certain rite et d'un pouvoir, mais Do ne connaissait pas grand choses aux dieux des hybrides. Il devrait donc lui poser quelques questions sur ce rite étrange.
Pendant qu'il réfléchissait à ce rite et ce pouvoir, Mori était allé cherché ses affaires, se composant d'une harpe, d'un bâton et de quelques paquets. Lorsqu'elle prit ses mains pour le remercier, la gêne se fit ressentir sur son visage qui prit la couleur d'une tomate. Elle retira rapidement sa main, puis lui demanda à propos de l'hybride.

Cependant, il n'eut pas le temps de répondre, puisqu'une voix familière retentit derrière lui. C'était Mary, une catin que Do allait souvent visiter lorsqu'il était en escale à Aratos. Elle paraissait un peu jalouse de Mori, allant jusqu'à lui propose de le faire jouir avec la bouche. Cependant, le moment n'était pas propice. En effet, il voulait rentrer le plus tôt possible, ayant de nombreuses affaires à régler. Il s'était autorisé une petite pause à la taverne, mais pas plus. Surtout qu'il avait encore d'autres questions à poser à Mori. Mary adressa une parole à l'hybride qui lui répondit par une jolie pique. Cette hybride avait du courage, et pas mal de culot pour parler comme ça à une humaine. Do appréciait ce trait de caractère. L'hybride partit ensuite en direction du navire, laissant Do et la prostituée sur place. Un sourire s'afficha sur le visage de Do, mais qui s'effaça rapidement lorsque la péripatéticienne voulut la rattraper.

Mary ! Reste ici.

La putain s'arrêta net, sachant que le gros de son salaire venait de Do et son équipage. Elle se retourna, affichant un masque de colère:

Non mais t'as vu comment elle m'a parlé cette salope ? Pour qui elle se prend ?
- Calme-toi Mary. Je lui ferai la leçon moi-même, elle fait parti de mon équipage. Je suis désolé qu'elle t'ait parlé comme ça.
- Oué oué. Bon, tu viens, j'ai rasé mon entre-jambe rien que pour toi.
- Désolé ma chérie, ça va pas être possible. J'ai un mal de crâne inimaginable et des tonnes d'affaires à régler. Promis, la prochaine fois que je viens à Aratos, ce sera la fête entre tes jambes.
- Dooo, tu peux pas m'faire ça ? J'fais comment pour vivre moi ?
- Tu fais sans moi. Désolé. A bientôt.


Puis le pirate se mit en direction de son navire, laissant la fille de joie en face de la taverne. Il rejoint son navire et l'hybride, par la même occasion, qui l'attendait sur le quai.

Alors, prête pour une aventure ?

Il lui fit un clin d'oeil puis monta sur la navire, attendant de savoir dans quelle direction aller.

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MessageSujet: Re: Le Pirate et la Renarde [ Do ]    Le Pirate et la Renarde [ Do ]  660830Image55Mar 7 Jan - 19:33

    J'avais attendu quelques minutes au dehors, jusqu'à ce que ma brusque colère ne se calme. Puis, ne voyant pas la silhouette de mon nouvel employeur, je m'étais convaincue qu'il était parti profiter de la vulgaire demoiselle qui venait de nous interrompre et partis en direction des quais. Le vent fouettait mon corps en entier, faisant voleter cheveux, chemise et pantalon, dans une parodie de voiles de bateau. J'arrivais enfin aux quais en eux-même, et reniflais l'odeur saline d'algue et de mer. Ici, le vent iodé était plus fort, et j'allais me mettre à l'abri près d'un bateau à la coque rouge et aux mâts gigantesques.

    Finalement, au détour de ma marche, je fus rejointe par la haute silhouette de Do. Sa carrure était reconnaissable, mais c'est son odeur qui le trahit. Oui, je l'avais bien enregistrée, cette odeur-là. Je posais mon regard vert comme l'eau d'un lac sur lui, répondant d'un petit sourire à sa pique. Je le suivis, curieuse ; ainsi, il avait préféré écourter sa longue nuit d'amour ? Et pour quoi ? Pour me montrer son bateau et les diverses tâches à y faire ? Si ce n'était pas le cas, je comptais bien, moi, lui demander des renseignements.

    Quel est le nom de votre navire ? Et que comptez-vous que je fasse, ici ? La cuisine, le ménage ? Les tâches d'un mousse, comme faire les noeuds ou nettoyer l'ancre ?

    Je n'y connaissais pas grand chose en termes marins, même si je connaissait le mot " épissage " même si je ne savais rien de sa signification. J'observais autour de moi les marins restés sur le navire s'acharner à diverses tâches. Je m'accoudais soudain au bastingage, inspirant avec force l'air puissant et vif de la mer.

    Serons-nous partis demain ? Si non, je puis vous amener Zayev au point du jour, si vous le désirez. Si vous voulez, aussi, je peux passer la nuit ici. Je me familiariserais avec le navire et ce que je dois y faire.

    Je haussais les épaules, doucement, et levais les yeux vers les hauteurs. Quelque chose me disait que j'allais m'y sentir comme un poisson dans l'eau, dans ces filets. Les vaigrages, si je ne disais pas de bêtise. Mon regard retomba sur Do, pour filer directement ailleurs. Cet homme m'intimidait un peu. Non pas qu'il me faisait peur, mais quelque chose en lui me nouait l'estomac.

    Merci. De m'accepter, et d'accepter de rencontrer Zayev. Je ne hais pas les hommes, même si j'ai appris à ne pas leur donner toute ma confiance. Mais vous, vous êtes différents. Vous avez un air bourru, mais je devine une puissance de caractère hors norme. Vous me plaisez bien, Capitaine Do. Je suis heureuse à l'idée de travailler pour vous et de pouvoir servir sur votre bâtiment.

