Sujet: [Recrutement] Nufhaj - Garde Pourpre Mer 29 Jan - 11:20
Trouvée ! Il l’avait enfin trouvée, cette ville qui ne daignait pas pointer le bout de son nez. On lui avait dit, ou du moins il avait entendu lors d’une conversation, que la base principale de la Garde Pourpre se situait à Enzora. Il allait maintenant pouvoir se mettre à chercher leur bastion.
Les murs de la ville paraissaient grimper aussi haut dans le ciel que certaines montagnes. Dans un sens, il se disait qu’ils étaient probablement érigés ainsi pour protéger les citoyens d’éventuelles tempêtes de sable. Mais l’objet de sa visite lui fit reprendre ses esprits. Il avait pourtant beau se balader dans les ruelles ensablées, il ne rencontrait que des caravanes de marchands ambulants ou des humains vêtus d’étranges longues robes. Ils s’enroulaient de longs rubans de tissus autour du visage, si bien qu’on ne distinguait plus qu’une partie de leur visage. Seuls les yeux et le nez n’étaient pas enfermés à l’intérieur. La tenue de la jeune fille qu’il avait rencontrée la veille en était fort semblable. D’ailleurs, était-elle arrivée à bon port ? Nufhaj espérait la revoir, la recroiser. Au moins pour satisfaire sa curiosité et lui demander ce qu’elle pouvait bien faire, seule, dans ce désert. Mais il n’était pas là pour ça, l’impatience commençait à le guetter …
Persévérance fut récompensée, il réussit à distinguer ce qui semblait être l’emblème de la Garde pourpre, sur le plastron d’un soldat. Sans attendre, il alla à sa rencontre.
« Excusez-moi ! »
L’homme s’arrêta et, intrigué, haussa un sourcil.
« Bien le bonjour, seriez vous membre de la Garde Pourpre ? »
Le soldat acquiesça d’un mouvement du visage.
« Je suis intéressé à rejoindre votre Guilde, mais je ne sais pas où me rendre ni à qui m’adresser, pourriez vous m’indiquer l’un ou l’autre ? »
Un sourire se dessina sur le coin de la lèvre du soldat puis il rétorqua :
« Vous n’êtes pas au bon endroit, notre bastion se trouve à quelques lieues de la ville, pas à l’intérieur d'Enzora. C’est par ailleurs là-bas que je me rends, vous pouvez m’accompagner si vous le désirez. »
L’elfe maudit intérieurement le bougre qui n’avait pas su être précis lors de sa discussion. Mais qu’importe, il allait bientôt pouvoir rejoindre la Garde, et même peut-être rencontrer la fameuse Eywen Ameniel …
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Arrivés à destination, les grandes portes de la barricade s’ouvrirent après que le soldat qui accompagnait l’elfe ait fait signe au garde placé en haut de la tour de guet. Nufhaj précédait son possible futur compère, qui lui, après quelques pas, s’arrêtait pour se retourner face à l’elfe et lui expliquer qu’il avait un monticule de choses à faire. Après s’être échangés poignées de mains et remerciements, il s'en alla.
Maintenant, il lui fallait trouver quelqu’un qui pourra l’aider …
Le Marionnettiste
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Sujet: Re: [Recrutement] Nufhaj - Garde Pourpre Ven 31 Jan - 18:30
- Hey toi !
L’interpellation avait fusée. D’un pas rapide, Leöria se dirigea vers l’elfe. Femme de grande taille, habillée d’une armure de plaques décorée du blason de la guilde, la gardienne avait su se faire respecter dans les rangs de la Garde très rapidement. Elle était désormais connue comme la maîtresse de la sécurité du fort principal. Personne n’entrait ou ne sortait sans qu’elle en soit avertie. Et cet homme faisait exception à la règle. Saisissant la garde de son épée, elle se campa devant son interlocuteur, un air féroce accroché au visage.
