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 [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]

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Elfe
Nufhaj Eïgiri
Nufhaj Eïgiri
Elfe

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MessageSujet: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Mar 11 Fév - 13:44

La côte, enfin il pouvait l’apercevoir. Depuis le haut du rocher sur lequel son pied s’était ancré, il observait avec soulagement les vagues s’échouer sur la plage. Son regard fut soudainement attiré par quelques lueurs sur sa gauche. Un village situé aux abords de la côte et contenant un petit port de pêche reliait la mer à la terre. Cette fois-ci, il avait trouvé du premier coup, et il ne se retint pas pour s’en féliciter intérieurement.

Une fois arrivé près des premières chaumières, il entra dans une ruelle étroite, qui semblait pourtant être l’un des routes principales de la petite ville. Aucun rempart, ni même une petite barricade : il s’agissait d’un village visiblement pauvre habitant des marins & pêcheurs visiblement pauvres également. Des enfants jouaient entre les bacs de poissons du marché alors que de vieilles et plus jeunes dames venaient y faire leurs achats. Bref, rien d’attrayant ou de bien folichon. On lui avait pourtant dit que vers l’Océan des Larmes on pouvait trouver un paquet de choses à faire.

Soudain, les gens se mirent à s’affoler. Quelqu’un venait de crier quelque chose que Nufhaj n’avait pas réussi à comprendre, mais qui pourtant avait réussi à affoler la population du village tout entier. Les uns couraient dans tous les sens,  d’autres remballaient leurs marchandises, tandis que les derniers partaient se cacher dans leurs maisons respectives. L’elfe ne comprenait pas ce qui se passait, jusqu’à ce qu’il arrive à attraper un habitant durant sa course, qui lui expliqua la situation.


« Les pirates, les pirates ! Ils viennent encore nous piller et nous tuer ! Vite cachez vous, ils n’épargnent jamais ceux qu’ils croisent ! dépêchez vous ... »

L’homme avait déjà repris sa course alors qu’il n’avait pas prononcé la moitié de sa phrase. Au taquet, Nufhaj était resté sur place, empoignant ses lames encore dans leurs fourreaux et scrutant l’horizon à la recherche des envahisseurs. En effet, une quinzaine d’hommes venaient d’atteindre la plage, arrivés à l’aide de barques provenant de leur navire ancré un peu plus loin. Certains avaient déjà capturé une femme, tandis que de vieux pêcheurs s’étaient faits embrochés par leurs lames.

Nufhaj se colla dos à une maison, les mains prêtes à dégainer s’il le fallait. Il réfléchissait à comment procéder afin de s’enfuir, ou bien d’aider ces pauvres gens … Maintenant qu’il était membre de la Garde Pourpre, la décision ne prit que peu de temps ; ses yeux vagabondaient de gauche à droite, à la recherche d’un plan.


Dernière édition par Nufhaj Eïgiri le Lun 17 Fév - 18:08, édité 1 fois

Hybride
Alto Crow
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Hybride

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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Mar 11 Fév - 15:08

Pirates !


Nufhaj Eïgiri | Ojûn Matto ta Waci | Alto Crow


 

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Il n'est pas d'endroit en Elden où les dieux ne sont pas présents. C'est dans un village près de l'océan des Larmes que j'avais élu domicile pour quelques jours. On m'avait recommandé d'aller les voir, car il y avait chez eux des documents précieux relatés par des pêcheurs. En tant que dévot je me devais d'enregistrer chaque information aussi petit soit-elle. Et je dois dire que j'y prenais plaisir. Néanmoins, je ne pouvais passer une journée sans me dire que, sans ce pouvoir offert par ces mêmes dieux, les humains autour de moi ne m'observeraient pas de la même façon. Néanmoins, sous ma bure brune et ma cape verte, c'était un corps humain qu'il y avait - tout ce qu'il y avait de plus humain, hormis en fin de compte ce noyau dur en moi. Car j'étais un hybride, après tout. Je repoussais toutes ces pensées, et hochais la tête en écoutant d'une oreille distraite la fin de l'histoire d'une vieille dame. Mon regard couleur de sable coula sur elle, une lueur amusée brillant dans mes prunelles pâles. Cet endroit était paisible, et il exhalait une impression de douceur que ne connaissaient pas les grandes villes. Alors que je finissais de noter ce qu'on m'avait dit, du bruit me fit tourner la tête, un sombre pressentiment m'oppressant soudain le coeur.

Plus loin, des gens courraient, criaient. Je fronçais les sourcils et m'approchais du port, carnet sous le bras. Je regrettais soudain de n'avoir emmené que mon bâton de marche. Simple bout de bois aussi grand que moi, dont le bas avait été usé par les frottement au sol, et dont l'embout en haut s'était arrondi pour y caler ma main. Lourd, le bois formait des noeuds doux dont la sensation m'était familière. Je soupirais intérieurement, et mon coeur se mit à battre plus fort quand j'entendis les mots qui résonnaient partout, vagues de panique et d'horreur, mots jetés ici et là dans une confusion totale.

Les pirates, les pirates ! Ils viennent encore nous piller et nous tuer ! Vite cachez vous, ils n’épargnent jamais ceux qu’ils croisent ! dépêchez vous ...

Partout autour de moi, des gens vidaient leurs étals, se dépêchaient de rentrer chez eux. La peur et l'horreur se lisaient sur leurs visages ; avaient-ils déjà vécu de tels pillages ? Etait-ce cela, leur quotidien ? Dans leurs gestes, il y avait une habitude et une familiarité écoeurante. Cependant, je ne me laissais pas aller à juger ; j'étais un religieux, et je me devais de ne pas prendre parti. Cependant, n'étais-je pas non plus sensé prôner justice et bien-être ? Je soupirais encore, et mes narines s'évasèrent en voyant un groupe d'hommes armés arriver de la plage. Leurs bottes étaient encroûtés de sable, leurs vêtements usés et blanchis par le sel de la mer. Immédiatement, mes instincts de prédateur prirent le dessus, et je m'abaissais pour me camoufler derrière des caisses laissées à l'abandon. Froidement, je calculais mes chances. J'avais autrefois été un guerrier, et je m'étais toujours entraîné au cas où. Etait-ce pour cela que les dieux avaient continué à me donner la motivation de garder musculature et agilité ?