    Je lui offris un sourire tout simple mais sincère, le regard tourné de nouveau vers lui. J'avais l'impression que, à mes dépends, un jeu avait commencé, sans que je pusse donner le moment exact du début de partie. Je m'étirais voluptueusement, en soupirant un peu. Je me sentais vaguement excitée à l'idée de travailler sur un bateau, et l'odeur d'huile, de sueur et d'eau de mer croupie était forte. Au-delà de cela, je sentais comme une force le navire sous mes pieds. Pour moi, chaque objet touché par la main de l'homme ne perdait pas forcément sa qualité d'esprit. Ce bateau était comme une entité, et c'était ses marins qui la faisait vivre. Je me demandais aussi si les marins ne seraient pas surpris de voir une femme sur leur navire : ne disait-on pas que les femmes, qui saignaient, apportaient destruction et maladies sur leurs navires, car les monstres étaient attirés par leur sang ? Do ne semblait pas connaître cette légende, ou n'y prenait pas garde ; je décidais de ne rien dire là-dessus non plus.

    Je m'excuse d'avance pour mes piètres compétences. Je ne suis pas une guerrière, et je déteste blesser les gens. Mais je peux les soigner, je m'y connais un petit peu avec les herbes médicinales, car je soignais les bobos de mes petits maîtres, autrefois. Tout comme je sais le maniement de la harpe et de certains instruments, l'art de divertir, de cuisiner. J'étais plus un joli objet qu'un réel compagnon ; je connais donc les compétences qu'auraient des objets de décoration. Mais j'apprendrais ; j'ai soif d'apprendre, et je fais ça très vite. Je vous promets de ne pas être un poids pour vous, Do.

    J'avais posé un regard farouche dans ses propres prunelles assombries par le manque de clarté. C'était comme si la mer me happait, dans son regard. Je reniflais encore, mais ne baissais pas les yeux. Puis, rougissant, j'abordais l'épine qui me piquait le pied depuis tout à l'heure.

    Je suis désolée pour votre amie. Je ne voulais pas la blesser. C'est juste que ... Je ne voulais pas qu'elle m'approche. Mais vous pouvez, vous savez ... La rejoindre, bégayais-je d'une voix basse, ma gêne transparaissant dans mon ton. Comment lui dire qu'il n'était pas obligé de se passer de sa superbe nuit de jambes en l'air ?

    Je soupirais, et me retournais pour contempler la mer, dont la surface était calme comme de l'huile. D'un geste, je retirais mon bandana, dévoilant mes oreilles de renard, et tout aussi rapidement, ma queue pointa, rousse au bout blanc, fier attribut animal qui, en cet instant, me mettait mal à l'aise. Pourtant, j'étais ainsi faite ; je n'avais pas à me sentir supérieur ou inférieure à cette catin qui avait abordé le capitaine. Mais une voix dans ma tête, insidieuse, me murmurait : tu es à moitié animale. Tu possède de la fourrure où aucune humaine n'en aurait. Il est normal que les humains ne te voient que comme cela, non ? Et même ceux dans son genre, à lui, verront ta fourrure, ta queue, tes oreilles. Tu n'es pas comme eux. Et même si ils t'acceptent, tu ne serras jamais comme leurs humaines, désirable et jolie.

    Voilà pourquoi je n'avais jamais porté de robe. Voilà pourquoi je m'étais toujours refusée à me laisser distraire par des problèmes de coeur. Je n'étais pas faite pour ça. J'inspirais encore, et toussotais un peu, sentant le froid de la nuit dans le fond de l'air.

    Voulez-vous me montrer quelles seront mes tâches, s'il vous plaît ? Et me faire visiter le bateau ?

    C'était bien plus simple de ne penser qu'à cela. Penser à ce que j'allais devoir faire, à mes tâches futures. Au moins, si je les faisais mal, je serais recadrée. C'était quelque chose de physique, de tangible, de réalisable. Je frissonnais sous la brise nocturne, et mes oreilles se tournèrent instinctivement vers mon interlocuteur. Qu'il voit ce que j'étais, tiens. Et tant pis si ça ne lui plaisait pas. Je ne serais jamais humaine, alors pourquoi est-ce que je me sentais mal maintenant ? Pourquoi j'avais des problèmes d'adolescence et d'égo à ce moment même ? Ce n'était ni le moment ni l'instant. Je n'avais pas à me poser ce genre de questions. Et quand je fus parvenue à repousser toutes mes émotions étranges, que je ne connaissais pas, je pus de nouveau regarder le capitaine, sans me sentir happée par son regard sombre. Voilà, bien mieux, me susurra une petite voix, moqueuse.

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MessageSujet: Re: Le Pirate et la Renarde [ Do ]    Le Pirate et la Renarde [ Do ]  660830Image55Mer 8 Jan - 21:27

Do attendait la jeune hybride sur le pont de son navire. Il fixait l'horizon qui, aujourd'hui, était particulièrement attirant. Il n'était pas en général amoureux de la nature et tous ces trucs dans le genre, mais aujourd'hui, le soleil avait pris une couleur orangée, voir brune, et resplendissait sur la surface de la mer transparent, dans lequel où pouvait apercevoir des bancs de poissons nager en zigzaguant. Une voix le sortit de ses rêves pour lui poser quelques questions. Sur son navire, sur lui, sur ce qu'elle allait faire, quand partir, que faire.. Autant de questions étaient normales, Do le comprenait très bien. Elle venait de passer d'une situation où elle devait toujours se cacher et méfier les humains, à un bateau où elle pouvait vivre libre, mais où elle devait porter toute sa confiance à un humain barbu et mal élevé. Il lui faudrait donc un temps d'adaptation à sa nouvelle vie. Entre deux compliments dont il n'avait pas vraiment l'habitude, puisque ses journées étaient en général rythmées par les insultes des marchands qu'il pillait ou des faux cris de joie que poussaient ses camarades de lit, l'hybride continuait à se présenter. Elle avait apparemment quelques savoirs en médecine, mais elle devait apprendre encore beaucoup de choses, et elle-même le savait. Après avoir fait ses excuses à cause de la petite affaire avec Mary, elle demanda finalement une petite visite du bateau. Do accepta donc la requête.

Suis-moi.