- Décline ton identité ! Je te préviens, si tu es encore un de ces paysans qui vient nous demander de leur offrir des ressources, tu peux immédiatement sortir. Nous sommes une guilde guerrière, et non pas bénévole, bon sang !
Leöria avait toujours tendance à aller un peu trop vite en besogne. Et elle n’était pas spécialement connue dans les rangs de la Garde pour sa bonne humeur quotidienne, à vrai dire. Bien heureusement pour son interlocuteur, la jeune femme fut rapidement interrompue.
- Leöria, cet homme a été introduit par un de nos gardes, je suppose qu’il s’agit d’une future recrue. Si tu pouvais éviter d’effrayer chaque personne passant le pas de la porte, je pense que nos effectifs doubleraient…
Il s’agissait d’un homme de taille moyenne, doté d’étranges oreilles félines, la peau tachetée de motifs sombres et réguliers. Un hybride, à n’en pas douter. Leöria sembla se détendre légèrement, lâchant la garde de son arme, posant les mains sur les hanches d’un air dédaigneux. Avec un sourire, l’hybride s’adressa à l’elfe.
- Excusez-nous pour le comportement de notre gardienne, elle grogne fort mais elle n’est pas méchante. - Je ne veux pas recevoir ce genre de remarques de ta part, Elyas.
L’hybride ignora la réplique de sa compagne et tendit aimablement la main à son interlocuteur aux oreilles pointues.
- Je suis Elyas, membre de la garde de ce fort. La femme effrayante, derrière moi, est Leöria, qui en a la charge. Que recherchez-vous ici ?
S’il pensait pouvoir rester planté là pendant un temps, il se trompait. Il n’eut même pas le temps de se demander comment il allait procéder qu’une membre de la garde, arborant le blason sur son plastron doré brillant de mille éclats, était déjà arrivée devant lui. Ses oreilles pointues donnèrent à Nufhaj un sentiment de réconfort ; deux elfes auraient probablement meilleur contact. Mais ce sentiment ne dura qu’un court instant, les mains posées sur la garde de son épée eurent pour effet de rapidement dissiper celui-ci.
« Je ne viens pas mendier, je suis là pour … »
Heureusement pour lui, un soldat venait d’intervenir. L’hybride lui était visiblement plus amical que sa compatriote. Il observait la scène, rassuré par l’intervention du semi félin et s’empressa de lui répondre en lui tendant la main.
« Bonjour, merci pour votre accueil. Je suis Nufhaj Eïgiri, et je viens me présenter à vous dans l’espoir d’obtenir un poste au sein de votre guilde. »
Souhaitant faire bonne impression, il avait parlé distinctement et avec assurance, le tout en adoptant une posture virile, laissant de son côté ses boutades habituelles. Pendant qu’il parlait, il avait également bien pris soin de parler à ses deux interlocuteurs pour ne pas s’attirer la foudre de l’elfe. Il ne lui restait plus qu’à espérer que cela suffise.
- Il fallait le dire tout de suite… Bougonna Leöria d’un air grognon. - Comment voulais-tu qu’il le fasse alors que tu l’as quasiment agressé, dis moi ?
L’hybride partit dans un grand rire que sa compagne ne partagea pas, le regard sombre. Finalement Elyas relâcha la main de l’elfe et lui annonça qu’il prendrait en charge sa candidature. Leöria, quant à elle, partit vaquer à ses occupations, après un signe de tête aux deux autres. L’hybride félin guida Nufhaj à travers les longs et froids couloirs du bastion, étonnamment à l’aise dans ce milieu si peu accueillant. Il s’arrêta finalement devant une porte, se racla la gorge et frappant fermement. Une voix grave répondit. Elyas ouvrit finalement, invitant l’elfe à entrer. Dans la pièce se trouvait un guerrier à la chevelure grisonnante, fort de carrure. Il s’en dégageait une étrange impression de puissance tranquille et maîtrisée, non adoucie par les multiples cicatrices qui striaient ses avant-bras nus. La plume qu’il tenait dans sa main droite semblait presque chétive entre ses doigts. Une masse de papier était agglutinée autour de lui, sur son bureau, sur les étagères et même sur le sol.