Serais-je capable de me battre dans ce corps d'humain ? Autrefois prince des cieux, rapace guerrier, j'avais mes ailes pour me porter ; aujourd'hui, mon corps était humain, camouflé par un pouvoir illusoire de transformation. Mais ici, je ne pouvais montrer mon réel aspect. J'étais tiraillé entre bien des émotions, mais la lâcheté n'en faisait pas partie. Un coup d'oeil aux alentours me révéla une silhouette cachée derrière un mur. D'où j'étais, nous pouvions échanger un regard, moi accroupi, lui adossé contre la paroi de la maison. Des cris, des pleurs ; la mort, le sang. L'odeur me parvenait d'ici, âcre, métallique, écoeurante. La cruauté de l'homme n'avait pas de fin. Je respirais doucement, pour calmer mon coeur qui cognait dans ma poitrine ; mon bâton était étalé au sol, tenu par ma main. Peut-être serais-je capable d'en étaler un ou deux, voire d'en assommer un troisième. Mais ils étaient bien trop nombreux. Je grimaçais, serrais les dents ; je ne pouvais laisser la cruauté et la haine prendre le pied sur ces pauvres gens. Mon regard sable regarda un instant le sol ; dussé-je mourir dans cette tentative, je devais essayer de sauver ce village. Ces êtres cruels ne l'étaient pas juste parce qu'ils étaient humains ; cependant ma bonté et l'égalité dont je faisais preuve envers les races n'était pas forcément partagée. Grinçant des dents, je secouais la tête pour chasser une poussière, et mon poing se serra sur mon arme.

Puis je fis un signe à la silhouette. Peut-être à nous deux pourrions-nous faire quelque chose ? C'est alors que mon regard acéré comprit bien des choses, en y regardant de plus près : oreilles pointues, stature musculeuse et haute, mais surtout l'uniforme. La Garde Pourpre. Je retins un hoquet, le visage assombrit. Cet homme savait se battre. Mais si il apprenait que j'étais un hybride, sans maître, j'aurais le droit aux geôles. Les dieux ont un humour si particulier, songeais-je avec un rictus carnassier.

Donnez moi force et courage, offrez à mon bras la force de la justice et rendez moi aussi implacable que possible contre ces êtres cruels qui prennent la vie d'autrui sans aucun droit. murmurais-je tout bas comme une prière autant qu'une sentence.


Dragnis
Ojûn Matto Ta Waci
Ojûn Matto Ta Waci
Dragnis

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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Mar 11 Fév - 23:35

Delma était loin derrière eux. Depuis un moment déjà, les chevaux faisaient crisser leurs sabots sur les sentiers. Pensive, la Dragnis se laisser balloter par les cailloux qui malmenaient les roues fragiles de la carriole.  Pour une fois, elle avait décidé de ne pas faire la route seule. Ses yeux fixaient le vide, sans jamais s'attarder sur les champs qui les entouraient, ceux-ci étant occupé à disparaitre peu à peu pour laisser place à un paysage plus aride et à un air plus salé.

Ojûn repensait à Enzora. C'était à présent bien loin derrière elle, et la Dragnis commençait à ne plus réellement s'inquiéter de voir surgir n'importe où n'importe quand l'elfe qu'elle avait volé. Et cogné aussi,  par la même occasion. Rien que d'y repenser, cela lui faisait lui creusait douloureusement l'estomac. Alors elle écartait tout cela de son esprit : il était loin maintenant.

Un morceau de pain et une eau au goût douteux plus tard, sous une fine pluie, voilà que le convoi arrivait doucement mais sûrement au petit village. Lourdement chargées de vin delmacien, les tonneaux ne cessaient jamais de faire clapoter leur contenu au fil de la route. A Delma, Ojûn avait habilement négocié pour pouvoir ainsi accompagner le convoi privé.

Bon, en réalité, elle avait été aidée, contre son gré, par son physique visiblement assez plaisant aux yeux d'un jeune gaillard habitué des routes, et visiblement proche du Maître caravanier. Oui, en fait c'était son fils, avait-elle compris plus tard, ce qui expliquait toute l'influence de ses propos. Le Maître était un gros bonhomme, aux doigts outrageusement habillés de bagues. S'il avait un goût prononcé pour un luxe bien plus gros que lui, il était généreux et son air bonhomme le rendait sympathique. Il avait donc, sans ronchonner, apprécié la petite monnaie proposée par Ojûn, et accepté sa compagnie.

La route avait donc été; ce qu'on pouvait qualifier d'agréable et sans encombres. Finalement, Ojûn avait même fini par s'amuser du jeune garçon qui pavanait devant elle sur sa jolie jument pie.  Baldin était le nom sous lequel il s'était présenté, et n'avait jamais cessé de glisser de petits compliments lorsqu'il s'adressait à elle. Il avait l'air d'un doux rêveur, doté d'une bravoure sûrement stupide. La demoiselle avait donc porté sur lui un regard plutôt bienveillant, voire même attendri, tout en ressentant une sorte de profonde peine qu'elle ne comprenait pas.

Une escale était prévue dans un petit village, sur les côtes qui qu'ourlaient les vagues de l'océan. Lorsque le convoi était arrivé, la nuit avait déjà commencé à assombrir le ciel. Ou bien était-ce la pluie fine qui battait les toits. Les hommes s'étaient réfugiés dans l'auberge, pour y réchauffer leurs épaules humides, et s'asseoir sur autre chose que d'inconfortables selles en bois. Ce soir, ils dormiraient tous plus ou moins confortablement dans un lit, et l'idée ne les laissait pas insensibles. Plutôt gais lurons, ils avaient prévus de passer la soirée à manger un repas chaud à base de poisson, pour après se laisser tenter par quelques jeux de dés et de cartes. Si Ojûn avait accompagné la bande pour le repas, c'est très vite qu'elle s’éclipsait pour aller marcher un peu, malgré l'insistance de Baldin et son air un peu triste.  Pour le consoler, Ojûn lui avait offert un petit sourire, et cela avait semblé suffire.