Il prit l'escalier à sa droite pour descendre un étage plus bas, où étaient entreposés la plupart des vivres.

Ici, on entrepose la nourriture, l'eau et le rhum. Un étage important donc, ha ha. Il y a aussi une partie des canons et, bien sûr, les boulets qui vont avec. Je t'apprendrai à les utiliser, ça pourra servir assez rapidement. Aller hop, on continue.

Il remonta pour se diriger vers le sous-sol à gauche, opposé aux stocks de nourriture.

Pour répondre à quelques-une de tes questions, ce navire se nomme le Mar. Sur ce navire, je te considérerai comme un de mes "hommes". Tu auras donc des tâches basiques à compléter que certains membres de l'équipage t'apprendront, comme défaire et refaire certains nœuds, nettoyer le pont ou défaire la grande voile. Mais la différence avec eux, c'est que tu auras des sortes de "cours", avec moi. Je t'apprendrai tout ce qui sera vital à ta survie si tu devrais te retrouver un jour seule, comme te battre, t'enfuir voir même, mentir. Ah, on arrive au deuxième sous-sol. Ici se trouve les dortoirs de mes hommes. Ils dorment dans ses hamacs et entreposent leurs affaires personnelles dans ces coffres. Tu ne dormiras pas ici, pas par peur qu'un de mes hommes te violent, je leur fais confiance, mais tout simplement parce que, comme tu peux le voir, il n'y a plus assez de places. Viens, je vais te montrer ta chambre.

Do remonta l'escalier de bois, suivi de Mori qui le suivait derrière. Ils montèrent un escalier de quelques marches puis arrivèrent devant deux portes. Do ouvrit celle de gauche qui fit apparaître une chambre beaucoup plus belle et entretenue que les hamacs où vivaient ses hommes. Elle était composé d'un lit double, de deux tables de chevet et d'une armoire, vide.

Ici c'est la chambre des "invités". Lorsque je dois recevoir une personne faisant partie de l'élite de l'organisation, je me dois de bien l'accueillir. Il dort donc ici. Tu prendras cette chambre, le temps que je te trouve un autre endroit. De toute façon, les visites se font assez rares en ce moment, au vu de ce qu'il se passe en ce moment dans l'organisation. La chambre à droite, c'est la mienne. Si t'as besoin d'aide pour quelque chose, t'auras qu'à toquer. C'est aussi mon bureau, donc c'est là que je passe le plus souvent de mon temps quand je suis pas en train d'aborder des navires ou de boire de l'alcool à la taverne. Ha ha. Concernant ton ami Zayev, on peut aller le chercher demain matin, comme tu me l'as proposé. Je n'ai pas d'affaires en cours qui me demande d'être quelque part de précis à part mon bureau, tu n'auras donc qu'à me dire où il se trouve, et où pourra lâcher les amarres. On continue la visite.

Il sortit de la chambre et lui fit visiter le reste du bateau. Quand ils finirent de faire le tour, ils revinrent au centre du navire, avec une vue toujours aussi resplendissante sur le soleil qui commençait à plonger dans la mer. Il se mit face à Mori et la regarda dans les yeux.

Sache quelque chose d'important. Ici, tout le monde est égal. Humains, hybrides, elfes.. tant qu'ils soient bons. Peu importe ton apparence, ta religion, tes croyances, tes goûts ou ta race. Si tu nous respectes, on te respectera. Si tu es bonne envers nous, nous seront bons envers toi. Alors oublie les lois des humains, sur ce navire, c'est moi qui fais les lois. Compris ?

Il finit sa phrase avec un sourire afin d'apaiser l'hybride. Il savait très bien que certains hybrides pouvaient encore avoir peur des humains et craindre de rester sur ce navire. Il essaya donc de lui faire comprendre qu'ici, elle était chez elle, et qu'elle était en sécurité.

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MessageSujet: Re: Le Pirate et la Renarde [ Do ]    Le Pirate et la Renarde [ Do ]  660830Image55Mer 8 Jan - 22:12

    Je ne lui avais pas laissé le temps d'en placer une, mais quand il m'ordonna de le suivre, je le fis, sans discuter. Non pas parce que j'avais l'habitude d'être servile, mais parce que c'était ce que l'on devait faire. Mes pas légers faisaient un bruit sourd que le bois du bateau, et j'écoutais le vent et l'eau de mer faire tanguer la quille. Que serait donc le voyage en mer ? Allais-je être malade ? J'espérais que non. Nous passâmes dans un entrepôt où des barils à l'odeur forte étaient entreposés, avec vivres et eau douce. Je songeais que la vie sur un navire devait être fatiguante : fruits et légumes pourrissaient rapidement, d'autant plus dans une atmosphère humide et sombre, comme une cale. Je hochais la tête doucement à ses descriptions, et quand nous passâmes à côté, mon regard vert et brillant dans la pénombre s'arrêta sur les énormes boulets de canon. Je sentis mon ventre se serrer un instant ; les ravages que devaient faire ces munitions devaient être incroyables. Ca ne me plaisait pas trop, de tuer des gens ; je n'en suivis pas moins le capitaine, d'un pas léger et discret.

    Pendant que nous marchions, Do mettait les choses au clair avec moi. La première partie ne me surprit pas : je comptais bien faire mes tâches ici, et non me la couler douce. Au contraire, avoir une utilité, et non plus être un objet, me ravissait au plus haut point. Les cours, je les avais demandé moi-même. J'en avais besoin, je le savais ; par contre, pour le mensonge ... J'eus un petit rictus amusé.

    Je ne sais pas mentir. Pas du tout. Je bégaye, je bafouille, j'ai tendance à sourire comme une idiote. Je risque d'être une piètre élève.