- Voici Kern, il est en charge du recrutement et de la formation des jeunes recrues. Je te laisse ici, je te souhaite bonne chance, j’espère te voir prochainement dans nos rangs !
L’hybride ferma la porte derrière lui, tandis que le dénommé Kern leva les yeux de ses documents, observant un instant l’elfe qui se présentait devant lui.
- Bien. Nous manquions cruellement de sang frais. Quelles sont tes qualifications, compétences, dons ? Je t’écoute.
Il n’y avait pas à dire, Elyas savait détendre l’atmosphère. Encore une fois, il épargna Nufhaj d’un mauvais moment avec leur supérieure. Il ne put d’ailleurs s’empêcher de rejoindre l’hybride dans son rire, qui était déjà si marrant à lui seul. Une fois l’elfe partie, il se mit à suivre Elyas qui semblait l’amener là ou sa candidature serait retenue.
Une fois plus à l’intérieur du bastion, Nufhaj se fit la réflexion que la température était tombée étonnement bas pour un lieu si sec et désertique … Si bien qu’un frisson le parcouru de ses jambes jusqu’à son cou. L’homme jusque auquel il avait été mené ne paraissait guère plus sympathique que Leöria. Avant que l’hybride ne disparaisse, Nufhaj le remercia pour son aide, tout en lui faisant un geste de la main.
Du sang frais. La morosité de son ton différait des recruteurs habituels, qui eux, adoraient jouer avec les nouvelles recrues ; les faire se sentir inférieurs, pas plus utiles que des insectes, jouer avec leur moral ou encore tester leur aptitudes physiques de la manière la plus hautaine qui soit. Kern lui, ne semblait pas de ceux là, il parlait posément et sans faire de chichi.
« Nufhaj Eïgiri. Je suis agile et habile au combat. Le maniement des lames est mon principal atout, accompagné de mon don de contrôle du temps qui me permet de tourner certaines situations à mon avantage. »
A nouveau avec assurance, il s’était approché à quelques pas du bureau du recruteur. Ne pas en dire trop, ni trop peu était sans doute la meilleure chose à faire face à cet homme. Etre clair et concis.
« Je suis venu me présenter dans l’espoir de rejoindre votre guilde, et à terme, de compter parmi vos monteurs de griffons. »
Ses bras étaient croisés dans son dos, maintenant sa posture droite. Son regard vagabondait entre les mains et le visage de son interlocuteur. Il attendait désormais un retour de celui-ci.
Malgré sa rudesse, l'homme représentait bien la Garde Pourpre. Sa dureté affichée n'existait que pour faire comprendre aux nouvelles recrues que, d'une part, ils n'était pas les chevaliers des contes et légendes, pleins de sacrifice et contant fleurette. Et d'autre part, que ce n'était pas de tout repos d'être un membre de leur Guilde. Il se contenta donc de reposer sa plume, étirant ses doigts engourdis. Trop de paperasse, trop éparpillés, trop de quêtes futiles alors qu'ils couraient après les fantômes de la Pie Écarlate.
Il inspira profondément l'air frais de la forteresse, savourant une nouvelle fois sa protection contre la chaleur étouffante du désert, et fixa ses prunelles aussi grises que la pierre qui les entourait. Un Elfe. Il n'avait rien contre eux, bien évidemment, mais il avait parfois des difficultés à comprendre leurs raisons pour intégrer la Garde. Il réprima un sourire lorsque le jeune homme -il peinait à le considérer autrement, malgré les années qu'il avait probablement en plus au compteur- précisa qu'il était agile. Cela allait sans dire. Lames et contrôle du temps. Et sa posture n'était pas mauvaise. Cependant...