La nuit rendait les ruelles inégales très silencieuses. Les filets pendaient sur les balustrades, et une vieille odeur d'algue et de poisson signifiait parfois un égout proche. En se dirigeant vers le petit port de fortune, Ojûn comptait venir y apprécier le roulement des vagues. La demoiselle avait rabattu sur sa tête le gros capuchon qui l'empêcher de finir aussi trempée que les quais. Bélize autour de la nuque, elle continuait son chemin, parfois accompagnée par le miaulement rauque d'un chat mécontent.

La balade nocturne avait semblé infinie. Et puis, un simple clin d’œil, et c'était comme si l'on était plongé dans un espace temps différent. Que s'était-il passé ? Comment était-ce arrivé ? Des cris, des pleurs, des coups.

Sur le sol gisait le corps agonisant de Baldin, qui allait mourir lentement par la lame acérée qui lui avait traversée le ventre. Ojûn se sentait transpercée par la peine et par son impuissance. Si le Destin avait choisi cela, sa cruauté la rendait furieuse.  

Les hommes des mers étaient venus. Ils avaient envahi les quais, causé des cris. Et dans l'empressement, le convoi avait visiblement décidé de vite s'enfuir. Mais tous, n'avait pas réussi à s'en sortir, et la bravoure un peu stupide était celle qui mourrait la première.

Cachée près de gros tonneaux contre un mur, son cœur battait fort. Il battait de peur, une peur horrible qui faisait trembler les mains et coupait le souffle. Si elle s'était sentie effrayée quelques fois, jamais l'horreur ne l'avait envahie ainsi. La Dragnis priait, au fond d'elle-même. Elle priait le Destin, ou même n'importe qui au final cela l'importait si peu : elle souhaitait juste que le reste de ses compagnons de route soit toujours en vie.

Son corps était si faible. Et Ojûn se rendait compte que son âme l'était aussi, car l'un ne contrôlait plus l'autre, ce qui la rendait si vulnérable dans sa mortelle immobilité. Pourtant au fond d'elle, une voix hurlait, un cri aigu qui lui ordonnait de fuir, de courir plus vite qu'elle ne l'avait jamais fait. L'image terrifiante s'imposait à elle, sans jamais vouloir quitter son esprit. Quand ce qui ressemblait à des bruits de bottes semblaient s'avancer vers elle, ses jambes avaient décidé qu'il était temps d'en finir, et ce sans consulter le reste du corps auquel elles appartenaient. Ce qui l'avait menée à une course maladroite mais rapide, sans que jamais elle ne se retourne. Elle avait bien trop peur d'y voir la silhouette assassine plus proche qu'elle ne le souhaitait.  

Dans les ruelles, les bruits étaient étouffés, alors elle s'autorisait un moment de répit. Juste pour reprendre son souffle, qui lui déchirait les poumons et rendait sa gorge douloureuse. Ojûn avait l'impression qu'elle allait s'évanouir. C'est à ce carrefour, qu'elle tentait de retrouver une forme physique qui lui permettrait de repartir dans sa course folle. L'effort précédent l'avait épuisée, et sa vue était brouillée : elle n'avait pas aperçu l'ombre cachée. L'ombre de celui qui avait sûrement un ressentiment certain à son égard.  Ojûn ne verrait celle-ci que bien après, après avoir été attrapée par l'énorme bête qui elle l'avait saisie sans aucune hésitation. Parce que les ombres n'étaient jamais seules, et que les ennemis étaient différents.

La bête était sûrement hybride, et appartenait visiblement à l'équipage qui avait décidé de causer quelques tracas aux villageois. Large et haut, il avait été silencieux comme un requin, avant que ses terribles mâchoires ne viennent se refermer sur la gorge d'Ojûn.

Sans avoir le moindre besoin de faire appel à sa force, l'animal avait soulevé Ojûn par la gorge et les épaules, s'étant fermement saisi d'elle. Plongée dans les poils crasseux de la bête, il avait marmonné quelque chose après l'avoir reniflé, dans une langue qu'Ojûn n'avait pas compris. Ou peut-être tout simplement que sa peur l'avait rendu sourde à toute parole. Les doigts épais et pointus lui brûlaient la gorge, et sans comprendre elle se retrouvait jetée au sol.  

Elle n'avait jamais rencontré aussi vite et aussi brutalement un sol de pavé trempé. Sa mâchoire lui faisait sérieusement mal, et la demoiselle sentait sur sa langue un horrible goût de fer.

Le museau levé, le pirate avait reniflé d'autres odeurs. Et son ouïe d'autres bruits, de ceux qui annonçaient des échanges musclés, et cela allait peut-être lui plaire. Mais visiblement, il n'oubliait pas pour autant la donzelle trouvée là, et c'est par la cheville qu'il comptait trainer la bougresse dont la lèvre était ouverte. Son autre main quant à elle, tenait fermement un grand sabre, assez large pour qu'Ojûn puisse se cacher derrière au moins, adapté à la taille de son propriété.

Un grondement avait été adressé aux deux petits filous bien cachés, et armés. Toujours aussi horrifiée, Ojûn essayait de plonger ses mains dans sa poche pour se saisir du poignard. Mais le fait d'être trainée comme une vulgaire putain sur le sol, ce qui lui râpait le dos et lui remontait les vêtements d'une manière tout à fait désagréable, ajoutait de la difficulté à son projet. Et ses mains tremblaient, encore, et encore.

La nuit avait été forte en émotions. Et Ojûn pensait qu'elle était arrivée à un stade où il n'était pas possible de faire pire. Mais en fait, si. Car l'un des deux hommes ne lui était pas inconnu. Elle se demandait si il était possible qu'elle se mette à vomir. Sûrement.  Mais elle espérait pas dans l'immédiat, ce serait peu pratique.

Elfe
Nufhaj Eïgiri
Nufhaj Eïgiri
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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Mer 12 Fév - 10:15

Que faire ? Le temps passait mais rien ne lui venait à l’esprit. Il n’était pourtant pas étranger à ce genre de situations, même s’il n’avait pas encore été confronté à autant de malfrats à la fois. Son regard, toujours occupé à observer les alentours à la recherche d’une solution, se figea soudain sur une silhouette accroupie un peu plus loin, cachée tout comme lui, à l’abri entre quelques caisses laissées à l’abandon. Si l’on ne s’attardait que peu de temps sur cet homme, les seules choses que l’on aurait remarquées seraient son accoutrement étrangement familier à celui d’un moine, la capuche lui recouvrant la tête ainsi que le bâton empoigné dans sa main.