    J'écoutais la suite, alors que nous passions par l'endroit où les hommes dormaient. Le dortoir était calme, et les hamacs pendouillaient partout, comme des filets vides. Il y avait une odeur musquée, de sueur, d'effluves humaines. Je sortis avec soulagement de ce bain d'odeurs fortes, et regardais avec surprise l'endroit qui serait ma chambre, pour le moment. Je n'avais jamais réellement eu d'endroit à moi, et avoir une si grande pièce juste pour dormir ... Mes oreilles saisirent le reste des paroles de Do. Je dois avouer que j'étais rassurée de dormir à part des hommes ; même si leur capitaine leur faisait confiance, j'appréciais d'avoir ma propre intimité. Je me voyais mal me changer le matin devant eux.

    Finalement, l'on revint près du bastingage. Les couleurs d'or et d'orange semblaient enflammer le ciel et la mer comme sur une peinture. L'eau troublée par les mouvements des navires semblait vivante, entité aqueuse aux multiples reflets colorés. J'avais encore du mal à réaliser que j'allais vivre ici, avec des êtres que je ne connaissais pas. Mais l'idée d'y voir mon cher chevalier loup m'apaisait un peu ; ça, et le fait de savoir que c'était cet homme au poil noir, aux cheveux et barbe longs, et au regard troublant qui allait commander. D'ailleurs, ses yeux cherchèrent les miens, et je ne trouvais pas le temps de me défiler.

    Ses paroles firent naître une espèce de boule dans ma gorge. Peut-être, oui, peut-être pourrais-je finir par faire réellement partie de l'équipage, à force de travail et de camaraderie. Peut-être pourrais-je trouver ma place. Ou peut-être que ta queue et tes oreilles continueront à créer une barrière ; quel homme rit et plaisante avec sa mule ou son chien ? Pour eux, tu pourrais être une amie, une confidente, une compagne, ou bien leur petite animale de compagnie. Je détournais le regard et haussais les épaules.

    Vos lois, hein, murmurais-je doucement. Je devais m'y plier, et je le ferais avec joie, je le savais. Cet homme ne me semblait pas être de ceux qui profitent de leurs employés. Contrairement à celles des villes et des autres hommes, vos lois, je les accepte. Même si je suppose que je n'ai pas mon mot à dire, je les accepte ! fis-je en riant tout bas.

    Son sourire avait quelque chose d'apaisant. Au moins, ici, j'aurais une pièce à moi. De la nourriture, à boire, du travail à faire. Et si Zayev venait, j'aurais un ami. Lui, bien plus animal physiquement que moi, lui me comprendrait. J'avais toujours vécu comme un objet, et il m'était difficile d'accepter que l'on m'accepte, justement ; je croyais difficilement que les humains pouvaient voir en les attributs animaux des hybrides quelque chose d'aussi normal que leurs doigts ou leurs cheveux. Deux hommes traversèrent le pont, nous jetèrent un regard curieux, mais s'éloignèrent sans un mot. Ma queue rousse battit contre mes jambes, un instant.

    Je sais lire. Et écrire aussi. Si vous m'apprenez à lire des cartes, peut-être que je pourrais être utile dans le domaine de la navigation. Mon ... Salomon m'a appris le nom de quelques étoiles importantes aussi, fis-je d'une voix lointaine.

    J'avais failli dire mon maître. Par réflexe. Je souris, un peu ailleurs, au capitaine. Je me sentais bizarrement réveillée, quoiqu'un peu engourdie par le froid qui s'abaissait sur le quai, à présent, comme une chape de métal glacé.

    J'irais chercher Zayev demain matin, et je vous l'amènerais aux aurores. Il sera ravi de faire votre connaissance, j'en suis sûre. J'espère que vous n'avez rien contre les loups.

    Mon sourire s'était étalé, plus sincère. Avoir un ami hybride, c'était quelque chose de précieux à mes yeux. Notamment parce qu'il s'y connaissait plus que moi sur notre race, mais aussi parce que c'était comme se trouver un frère, un frère d'arme ou de sang. Je frottais mes paumes de mains contre mes bras, le tissu léger de ma tunique ne me gardant pas totalement des affres de la nuit tombante.

    Dans ... Trois semaines, je crois, j'aurais vingt ans. C'est l'âge où les hybrides deviennent majeurs. Je ne sais si c'est comme ça chez vous aussi, mais nous avons ... Non, je ne pense pas qu'il y ait de mot plus proche .. Une coutume. C'est un rituel. A ses vingt ans, l'hybride peut montrer aux esprits qu'il est digne d'entrer dans l'âge adulte. Et au cours d'une cérémonie longue et fastidieuse, avec un travail rigoureux demandant un mois de préparation, l'hybride peut passer la cérémonie pendant une nuit. Et enfin, si les esprits ont été généreux avec lui, ils lui offrent un don. C'est ainsi que nous recevons notre magie.

    Je me tus un instant, les oreilles rabattues sur mon cuir chevelu. Sur le quai, les passants s'étaient faits rares. Je sentais l'odeur saline et voyais des formes indistinctes bouger dans les fonds marins de la baie. Je repris après quelques secondes de silence, sans me sentir coupable d'en révéler autant à un humain sur nos rites.

    Je risque d'avoir besoin de votre aide. Vous devez connaître, dans les ports, des endroits où chercher les objets dont j'aurais besoin. Je suis navrée de vous demander ça ainsi, si j'avais d'autres moyens de faire, je le ferais. Mais je n'en ai pas. Zayev m'a donné quelques informations plus claires, et je lui en demanderais d'autres sur ce rituel. Est-ce que tout cela vous dérange ?

    Je n'avais pas pensé à cela : est-ce que l'idée d'avoir une hybride avec des dons magiques donnés par des esprits - sûrement païens pour lui - le gênait ? Je me mordillais un instant la lèvre, prenant un air songeur et adorable, et me grattais le bout du nez avec mon index.

    Je vais aller poser mes affaires dans ma chambre. Aurais-je une tenue de marin, comme un uniforme, ou dois-je mettre mes propres effets ? Et ... Et dois-je me présenter comme une femme à votre équipage, ou est-ce mieux de me travestir ?