- Pourquoi la Garde Pourpre et pas l'Armée? Pour les Griffons?
Sa voix était toujours aussi dure, mais il n'avait pu empêcher une pointe d'ironie de s'y glisser. Nombreux étaient ceux attirés par les fières montures, mais ceux-là ne tenaient jamais longtemps, et ils n'avaient pas exactement l'effectif pour se permettre d'investir des ressources sur des jeunes qui n'avaient pas les tripes et l'abnégation. Il n'avait plus qu'à voir comment celui-ci réagirait à son manque apparent d'intérêt pour les informations données.
Le silence qui suivi les dernières paroles de Nufhaj commençait à durer. Si bien que l’aspect serein qu’il apportait sembla se transformer en une atmosphère lourde et pesante. Le recruteur en vint finalement à poser sa plume pour lever son regard sur l’elfe. Sa question l’étonnait, il ne pensait pas avoir à se justifier. Qu’allait-il bien pouvoir répondre ? Il est certain que monter un griffon en faisait rêver plus d’un, et Nufhaj partageait également ce sentiment, mais son intérêt pour la Garde Pourpre s’était montré avant qu’il n'en entende parler.
« La Garde Pourpre s’étend sur tout Elden et sa réputation la précède, tandis que les armées sont coltinées à un endroit. J’aime voyager, découvrir de nouvelles choses et braver le danger, loin de moi donc l’envie de m’enraciner quelque part. Et puis chasser des hors-la-loi à quelque chose de très attirant. »
L’air et la posture sérieuse qu’il avait adoptés se relâchèrent un peu. La partie délicate restait à venir, mais il décida de l’amener d’une façon plus décontractée.
« Il est certain que survoler nos contrées à dos de griffon en arborant le blason de la Garde Pourpre apporte une motivation supplémentaire. Mais je viens de loin avec l’espoir de pouvoir rejoindre votre guilde, et suis passé près de la mort à plusieurs reprises. J’ose donc espérer que la volonté dont j’ai fait preuve jusqu’à présent suffira à vous convaincre … »
Il n’était pas convaincu que les mots qui venaient de quitter sa bouche étaient les meilleurs pour persuader le vieil homme. Sous son air couvert d’assurance se cachait un regard inquiet ; il attendait ce moment depuis plusieurs mois et n’avait pas d’autres objectifs en tête.
Une tête brûlée qui aimait le voyage et partait du principe qu'il était séduisant de courir après des bandits. Il tapota lentement le bois dur du bureau du bout de ses doigts calleux avant d'éclater d'un rire rauque, qu'il dissimula en quinte de toux. Ce n'était pas très sympathique de qe moquer de ce jeune homme visiblement très enthousiaste. Et terriblement naïf. Il retint un soupir. Celui-ci ne tiendrait probablement pas plus que les autres, mais il ne pouvait pas vraiment se permettre de faire la fine bouche. Il se contenta donc de le laisser finir de parler, avant de reprendre d'une voix habituée à être obéie:
- "La Garde Pourpre, jeune hom... Nufhaj... N'est pas simplement un groupement de joyeux drilles qui parcourent les terres et chassent avec tambours et trompettes des gentils hors-la-loi. Nous sommes un groupe armé reconnu, et indépendant, parce que nous avons des valeurs, et un serment que nous respectons."
Il se leva alors, contournant le bureau, se plaçant devant l'Elfe, le dominant clairement de près d'une tête en hauteur, et de plusieurs paumes en largeur. De près, ses cicatrices étaient d'autant plus impressionnantes, vestiges de batailles, comme celle qui pouvait être aperçue dans l'encolure de sa chemise, remontant sur le côté de son cou. Il poursuivit alors d'une voix sévère:
- "Ce que nous exigeons de nos recrues, c'est de l'abnégation. Pas de gloire, pas d'argent, peu d'honneur. Le travail est salissant et rarement reconnu à sa juste valeur. Il ne s'agit pas de parader dans le ciel à dos de Griffon. Il s'agit de savoir se salir les mains, essuyer les coups et les échecs, savourer les rares victoires, supporter des conditions de vie et de travail difficiles, qui te laisseront avec la peau sur le dos et du sang jusqu'au coude."