Mais quelque chose d’autre avait retenu son attention ; on pouvait deviner une certaine carrure, dessinée sous les plis de sa bure. Son visage ne semblait pas non plus être celui d’un moine classique, souvent défini par quelques rides, un air joufflu et une calvitie déjà bien avancée. Non, le sien semblait plutôt carré, composé de traits nets formant un visage plutôt jeune. Peut-être savait-il se battre … De toute manière, aller à sa rencontre était sans doute la meilleure chose à faire étant donné qu’aucune autre idée ne lui avait traversé l’esprit. S’il savait se battre, ils auraient vraisemblablement plus de chances de s’en sortir à deux plutôt que seuls.

Un coup d’œil à gauche, un autre discret à travers la ruelle adjacente et Nufhaj s’élança rapidement jusqu’à son probable échappatoire. Même si seulement une dizaine de mètres les séparaient, à chaque instant l’un des pirates aurait pu apercevoir l’elfe. Mais heureusement pour lui, les étalages renversés ici et là ainsi que le sable qui s’élevait grâce au vent lui permit d’arriver sans encombres jusqu’à l’homme repéré un peu plus tôt. Il s’assit à ses côtés, accroupi et adossé contre une haute caisse en bois, prenant soin de vérifier s’il n’avait pas été repéré. Sans prendre le temps de faire les présentations ni de lui serrer la main, Nufhaj lui demanda :


« Savez-vous vous battre ? On va avoir besoin de se serrer les coudes si on veut  s’en sortir vivants. »

Avant même d’espérer entendre une réponse de sa part, un grondement lourd et inquiétant parvint à ses oreilles. Qu’est-ce qui pouvait bien émettre un son comme celui-ci ? Peut-être un chien, se dit-il. Le regard désormais posé sur la chose lui donnait sa réponse : pas un chien, mais une grande bête recouverte de poils, à mi-chemin entre un homme et un bouc. Même si sa taille paraissait être identique à celle de l’elfe, sa carrure, elle, était incontestablement imposante. Étrangement, ce n’est pas cela qui retient son attention, mais plutôt la femme qu’il traînait au sol, derrière lui …

Même si le sol ainsi que le sang l’avaient salie, elle et ses vêtements, il aurait pu la reconnaître entre mille. Ojûn, cette garce qui s’était enfuie avec son argent après lui avoir lancé son poing au visage il y’a quelques semaines, à Enzora. S’il s’était promis d’au moins récupérer ce qu’elle lui avait dérobé plus tôt, il n’avait pas encore réfléchi à sa façon d’agir si le hasard avait décidé de les amener à se recroiser … Mais pour l’heure, l’hybride était bien plus préoccupant que les déboires qu’il avait eus avec la jeune femme. Pendant qu’il observait Ojûn en se ressassant les événements déroulés auparavant, l’hybride avait eu l’occasion de s’approcher plus près d’eux. L’énorme sabre qu’il tenait fermement dans sa main n’augurait rien de bon.

Les mains de Nufhaj étaient toujours posées sur les poignées de ses lames, mais celles-ci venaient d’être dégainées. Alors qu’il s’était relevé pour faire face au pirate, il posa son regard sur l’homme vêtu de la bure. Son regard suffisait à lui faire comprendre ses intentions, mais allait-il décider de le rejoindre ... ?

Hybride
Alto Crow
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Hybride

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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Mer 12 Fév - 11:56

Pirates !


Nufhaj Eïgiri | Ojûn Matto ta Waci | Alto Crow


 

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Peur et sang. Comment cela pouvait m'empêcher des résurgences de flotter à la surface comme autant de cadavres ? La guerre n'est jamais belle. Il n'y a que les idiots trop braves pour être intelligents qui s'imaginent que le champ de bataille regorgent d'hommes honnêtes. La plupart feraient tout pour survivre : s'abaisser, s'humilier, souiller pitié, honneur, justice ; qu'est-ce que tout cela face à quelques instants de plus dans une vie ? Je gardais les dents serrées, quand la silhouette plus loin s'approcha. Peut-être les dieux regardaient-ils de ce côté ci, en tout cas, nul pirate ne vint trancher la gorge du Garde. Il s'abaissa, et l'empressement de la bataille autour d'eux en vint à les faire alliés, malgré la gigantesque méfiance qui m'enserrait le coeur comme une tempête. Un geste, un faux pas, et je me retrouvais derrière des barreaux, ou pire.

Oui soufflais-je, et malgré moi, ma main se serra davantage sur mon bâton. Mes jointures devinrent blanches sous l'effort, et je décrispais comme je pus mes doigts du bois. Du calme, du calme.

Mais en même temps que je donnais ma réponse, un grognement sourd se fit entendre, et je sentis ma peau se cloquer de chair de poule. Peut-être les autres races ne comprenaient-elles pas, ou alors instinctivement, mais en tant qu'hybride, je savais ce que cela voulait dire. Je me redressais d'un bond, sur le qui-vive, face à la créature qui se dressait devant moi et l'elfe. L'odeur de sang assaillit mes narines, et mes prunelles de sable se posèrent sur l'hybride. Il semblait bestial, souillure de ma propre race ; c'était à cause de créatures comme lui que les hybrides passaient pour juste dignes d'être utilisés comme esclaves. Je serrais les dents et carrais les épaules, tout en détaillant la jeune femme qu'il traînait. Vivante, de toute évidence ; le sang frais dont l'odeur métallique me parvenait venait d'elle.

Je fronçais le nez, et retins un grondement. Je détestais avoir à me battre ; il était trop simple de voir à ma façon de bouger que je n'avais pas passé ma vie dans un lieu de religion. J'allais de toute façon me contenter de mon bâton. J'espérais de tout coeur ne pas avoir à dévoiler ma réelle identité. J'hésitais un instant, et renonçais à prêcher les bonnes paroles des dieux : sur de tels individus, cela n'aurait aucun effet. Debout, immobile comme une statue, je continuais d'observer l'immense bête qui nous observait, prête à en découdre. L'elfe à mes côtés, en bon garde sensé faire régner la justice, avait dégainé deux poignards effilés. Le sabre du pirate rivalisait sûrement en coupant. Mon bâton faisait pâle figure à côté. Mais j'avais néanmoins l'expérience, alors qu'on me jugeait sûrement inoffensif. Pour un peu, et un rictus narquois aurait flotté sur mon visage. En attendant, je gardais mon masque d'impassibilité. Je sentis le regard du garde sur moi, et hochais très doucement la tête. Puis, mon bâton bougea, et je dis d'une voix à la fois calme et forte :

Honneur à vous.