    Question stupide, s'il en était, mais je me demandais si les hommes ne risquaient pas d'être un peu étourdis en voyant une femme - non, une hybride - s'agiter sous leurs nez. Surtout que mes maîtresses m'enviaient mon opulente poitrine, et disaient qu'elle ferait tourner bien des regards d'hommes. Je m'en serais voulu de les détourner de leurs tâches, bien malgré moi, ou d'attiser des envies que je ne désirais pas moi-même. Je rougis un peu ; allons, ma fille, va falloir que tu t'endurcisses un peu, avec des marins dans les parages, tu vas vite apprendre qu'on appelle un chat un chat ici, ricana quelque part dans ma tête une voix dont je n'aurais su dire s'il s'agissait de ma conscience ou d'autre chose.

    Et ... Et pourrait-on commencer les leçons dès à présent ?

    J'avais envie de lui montrer ce dont j'étais capable. De plus, j'avais envie de me dégourdir les jambes. Quelques passes au bâton ne me feraient pas de mal ; j'avoue également que j'étais extrêmement curieuse de voir sa cabine, et j'espérais un peu que nos leçons s'y dérouleraient. Mais je voulais quitter ma tunique, pouvoir mettre une chemise, un corset, un pantalon moins ample. Mettre des vêtements où je serais à l'aise, voilà tout. J'étais contente, dans le fond, de ne pas être aussi fragile que ça ; la vie d'un marin n'était pas de tout repos. Mais je ne comptais pas me reposer, non. J'allais me donner à deux cent pour cent. Tout ce que j'avais, et même plus.

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MessageSujet: Re: Le Pirate et la Renarde [ Do ]    Le Pirate et la Renarde [ Do ]  660830Image55Dim 12 Jan - 12:30

Do ne savait pas vraiment comment allait réagir la jeune hybride à son petit discours. En général, les hybrides étaient déconcertés de voir un humain aussi libéral sur le point de la liberté de cette race. Leurs préjugés sur les humains étaient cassés, et ils se retrouvaient dans un lieu avec de nouvelles règles. Mori, elle, les avaient acceptés avec un petit rire presque imperceptible. Elle se présenta ensuite plus amplement afin d'expliquer ce qu'elle savait ou pas déjà faire. Pour une hybride, elle était tout d'abord bien cultivée. Elle savait lire et écrire, ce que les trois-quarts de son équipage ne savait déjà pas faire. Son utilité sur le navire grandissait donc déjà un peu plus. Elle avait aussi l'air d'avoir soif de connaissance, et voulait en apprendre un peu plus sur la navigation et la lecture de carte, ce que Do appréciait bien évidemment. Elle répondit ensuite à la question de l'hybride, qui avait à priori une apparence de loup, précisant qu'elle irai le chercher le lendemain. Elle enchaîna en décrivant cette cérémonie dont il avait déjà entendu parlé auprès d'autres hybrides présents dans la Pie Ecarlate. Lors de leur majorité, ils doivent faire une longue préparation précédent un rituel signifiant leur arrivée à l'âge adulte, et leur permettant d'acquérir un pouvoir. Ce dernier point intrigua Do, et pensa que l'utilité de la femme-renarde semblait être de plus en plus important. Elle lui demanda d'ailleurs de l'aider pour cette cérémonie qui prétendait être longue et fastidieuse. Do acquiesça intérieurement, laissant la jeune hybride s'exprimer. Do fut ensuite intrigué par le fait qu'elle veuille commencer un entraînement directement, mais il accepta.

Je serai ravie de t'aider dans ta cérémonie, si ça peut t'aider à passer ce cap qui a l'air assez important chez les hybrides. Concernant la vie sur le bateau, pas besoin de te travestir. Il y a des vêtements simples dans ta chambre, dont un pantalon de toile noir et une chemise rouge, accompagné d'un manteau beige pour les jours de froid. C'est l'uniforme que la plupart des hommes portent, mais tout comme toi, ils ne sont pas contraints de le porter. Cependant, ils sont gratuits, offerts par moi-même, donc c'est toi qui voit, ha ha ha. Si t'as besoin d'autres vêtements, tu me demandes. Ah, et si tu as des craintes sur mes hommes, ne t'inquiète pas, malgré ta proéminente poitrine, ils ne te sauteront pas dessus et ils feront leur boulot comme je leur demande, hé hé. Bref, je vais te laisser poser tes affaires et te changer si tu veux, on commence l'entraînement quand tu veux.

L'hybride acquiesça et alla dans sa chambre. Elle sortit quelques minutes plus tard dans l'uniforme que lui avait décrit le capitaine. Ses courbes étant quelque peu visibles, un peu de rouge se forma sur les joues du capitaine qui essaya de concentrer son regard ailleurs. Elle avait apporté son bâton, indiquant son envie de montrer ses talents dans cet art. Do ne connaissait pas précisément le combat au bâton. En effet, lors de ses différents abordages, la quasi-totalité des marins utilisaient des sabres ou des pistolets. Cependant, Do savait qu'un bâton utilisé dans des mains pouvait faire de gros dégâts. Le pirate allait donc juger le talent de l'hybride lors d'un petit combat amical.

Maintenant que tu as amené ton arme de prédilection, on va faire un petit entraînement. Il alla chercha un bâton qui traînait sur le pont et revint auprès de Mori. J'suis pas très bon au bâton, mais c'est pour tester tes qualités.

Il commencèrent donc à faire quelques passes. Malgré un manque évident d'expérience dans ce domaine, Do arrivait à se débrouiller avec son pauvre bâton. Il savait qu'avec cette arme, il ne pourrai blesser la femme-renarde. Il essayait tant bien que mal de protéger ses jambes, ses bras, mais il reçut bien sûr quelques coups, n'étant pas au même niveau que l'hybride. A chacun de ces coups qui touchaient sa cible, l'hybride s'excusait légèrement. Après quelques minutes, Do se rendit compte que la jeune hybride ne visait pas à blesser, mais à déstabiliser. Elle avait une très bonne agilité, qu'elle utilisait non pas pour faire mal, mais pour neutraliser l'adversaire. Une qualité qui pouvait être utile dans certains moments, notamment lors de la capture d'un otage, mais si elle devait se retrouver face à un ennemi qui veut sa mort, elle ne ferait malheureusement pas le poids. Il trouva donc un moyen pour essayer de libérer sa force qui restait bloqué à cause de cet envie de ne pas blesser.