Il se pencha alors vers lui, plus effrayant que paternaliste, désormais.
J'ai décidé de passer ma narration à la 1ère personne pour un soucis de facilité !
Les cheveux grisâtres du vieil homme témoignaient de son ancienneté au sein de la Garde. Ce qu’il dit ensuite confirma ce que je pensais ; selon lui, tout personne étrangère à la guilde ne connaissait rien de la vie ni de la dévotion envers quelque chose, que ce soit une loi, un serment ou même un but. Ces années l’avaient probablement rendu aigri, et finir comme secrétaire au recrutement n’était sans doute pas non plus une fin de carrière comme il l’espérait.
Respecter un serment, des valeurs ; soit. De ce que j’avais entendu, cette guilde prônait des valeurs justes. Depuis ma jeunesse, l’enseignement que l’on m’avait apporté recassait sans cesse diverses histoires et comtes desquels découlaient des morales, certes parfois cliché, mais qui faisaient honneur à leurs actionnaires.
Le bruit grinçant de la chaise me fit revenir à mes esprits. Kern s’était levé pour venir se placer devant moi. Je retins un ravalement de salive. Il était grand, et large aussi. Ses cicatrices laissaient imaginer les quantités de batailles qu’il devait avoir menées. Le ton de sa voix devint encore plus grave, alors qu’il déblatérait une tirade un peu trop granguignolesque à mon goût, mais cependant assez convaincante.
De rares victoires, des échecs cuisants, un travail sans fin et des conditions de vie difficiles … Tu m’étonnes qu’ils manquaient de sang frais. Finalement, il ne s’était pas avéré être différent du recruteur typique, du moins de par ses tirades ; sa carrure, ses cicatrices et sa voix rauque ajoutées à cela rendait un cocktail explosif. Mais je ne le montrerais pas.
« Prêt pour ça ? »
J’haussais un sourcil. La dernière chose à faire face à lui était de s’écraser, il y prendrait sans doute trop de plaisir et de satisfaction. Et puis, il ne devait pas avoir l’habitude de voir de jeunes recrues ne pas se laisser marcher sur les pieds.
« Votre ancienneté témoigne d’un dévouement certain, et probablement d’un paquet d’ennemis lacérés. Ce n’est cependant pas parce que votre âge vous confère l’expérience qu’une jeune recrue reste pareille à un oisillon quittant tout juste sa coquille. Je vis et je voyage seul depuis plusieurs années ; je sais de quoi la vie est constituée, ce qu’il faut affronter. »
Au fur et à mesure que je parlais, mon assurance grandissait, et cela pouvait se ressentir à la prononciation de mes phrases.
« Evidemment que je suis prêt pour ça. Je n’aurais pas traversé autant de lieues pour me présenter ici sans avoir pris une minimum connaissance de ce qu’est la Garde Pourpre. Tant que le respect des valeurs et la qualité du travail fourni sont là, il appartient à chacun de juger de son honneur. Où est-ce que je dois signer ? »
Je n’avais pas bougé, mon regard toujours planté dans le sien, reflétant de l’assurance. Evidemment, j’étais inquiet de ce qu’il allait bien pouvoir me répondre, mais je le cachais. Pour tout dire, je préférais recevoir une bonne droite qui me sonnerait plutôt que de le voir réticent quant à mon intégration …
Les bras croisés, surplombant toujours largement l'Elfe qui avait osé le déranger en pleine paperasse -une de ses tâches préférées, à n'en pas douter- pour venir le noyer sous sa naïveté et ses attentes, parfois bien loin de la réalité. De plus en plus amusé, il se laissa aller, s'appuyant sur le rebord du bureau, déjà moins menaçant.