Un pas en avant, je glissais sur moi-même, me retrouvais près du flanc de la bête, et d'un geste du bras, je cognais le pommeau brut de mon bâton sur le poignet de l'hybride. Dans un beuglement, il lâcha son arme - j'avais touché un nerf, et sous la douleur, il n'aurait pas pu la garde en main. Nouveau mouvement, comme une danse, et je me retrouvais derrière lui, alors qu'il me cherchais, avec un temps de retard. Mon bâton, comme une extension de moi, roula entre mes doigts, et vint frapper de nouveau le dos de la main, manquant de briser les os - si je l'avais désiré, j'aurais pu. Il lâcha également la demoiselle et je me mis entre eux deux. Cependant, plutôt que de penser à moi, la bête cherchais à ramasser son sabre. Qu'il fasse affaire avec l'elfe.

Mais avant d'avoir pu aider la demoiselle, un pirate s'avança vers nous. Avait-il entendu son compagnon, ou était-ce la curiosité et le hasard qui l'avaient amenés là ? Je grognais entre mes dents, et me mis à côté de la jeune femme encore à terre. J'allais devoir faire face. Bâton en main, je ne savais si le pirate m'avait vu le manipuler ; si oui, l'effet de surprise quant à ma force était parti en fumée.

Allez-vous bien ? demandais-je enfin. Derrière moi, l'hybride empestait, et je sentais sa présence avec une méfiance mâtinée d'excitation. J'aurais voulu ne pas ressentir ça, mais c'était trop imposant, c'était comme quelque chose qui s'imprégnait en moi : j'avais déjà vécu de telles situations, et malgré ma dévotion et ma vie religieuse, je ne pouvais ignorer mon passé. Ma pose martiale, prête à se battre, indiquait bien mon statut étrange. Je gardais un soupir dans ma gorge, attendant que l'homme en face de moi ne s'avance encore, encore un peu, à portée de bâton.


Dragnis
Ojûn Matto Ta Waci
Ojûn Matto Ta Waci
Dragnis

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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Mer 12 Fév - 13:51

La Dragnis se débattait toujours, secouant ses jambes dans l'espoir vain de voir la large main lui lâcher la cheville. Le monstrueux pirate ne semblait même pas sentir les coups de pieds qu'elle lui donnait avec son autre pied. Ojûn se sentait furieuse, elle se débattait et gesticulait dans tous les sens pour échapper à l'étreinte qui s'annonçait mortelle. Peut-être aurait-il été plus judicieux de ne plus bouger, l'immobilité ayant toujours désintéressé les chasseurs dont l'âme était toujours un peu joueuse.

Le froid et l'humidité du sol se collait à la peau de son dos dénudé. Mais cette désagréable sensation n'était rien à côté de ce qu'elle craignait. Le pire, c'est que même si elle fuyait la bête, il y avait toujours Nufhaj. Comment l'avait-il retrouvée ? Elle regrettait tellement d'être venue jusqu'ici. Mais si cela se déroulait ainsi, peut-être était-ce parce que quelque part, le Destin l'avait décidé. Quel sombre dessein lui réservait-il ?

Elle avait croisé son regard. L'empressement l'empêchait d'y lire quoi que ce soit, mais les yeux de la Dragnis étaient grands ouverts et remplis de peur. Après une secousse donnée à son petit corps trainé, la bête trouvait l'elfe plus intéressant. Et...Tiens, un autre homme ? Ojûn ne l'avait pas vu. Une drôle d'allure, qu'elle n'avait pas souvent croisée. Elle ne reconnaissait pas les vêtements. Qui était-il ? Elle lui trouvait un air de bandit en errance sur les routes. Peu importait. Il avait visiblement l'intention de sauver sa peau, et donc celle de la Dragnis par la même occasion. Elle devait en profiter pour fuir.

Son pied était enfin relâché. L'habilité de l'inconnu était étonnante. Sans s'attarder sur la suite des évènements, son instinct lui dictait la fuite immédiatement. L'adrénaline lui avait coupé toute sensation, car c'est avec surprise qu'elle découvrait sa cheville bleue. Oh. La bête avait serré tellement fort, que la circulation du sang lui avait été coupée.

Après s'être roulée sur le côté, en se trainant un peu plus loin, elle découvrait que se remettre debout n'était pas pour tout de suite. Sa jambe était toute engourdie. Tant pis. A présent, elle pouvait récupérer plus soigneusement son précieux poignard, la seule arme qui pouvait l'aider à rallonger son espérance de vie.

Toujours au sol, elle voyait l'étranger s'avancer vers elle, et c'est donc vers lui qu'elle dirigeait la pointe de la lame, les mains tremblantes. Quelles intentions avait-il ? Peu importait, Ojûn ne voulait pas prendre le risque de les connaitre, du moins pas sans défenses.

Mais à peine cela de fait, que dans un bond agile se présentait un autre pirate. Ojûn reconnaissait l'homme, il se tenait aux côtés du grand pirate au large chapeau lors du meurtre de Baldin. Et son rire moqueur rendait évidentes ses pensées belliqueuses.

"Et bien, et bien, Makko. Tu as trouvé des petits oisillons qui piquent ? "


Son accent lui rappelait quelque chose. C'était un homme qui ne devait pas manquer d'éducation. De petite taille, élancé, il devait être de ceux qui exercent à la perfection les roublardises les plus tordues. Un assassin, un voleur. De ceux qui se fondent dans les ombres et qui volent les vies sans même que l'on puisse les apercevoir.