Bon, maintenant, tu fais ce que je te dis de faire: frappe-moi à la tête, de toutes tes forces. Je ne veux pas de refus, c'est un ordre.

Il savait que Mori refuserai, mais c'était un ordre venant de son capitaine. Do savait que cet ordre avait un côté cruel, voir sadique, mais c'était pour son bien, pour sa survie, pour qu'elle reste en vie.

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MessageSujet: Re: Le Pirate et la Renarde [ Do ]    Le Pirate et la Renarde [ Do ]  660830Image55Dim 12 Jan - 13:13

    Décidément, cet homme était plein de ressources. Il avait non seulement accepté que je puisse passer le rituel, mais il acceptais aussi de m'aider. Oui, c'était importante ; pas seulement pour les hybrides en général, mais pour moi. Je fus quelque peu rassurée par ses paroles : il avait apparemment une grande confiance en ses hommes, ou du moins en sa façon de les gérer. Ma méfiance ne disparut pas totalement, mais elle s'esquiva, sous-jacente. Je voulais attendre de voir comment les marins se comporteraient avec moi avant de me faire un réel avis. J'allais donc dans la chambre, et trouvais l'uniforme dont il m'avait parlé. Je retirais donc mes propres guenilles et vêtis le pantalon de toile noire, confortable et assez ample pour ne pas frotter contre la peau, et la chemise rouge, que je boutonnais de façon à ce qu'elle ne me serre pas trop. Enfin, par souci de confort, je descendis le pantalon assez bas pour que ma queue puise y passer, et j'entaillais la toile pour la laisser passer, sans montrer mon bas de dos. Bon, j'avais l'air plutôt professionnelle, même si le tissu rouge de la chemise avait tendance à se tendre sur ma poitrine. Tant pis.

    Je rejoignis le capitaine, mon bâton à la main. J'avais eu envie de lui montrer ce dont j'étais capable, mais je me sentais soudain un peu bête. Il était un marin, aguerri de surcroît. Je n'allais sûrement pas faire long feu face à lui bien qu'il m'assura ne pas être bon dans le maniement de ma chère arme contondante. Face à lui, j'essayais d'oublier que je n'étais qu'une femme. Il avait la main plus lourde qu'il ne fallait, ayant tendance à mettre de la force. Moi, j'esquivais, je faisais des passes de côté, me contentant de bloquer ses coups et de faire quelques feintes. Le sifflement familier du bois virevoltant à mes oreilles apaisa ma peur et mon anxiété. Mes doigts retrouvaient leur position habituelle sur la longue hampe de bois brun. Je me sentais à l'aise. Jusqu'à ce qu'il me demande de le frapper. J'écarquillais les yeux, indécise, et m'arrêtais, immobile, méfiante.

    Non ! Je ne peux pas faire ça ! m'écriais-je, et ça sortait tout droit du coeur. Parce que, bon, je l'aimais bien moi. Et il ne m'avait rien fait de mal. Et je ne voulais faire de mal à personne.

    Il est ton capitaine. Tu dois lui obéir. Peut-être que si tu lui casses le nez, il se méfiera de toi ... Non, non je refusais ! Je secouais la tête, de gauche à droite, de droite à gauche, l'air effaré, sans pouvoir m'en empêcher, sans même m'en rendre compte. J'avais même commencé à reculer d'un pas. Ô, je n'étais pas bête au point d'imaginer qu'il voulait que je le frappe juste pour le plaisir de frapper. Je savais qu'il voulais voir de quel trempe j'étais faite. Voir si j'étais capable de frapper, pour de vrai, pour faire mal, car si j'étais prise dans un combat, je ne valais rien face à un homme qui désirait me tuer. Mais je n'en étais pas capable, tout simplement.

    Je ... Je ne veux pas, murmurais-je, lamentablement, et j'eus presque envie de pleurer, pour le coup. A quoi cela servait d'avoir fait tout ce chemin pour arrêter là ? Pour quitter la route dès que j'avais un caillou dans ma chaussure ? Mais ce qu'il me demandait, ce n'était pas juste de frapper. C'était de laisser mes idéaux, mes croyances, mes envies. Car je n'avais jamais désiré faire le mal. Je n'avais jamais rien désiré d'autre que d'aider autrui. Et aujourd'hui, c'est toi qu'il faut aider. J'inspirais, une fois, deux fois. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine, alors que mes yeux écarquillés étaient posés sur Do. Il m'avait ordonné quelque chose. Il n'attendait rien d'autre que ma soumission. J'étais non plus une femme, une amie, j'étais de son équipage. Je serrais les dents, mes mains commençant à trembler.

    Je n'avais jamais blessé quiconque, volontairement. J'avais bien fait mal, autrefois, quand j'étais plus petite : j'avais poussé mon jeune maître et il s'était écorché, ou bien en passant dans un couloir j'avais maladroitement frappé du coude quelqu'un. Mais jamais je n'avais regardé quelqu'un dans les yeux en me disant : toi, je veux te faire mal. Ca ne me serait jamais venu à l'idée. J'étais pacifique dans l'âme. Mais là, sur ce bateau, il n'était plus à l'ordre du jour que je fasse des états d'âmes. Si nous devions combattre, je devais être dans les rangs, moi aussi. Prête à tuer, pour me sauver moi, ou sauver quelqu'un d'autre.

    Ma respiration était rauque, ma poitrine se soulevait, laborieusement. Je papillonnais des yeux, et j'avais peur qu'il ne se jette sur moi pour m'obliger à le frapper. Alors, avant qu'il n'ait cette idée - ou plutôt l'idée de mette en pratique ce à quoi il pensait, car j'étais certaine qu'il y pensait - je levais mon bâton, sourcils froncés, regard décidé. Il n'était plus temps de désobéir. Si il me disais saute, je saute. Si il me dis recule, je recule. Si il me dis frappe, je frappe. Voilà comment je devais penser.