Ce n'était pas une technique qu'il appréciait particulièrement, mais c'était le moment où il se rendait compte de ceux qui tiendraient le coup, et ceux qui s'effondreraient à la moindre contrariété. Ils en avaient eu. Beaucoup, beaucoup trop. Mais celui-ci...
A la fin de la tirade de Nufhaj, il éclata de rire, se redressa et lui tapota -vigoureusement- l'épaule. Un peu trop vigoureusement, certes... Mais il reprit, un sourire aux lèvres, sa main ne quittant pas le jeune homme.
- "Puisque tu penses être prêt... à l'entraînement... Bienvenue dans la Garde Pourpre, petit. Garde cette fougue, et si jamais tu as un souci, n'hésite pas à venir me voir. Comme tu l'as dit, je suis un vieux de la vieille, et j'en connais un rayon..."
Il retourna ensuite s'asseoir sur son fauteuil inconfortable, et reprit sa plume, avant de chercher dans les multiples piles un parchemin qu'il tordit un peu pour le redresser, le présentant ensuite à l'Elfe.
- "Tiens, signe donc ça. Ca stipule que tu rejoins la Garde, renonce à tes possessions, tes titres, et que tu ne nous en tiendras pas rigueur si jamais tu perds un membre ou deux..."
Il lui adressa un grand sourire en lui tendant la plume et l'encre.
- "Si tu ne sais pas écrire, c'est le moment de le dire, on peut t'apprendre. Fais juste une croix. Sinon... Tu es bon pour aller te chercher un Griffon avec ta nouvelle unité."
HRP:
Tu peux donc considérer ton recrutement comme acté. N'oublie pas de signaler la fin du RP dans le sujet approprié et sois un fier membre de la Garde =)
J’étais toujours figé au même endroit, me tenant fièrement sur mes jambes ancrées dans le sol. Mais apparemment pas assez. La main de Kern venait de se poser, ou plutôt de s’effondrer sur mon épaule. Sa force était bien à la hauteur de ce qu’il paraissait, si bien que je failli perdre mon équilibre. Son visage s’était apaisé, ralliant la dureté de ses traits à un léger sourire qui semblait satisfait. Il jouait effectivement le jeu du vieux recruteur bourru et aigri, cachant bien son véritable caractère et aspect.
Peut-être mon empressement lié à la signature du document lui prouva que je pouvais avoir ma place dans les rangs de la Garde, peut-être simplement mes arguments ou voire même encore l’assurance dont j’avais fait preuve. Peu m’importait, j’étais sur le point de conclure ce qui m’occupait l’esprit depuis des mois.
Je saisi la plume qu’il me tendit tout en souriant aux mots qu’il venait de prononcer. Titres, possessions, rien de bien important. Un membre ou deux par contre, je préférais les garder.
« J’imagine qu’il vaut mieux perdre sa bourse en cuir plutôt que ses bourses en peau. »
Mon éducation me conférait une connaissance plus que suffisante pour me débrouiller avec une plume et de l’encre, bien que je ne sois pas non plus un littéraire. Durant ma jeunesse, j’avais sans doute passé plus d’heures occupé à dessiner plutôt qu’à écrire, mais c’était il y’a longtemps. Les doigts de ma main ondulaient, emprisonnant la plume entre eux et inscrivant mon nom et mon prénom à la fin du document.
« Le griffon suffira je pense. »
Alors que je m’étais redressé et avais rendu le parchemin à Kern, en prenant soin de déposer la plume dans son pot d’encre noire, un sourire se dessina sur mes lèvres. J’étais heureux, j’aurais presque même pu effectuer un pas de danse, mais finalement … non.
« Je vous remercie de votre temps, et j’imagine à bientôt. »
Ma main alla serrer la sienne, puis je me retournais pour me diriger vers la porte. C'était le début d'un nouveau départ !
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