L'énergumène ne se souciait pas de son compagnon. Il avait dans sa main une dague assez longue, qu'il faisait tourner entre ses mains avec habilité. Ainsi, annonçait-il les prouesses dont il était capable avec ce joli dard. Derrière lui, il se sentait rassuré par celui qui s'appelait Makko. L'elfe auquel il faisait face serait occupé pendant un long moment, car les chairs de Makko étaient épaisses, et sa force impressionnante, même sans son arme. D'ailleurs, le mufle ne l'avait pas ramassée. Il n'avait même pas suivi l'étranger aux cheveux sombres. Le bâton ne le transpercerait pas. Et les lames du guerrier étaient plus attirantes.

"Ohlàlà, mais qu'as-tu trouvé là ?"


Un regard moqueur, et peut-être ravi. Il se tenait toujours loin, car son talent se lovait dans sa prudence. Contrairement à Makko, il était plus fragile, et il savait sûrement la douleur que pouvait causer un bâton, surtout quand on s'amuse à jouer avec les futures proies. Pour continuer sur son ton moqueur, il fit une petite révérence ridicules.

"Mesdames."


Ojûn, maintenant que se trouvait occupé le monstrueux Makko, et qu'entre elle et le vilain se situait l'étranger, retrouvait un peu de contrôle sur sa peur. Car maintenant, c'était de la fureur qu'elle ressentait. Elle avait été trop occupée pour entendre la question posée par l'étranger, et n'avait pas pris le temps de répondre. Pas besoin de ces futilités maintenant. Tant qu'elle n'était pas morte, tout irait bien. Mais l'adresse signifiait peut-être que cet étranger ne portait pas de mauvaises intentions, du moins à son égard, et c'était plutôt bon signe.

"Il va vous tuer."

Cela pouvait paraître certes, évident. Mais elle voulait surtout que cet étranger soit prudent, pas comme l'ami Baldin. Surtout avec un simple bâton. Aussi agile serait-il, une lame restait plus assassine.

Sa voix, aussi basse était-elle, avait été entendue par l'autre, qui élargissait au possible son sourire, et hochait de la tête. Mais son regard mesquin sous-entendait qu'il prendrait son temps pour la tuer elle, et Ojûn n'aimait pas du tout le sous-entendu. C'est alors qu'elle que d'un seul coup, un sursaut. Elle se souvenait. Stupide, stupide ! Tu as un couteau, fais-en usage !

Car elle remarquait enfin que l'inconnu projetait non loin d'elle , son ombre inquiétante. Ojûn n'avait jamais autant apprécié les ombres. Geste rapide, et la rampante plantait sèchement la lame dans le sol, visant entre les pavés pour enfoncer la lame dans la terre plus meuble que la pierre.
Surprise. Et voilà que cela arrachait un léger grincement à l'autre, qui s'était tordu. Elle ne savait pas ce qui avait été blessé, l'ombre étant imprécise. Et même si ce n'était rien de profond, il était au moins à présent désarçonné.

Elle espérait juste que l'étranger s'improviserait vite en sauveur. Mais genre, vite, parce que c'était pas le moment de compter les étoiles.

En attendant, elle ignorait encore que derrière eux, s'avançait une silhouette inquiétante, à la barbe grisonnante, et au large chapeau troué. Celle-ci faisait claquer ses bottes dans le calme absolu, profitant de la scène bruyante pour s'approcher sans être immédiatement vu.

Elfe
Nufhaj Eïgiri
Nufhaj Eïgiri
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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Mer 12 Fév - 15:39

L’habileté et la célérité dont avait fait preuve l’étranger étonna tout autant Nufhaj que l’hybride. Celui-ci s’était rapidement retrouvé désarmé sous les coups de bâton de l’homme à capuche. On pouvait lire une totale incompréhension dans ses yeux, tandis que Nufhaj affichait un large sourire en coin.

Au même moment, un autre pirate avait surgit de l’ombre pour venir s’ajouter à la fête. Sa stature était à l’inverse de celle de l’homme-bouc ; il n’était pas très grand ni bien musclé, mais il transpirait un côté malsain sous ses airs d’assassin. Quelques phrases s’échangèrent entre celui-ci et Ojûn, qui venait de saisir son poignard. Mais la bête en face de lui l’inquiétait bien plus, si bien qu’il n’avait pas entendu grand-chose de la discussion. Un mot lui parvint à l’oreille ; Makko.

Rapidement, ce Makko reprit ses esprits et afficha un air de mécontentement, laissant paraître sur son visage encore plus de haine qu’auparavant. Il semblait en avoir après l’elfe, même s’il n’était en rien responsable des coups qu’il venait de recevoir. Peu importe pour lui, il venait de ramasser son long sabre, tandis que son camarade se dirigeait vers Ojûn et le moine. Nufhaj fit deux pas en arrière, afin de gagner un peu de temps et d’examiner la situation du mieux qu’il put. Mais l’hybride s’approchait à grands pas, l’arme au poing.


« Et bien, à nous deux. »

L’elfe plissa les yeux, inspirant une longue bouffée d’air, puis prit son élan pour fondre sur son agresseur. Les deux épées qu’il brandissait dans les airs allèrent clinquer contre l’arme usée de Makko. Celle-ci ne se brisa pas. Au contraire, la force dont il faisait preuve avait réussi à repousser Nufhaj d’un bond en arrière. Mais il ne laissa pas le temps à la bête de se satisfaire de sa puissance, et retourna à l’assaut. Cette fois-ci, l’agilité avait triomphé sur la force brute ; la lame brandie dans sa main droite venait de le blesser à la jambe, si bien qu’il fléchit, son genou allant se caller contre le sol.

« Tu crois que tes vulgaires couteaux viendront à bout de quelqu’un comme moi ?! »

L’hybride avait du répondant, et en profita pour donner un violent coup de coude dans les côtes de Nufhaj qui tomba au sol un peu plus loin. Il était désarmé à son tour, l’une de ses épées s’étant échappée à plusieurs mètres, l’autre au sol sous la paume de sa main, grâce à laquelle il se tenait encore au dessus du sable recouvrant les pavés de la ruelle.  Le temps que l’elfe se redresse, Makko était déjà parvenu jusqu’à lui en boitant ; son arme, portée par son bras massif et velu tombait à son tour sur l’elfe ... Le sabre s’enfonça dans le sol. Nufhaj venait d’effectuer une roulade, esquivant de peu le coup du molosse. Sa lame n’était pas restée sur le sol mais l’avait accompagné, sifflant à travers le vent pour aller trancher la tête de l’hybride.