    Ce qu'il y avait de bien, avec le bâton, c'est qu'on avait de l'allonge. On n'était pas obligé d'être au corps à corps. Tant mieux ; si j'avais dû m'approcher de lui, le frapper de près, je n'aurais pas eu la force. En fait, sa proximité me troublait à un point que je ne voulais pas me tenir trop près de lui. C'était son regard. J'avais l'impression qu'il me fouillait. C'était un peu dérangeant, et si je plongeais mon regard dans le sien, j'avais le sentiment de ne plus pouvoir revenir. Comment se concentrer face à ça ? Je bloquais pensées et émotions, comme on parquerait des moutons indociles, et inspirais une fois encore. Calme-toi. On arrive jamais à rien quand on laisse nos émotions nous contrôler ; tu dois contrôler tes sentiments plutôt que le contraire.

    Alors, me servant de mes doigts comme catalyseur de vitesse, je fis tournoyer mon bâton, et frappais en direction de sa tête. Tout était comme au ralenti. Je sentais le léger vent produit par l'avancement de mon bâton. Tous les muscles de mes bras et de mes épaules étaient tendus, contractés ; je sentais le contact du tissu sur ma peau nue, contact d'autant plus électrisant que je le sentais frotter contre moi.

    Je savais quoi faire. Non pas parce que c'était inscrit dans mes gènes, mais parce que je l'avais choisi. Cet homme n'était pas mon maître, mais mon patron. Et en bon patron, il donnait des ordres.

    Et moi ... J'obéis.


    Mes narines s'évasèrent, au moment où mon arme chargea vers la tête du capitaine.

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MessageSujet: Re: Le Pirate et la Renarde [ Do ]    Le Pirate et la Renarde [ Do ]  660830Image55Lun 13 Jan - 20:37

Mori avait bel et bien réagi comme l'avait pensé Do. Elle prétendait ne pas pouvoir faire ça, puis rectifia le verbe pouvoir par vouloir. Deux mots aux sens très différents. Si elle ne pouvait pas, cela voulait signifier que son corps l'en empêchait, qu'elle était paralysée, ce qu'elle n'était évidemment pas. Sa deuxième phrase confirma sa pensée, puisqu'elle ne voulait pas. C'était donc son esprit qui lui interdisait, lui disait de ne pas blesser cet humain. Cependant, une autre partie de son esprit lui rappelait que cet homme lui en avait donné l'ordre, et qu'elle faisait partie de son équipage. Elle devait donc obéir à cet ordre étrange. Il arma donc son bâton de façon à faire mouche au niveau de la tête. Une respiration, deux respirations, puis le bâton fonce. Presque téléporté jusqu'à son visage. Cependant, malgré sa vitesse, il aurait pu l'éviter. Mais ce n'était pas son but. Il cherchait autre chose. Peut-être était-il curieux des dégâts que pouvaient provoquer un bâton ? Non, il voulait que Mori apprenne à blesser. Savoir se battre est utile, mais si on ne blesse pas l'adversaire, on est foutu. Do se devait de lui enseigner cette chose essentielle.

Le bâton arriva donc à une vitesse fulgurante au niveau de son nez. La scène passa comme au ralenti. Il sentit son nez se briser au contact du bâton, tout en observant la réaction de l'hybride. Le temps de réagir et il était trop tard. Ses yeux s'ouvrirent petit à petit de plus en plus, puis se mouillant légèrement. Elle avait sûrement compris qu'elle venait de blesser quelqu'un, mais le mal était fait. Le bâton continua son voyage, qui se finit dans les airs, alors que Do avait la tête penchée en arrière. Une douleur plutôt violente le toucha, mais il se fichait de ça. Il avait même un peu d'exaltation, ça faisait longtemps qu'il n'avait pas pris un coup aussi puissant. Puis le sang fusa de son nez brisé, et coula sur ses joues, sa moustache, ses favoris pour finalement atterrir sur le pont de bois marron. Il resta une petite seconde la tête en arrière, puis éclata d'un rire tonitruant. Il baissa la tête et vit la jeune femme-renarde pleurer sous le coup de l'émotion.

Bwuahaha, ça faisait longtemps que j'avais pas pris une beigne comme celle-là. T'as d'la force dans tes ptits bras, et ton bâton peut faire de gros dégâts, c'est bon ça.

Elle s'excusa de nombreuses fois et proposa même de le soigner. Do se rappela qu'elle possédait des connaissances en médecine. Alors qu'elle s'excusait encore une fois, Do posa sa main sur sa tête, entre ses deux oreilles de renarde.

Ce coup était génial. T'as encore quelques trucs à apprendre, mais au niveau de la vitesse du coup, c'est parfait. Seul problème, c'est que tu t'excuses beaucoup trop, ha ha. Tes ennemis, eux, ne s'excuseront pas s'ils te blessent. En tout cas, j'accepte avec joie tes soins. Prends ce dont tu as besoin et rejoint-moi dans ma cabine, ça sera mieux pour me soigner qu'ici.

Do laissa l'hybride sur le pont puis alla dans sa chambre chercher un tissus pour éviter de mettre du sang partout. Mori le rejoignit peu de temps après, puis commença à le soigner. Pendant qu'elle continuait de s'excuser, Do lui expliqua quelques trucs sur les futurs entraînement. Il la rassura en lui expliquant que la prochaine fois, il esquivera, et que c'était simplement pour juger sa force et voir sa réaction. Les prochains entraînement seraient plus approfondis, et moins sadique. Ils discutèrent encore quelques minutes, puis quand Mori finit de le soigner, Do se sentait déjà beaucoup mieux.