« Il semblerait, oui. »

La réplique clichée n’avait pas su rester au fond de sa bouche. En se relevant, la douleur qui s’immisçait entre ses côtes l’amena à poser sa main par-dessus, comme pour contenir plus aisément la douleur. Le temps n’était pas encore à la panse des blessures, ni même au règlement de compte ; une autre menace imposante s’approchait derrière Ojûn et son sauveur …

Hybride
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Hybride

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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Mer 12 Fév - 16:33

Pirates !


Nufhaj Eïgiri | Ojûn Matto ta Waci | Alto Crow


 

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L'hybride derrière moi s'intéressait plus au garde, et tant mieux. Je n'aurais pas été de taille contre lui, même transformé. Il m'aurait fallu repousser mes limites : j'avais certes de la force, mais ce monstre était une montagne de muscle et de rage. Face à ça, j'aurais été poussé dans mes retranchements, et je n'aurais sûrement pas pu gagner à mains nues, ou même armé de mon bâton. Alors que je regardais la demoiselle se relever, observant ses blessures, ses vêtements déchirés, je vis arriver un autre pirate. Oreilles pointues, air malin de renard. Je sus tout de suite que ce serait un adversaire d'une autre trempe ; son petit regard chafouin montrait qu'il m'avait vu me servir de mon bâton, et qu'il n'approcherait pas tant qu'il ne serait pas sûr de gagner. Ses paroles étaient railleuses ; avaient-elles pour but de nous faire fuir, de nous faire paniquer ? Hors de question. Un calme étrange s'était emparé de moi. Il ne sert à rien de se laisser contrôler par ses émotions ; elles iront souvent dans le sens contraire de ta survie. Contrôler ses sentiments, et non pas le contraire. Je sentais une pointe de peur me fouailler les entrailles, mais je refusais de me laisser aller à cette émotion de lâche. Au contraire, face à l'excitation grandissante, bien qu'invisible sur mon visage, qui commençait à gonfler en moi, je la laissais pénétrer dans mes veines comme un poison lent, pendant que prenais garde à ne pas le laisser approcher de trop près. Protéger l'inconnue. Je ne savais comme se débrouillait l'elfe, mais pour le moment, j'avais d'autres chats à fouetter que de l'aider à tuer l'hybride.

La dague qu'il faisait jouer dans ses mains prenait la lumière comme une étoile aiguisée. Je m'en méfiais immédiatement ; quelque chose me disait qu'il adorerait en caresser mes côtes. Puis, sans avertir, une voix, derrière moi. Me tuer ? J'eus un petit rire sans joie, qui n'annonçait rien de bon pour mon adversaire. Je ne tenais pas à prendre des vies, quelles qu'elles soient, mais je ne mourrais pas, non. Prenant garde à garder une longueur de bâton entre moi et l'homme, le temps s'écoula grain de sable par grain de sable, jusqu'à ce que la demoiselle sortit un poignard et ne l'enfonce par terre. Je mis un instant à comprendre : la grimace, les dents serrées. Je me secouais mentalement : cela ne me ressemblait pas de sous-estimer un adversaire. Celui-là avait espéré faire quelque chose avec les ombres. Mais je n'avais pas le temps de remercier la demoiselle ; il me fallait profiter de cet instant.

Je fis un bond en avant, plié en deux, presque parallèle au sol, profitant de mon allonge et de mon poids ; l'arme frôla mon crâne, y ouvrit une brèche, sans pourtant faire vraiment mal. Nous tombâmes l'un sur l'autre, et je roulais, avec l'agilité que donne l'expérience. Mon visage toujours impassible, je roulais de nouveau pour donner un coup de pied dans sa main, non sans recevoir avant un coup de poignard qui larda mon mollet. L'arme vola un peu plus loin, et alors qu'il tentait de me saisir à la gorge, j'attrapais ses cheveux et tirait sa tête en arrière. Elle cogna violemment le sol, mais malgré son étourdissement, il se débattait toujours. Me glissant derrière lui, j'eus un instant d'hésitation qui passa quand je le sentis sortir une autre arme cachée. Mon avant-bras vint trouver son cou, et d'une torsion, je lui brisais la nuque. Il lâcha sa seconde arme, et je me redressais, le souffle court ; mon front était ceint d'une blessure peu profonde mais qui aveuglait mon regard d'une traînée de sang frais ; mon mollet avait été plus profondément blessé et je grognais par devers moi. Je n'avais pas prévu qu'il réplique. Flûte ! Si j'avais pu, je l'aurais laissé vivre, moi ! Par réflexe, je ramassais le poignard, bâton dans l'autre main, et mon attention se tourna soudain derrière moi. Une ombre passa, et d'un bond maladroit en arrière, je pus échapper à la lame affutée du capitaine. Grand, musculeux, il était tout droit sorti d'un cauchemar. Comment un tel être pouvait-il exister ?

Puis je sentis la douleur. Il m'avait touché. De droite à gauche, torse et épaules se teignirent de rouge sous ma bure. Lancinante, brûlante, je serrais les dents, sans montrer le moindre signe. Mais, même à plusieurs, cet homme allait être dur à battre. Je n'avais plus le choix. Je reculais d'un pas malhabile, en tirant sur le haut de ma bure ; percée par les lames, elle s'arracha avec une facilité déconcertante. Je me retrouvais torse nu dans le vent froid, mordant et salé. Puis, en un clignement de paupières, l'espace sembla se flouter autour de moi, s'assombrir, alors que mon apparence humaine devenait plus bestiale. Partout sur mon torse, mes joues, mon front, apparaissaient des plaques de plumes d'un noir d'encre, duveteuses par endroit, semblant aussi coupantes que l'acier sur les deux gigantesques ailes musculeuses qui ornaient mon dos. Mon regard d'or rouge se posa sur le capitaine, qui partit d'un grand rire un peu fou. Des lignes de plumes sombres et minuscules comme des écailles courraient partout sur mon corps, et j'avais à présent l'air de ce que j'étais : un hybride corbeau.