Wahou, pas mal, je sens presque plus rien. Ça change des soins au rhum qu'on asperge directement sur la plaie pour désinfecter puis hop, c'est bon. Merci pour ce soin. Bref, l'entraînement est fini, j'suis fier de toi, malgré toutes ces excuses. J'te laisse le reste de la soirée libre. Tu peux aller faire connaissance avec les autres membres de l'équipage, aller dans ta chambre ou discuter avec moi si t'as des choses à me dire, je suis là, ha ha.

Do accompagna cette dernière phrase d'un sourire, voulant rassurer cet hybride qui n'était pas habitué à tant d'émotions d'un coup.

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MessageSujet: Re: Le Pirate et la Renarde [ Do ]    Le Pirate et la Renarde [ Do ]  660830Image55Lun 13 Jan - 21:32

    Je ressentis durant une seconde la fierté de celle qui a obéi. Satisfaction, oui. J'avais fait ce que je devais faire. Mes envies n'avaient pas à entrer en ligne de compte. Mais quand, dans un craquement sourd, le nez de Do se brisa, et que sa tête partit en arrière, en saignant comme un cochon qu'on égorge, je poussais un cri inarticulé. Mon bâton s'en alla rapidement, et en fait, je le jetais littéralement sur le pont. Il tomba, en heurtant le bois d'un brun profond, et roula sans que j'y fasse attention. Je m'étais presque jetée sur Do, ma main cherchant son visage. Alors qu'il riait, d'un rire puissant, exultant, je m'étais mise à pleurer sans bruit. Les larmes roulaient, perles salées, sur mes joues. Je voyais le sang noyer ses poils sombres, su son visage, formant des raies sanguinolentes, signes de la violence avec laquelle je l'avais frappé.

    Pardon, pardon, je murmurais comme une litanie, alors que je regardais son nez enflé aux narines bordées de sang. L'odeur était métallique, assez dense pour avoir un goût, qui collait à ma langue.

    J'ignorais ses paroles. J'avais beau lui avoir obéi, j'étais perdue, confuse. J'essuyais de ma manche le sang qui perlait à son visage, formant des tâches brun sombre sur celui rouge de ma chemise.

    ▬ Je peux te soigner, laisse moi te soigner oui, s'il te plaît, je t'en prie ...

    J'en étais réduite à le supplier de le soigner. Dans ma confusion, je m'étais mise à le tutoyer. Y'a pas à dire, casser le nez d'un homme, ça vous rapprochait de lui ! Son contact avec mon cuir chevelu, soudain, me pétrifia. Je m'étais immobilisé, clignant des yeux stupidement. Ses doigts frôlaient mes oreilles. Elles bougèrent, sur le côté, comme prises de tic, alors qu'il me complimentait. Mais je ne méritais pas de gentillesses ! Mes larmes reprirent un instant, alors que je me mordillais la lèvre inférieure pour ne pas la laisser trembloter. Oui, mes ennemis ne s'excuseraient pas. Il avait raison, mais quand même ... Je reniflais, et le laissais retourner à sa cabine alors que j'allais chercher dans mes paquetages de quoi le soigner. Poudre de fleur-lion, tiges de liane-serpent. Je pris tout ce que je pouvais, pour faire désenfler et arrêter le sang, et allais le rejoindre dans sa cabine. Je le fis s'asseoir, et levais son visage, sans plus aucun scrupule quant à le toucher. Mes doigts frôlaient sa peau, pour voir où était cassé le nez. Puis, après l'avoir averti, je lui remis les os en place. Dans un craquement tout aussi sinistre et qui devait être douloureux, je remis les os dans l'axe. Bon, ça serait un peu gonflé, mais au moins il n'aurait pas de trop vilaine cicatrice. Puis, je m'évertuais à réduire les plantes en poudre et à les poser contre ses narines, pour arrêter le sang, après lui avoir fait avaler une décoction pour atténuer la douleur.

    Tu n'as pas à être fier de moi, soupirais-je, rassurée de voir qu'il n'avait plus mal. Je réalisais que je tremblais comme une feuille.

    Mon coeur battait à tout rompre, devant tout ce que je venais de faire. J'avais fait couler le sang. Je ne l'avais jamais voulu. Si il avait espéré me remuer, c'était réussi ! Je m'appuyais contre son bureau, pour éviter de tomber, sentant mes jambes sans forces. Il était fou, cet humain ! Je lui jetais un regard à la fois admiratif, noir et exaspéré.

    Je crois que j'ai vécu assez d'aventures pour ce soir. Je ferais mieux d'aller me coucher, si je veux me lever avant le soleil, demain matin, pour aller chercher Zayev.


    Malgré moi, mon exaspération avait laissé place à un petit sourire ; j'étais heureuse à l'idée de pouvoir aiguiller Zayev sur la piste de la Pie Ecarlate. Et je le devais à Do. Tout comme je lui devais ma place sur ce bateau, mon futur salaire, tout plein de choses, en fait.

    Même si t'es totalement fou, comme humain, tu ne manques pas d'un certain panache, je fis en guise de bonsoir, et je lui tournais le dos pour sortir, ma queue de renarde battant contre mes cuisses. Je lui jetais un dernier regard, brillant dans la pénombre d'une lueur verte et or, et je claquais la porte derrière moi. J'inspirais alors tout l'air que je pouvais par ma bouche. Quelle aventure, non de non ! Je pénétrais dans ma chambre, m'effondrais sur le lit et me tournais, me retournais. J'allais avoir du mal à m'endormir. Je continuais de trembler, affreusement apeurée par ce que j'avais fait ... Et en même temps un brin excitée. Cet homme m'avait poussé dans mes derniers retranchements comme personne avant lui. Il y avait dans tout ça quelque chose d'étrange et d'inoubliable. La brillance de son sang sur sa peau, son odeur, son contact. Je n'avais même pas réalisé que j'avais tripoté son visage, comme si je contrôlais tout. Mais sous la peur qu'il ne souffre, j'avais un peu pris les choses en main ...

    Tant pis, songeais-je, et je fermais les yeux, me laissant happer par des ténèbres bienvenues, son odeur toujours flottante dans mes narines, sans que je pusse l'en enlever. Sans que je ne le veuilles.

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