Le petit prétrillion est en fait un hybride ? Cela risque d'amuser ton ami, le garde ... Un bref instant, cependant. Une fois que vous aurez tous tâté de ma lame, je vous promets que ton secret sera bien gardé, dévot. Prie tes dieux rapidement, ou ils n'entendront pas tes derniers mots.

Mon visage, barré de rouge du côté droit, était devenu un masque d'impassibilité. Je sentais ma véritable apparence, mes ailes dans mon dos, capables de m'emporter loin. Mais je ne pouvais laisser ce garde et cette fille - même si, lâchement, en moi, se disputaient l'envie de les sauver et celle, plus sourde, de les laisser ici. Ils ont vu ton apparence ; si ils meurent, ils ne pourront te dénoncer. Pourtant, je ne bougeais pas, à quelques mètres du capitaine. Je n'étais même pas armé. Puis je réalisais : bien sûr que si ! Mes longs doigts terminés par de longues griffes comme des serres, au bout comme de la corne, noire et écailleuse, mais aussi le poignard ramassé, mon bâton. Je ne pouvais abandonner.

Je vais tenter de le ceinturer, de l'aveugler. N'avancez que si vous êtes sûre de ne pas être blessée.

Sans laisser le temps à quiconque de réagir à mes propos, mes ailes s'étalèrent, et d'un geste, elles firent se soulever de la poussière dans une tentative désespérée d'aveugler mon adversaire. Poignard tenu en main à la façon des guerriers, lame le long du bras, côté rasoir en avant comme pour trancher une gorge, je bondis de nouveau, en espérant que le garde aux deux lames viendrait m'aider. Je partis à droite, et le capitaine planta sa longue arme dans la peau membraneuse de mon aile. Ignorant la douleur qui montait en longs arcs électriques, je le saisis à la poitrine, et réalisais qu'il était bien plus grand que moi.

Deux lames ! Maintenant ! criais-je, en enfonçant profondément mes doigts dans les bras du capitaine. Son haleine fétide, la douleur, tout cela commençait à faire vaciller la réalité autour de moi. Je m'étais saisi de lui, le tenant par la droite, mais je n'allais pas tenir bien longtemps ; mon torse l'inonda de sang, et je sentis la blessure s'ouvrir plus profondément alors qu'il souriait, un air machiavélique au visage.


Dragnis
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Dragnis

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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Jeu 13 Fév - 0:06

La petite Dragnis était ravie que l'étranger n'ait pas pris le temps de réfléchir à quoi que ce soit. Ce dernier s'était lancé assez rapidemment sur le petit pirate, qui lui avait été surpris par la blessure subie sans qu'aucune lame ne vienne jusqu'à ses chairs. Ojûn ne remercierait jamais assez ce forgeron d'Aratos pour l'avoir informée du pouvoir de cette dague. Car même si elle ne blessait jamais aussi fort que si elle tranchait directement les victimes, la magie qui faisait vibrer l'arme atteignait les victimes par leurs ombres. Et en fait, c'était plutôt pratique mine de rien.

Tout allait trop vite. Derrière eux, Nufhaj semblait occupé avec l'énorme hybride. Pendant un moment, Ojûn croyait même voir l'elfe perdre de manière lamentable. Elle avait presque eu mal pour lui, quand le coup aux côtes avait été donné. Puis elle avait eu une pensée un peu mesquine. Si il était assez amoché, il n'aurait plus la force de venir l'embêter elle. Peut-être même que s'il mou-...Non, tout de même.  Hop, pensée chassée.

La main toujours serrée autour du poignard, la demoiselle crachait au sol, débarrassant sa bouche du sang. Elle se sentait épuisée, et ses muscles commençaient à rendre sérieusement l'âme. Elle reportait son attention sur l'étranger, dont elle était plus proche et qu'elle considérait plus simple à supporter dans la bataille. Nufhaj était un guerrier, il avait certainement l'habitude de prendre des coups. Elle faisait confiance au Destin pour qu'il soit gardé en vie. Avec sarcasme, elle se disait qu'il serait gardé en vie ne serait-ce que pour lui donner la correction qu'elle méritait, après avoir osé le frapper et le voler.

Ces pensées passionnantes, elle les interrompait subitement par un cri étranglé. Traversé, le corps de l'étranger, lacéré par une pointe assoiffée. Et ce n'était pas là le petit pirate, qui avait été mis au tapis plus tôt rapidement dans un craquement sinistre. Mais bien le grand Capitaine. Malgré l'obscurité qui l'enveloppait, elle ressentait sur elle un regard perçant et glacial. Un regard que seule une âme à l'agonie pouvait avoir, que la soif de cruauté animait.

Dans un râle, Ojûn se redressait, ne sachant plus trop quoi faire. Elle se tenait au mur et secouait sa jambe pour lui redonner un peu de vigueur, alors qu'à ses lèvres gouttait l'infâme sang qui était le sien. La demoiselle sentait se tordre en elle son vilain démon laissé plus tôt derrière elle auprès d'un cadavre ami : celui de l'angoisse qui vous tord les boyaux et qui vous souffle qu'il allait se passer quelque chose, et que cette chose allait être terrible. Et à ses côtés, luttait un petit démon, agressif, celui de la fureur et qui voulait voir cette créature, qui ne devait certainement pas être totalement humain, simplement mourir dans d'atroces souffrances. Serrant les mâchoires, décidée à ne pas seulement assister à ce qui pouvait tragiquement se terminer, Ojûn comptait agir d'une manière ou d'une autre. Alors qu'elle se laissait peu à peu envahir par des émotions encore inconnues, elle était stoppée par une drôle de scène. Devant elle, s'étaient déployées de grandes ailes brillantes. Interloquée, la petite voyageuse amochée s'était figée, le souffle coupée.

L'étranger n'était pas comme un autre. Différent et en même temps si proche de la bête qui lui avait torturé la cheville : un hybride. Ou peut-être autre chose ? En tout cas, elle avait été fascinée par l'apparition des plaques noires sur la peau claire et humaine. De petites plumes, qui en devenait de grandes. Ojûn se demandait quel genre d'hybride était-ce. Un oiseau noir et lugubre comme la corneille ou son cousin le corbeau, ou un simple merle des jardins ? Sa contemplation était rapidement interrompue.

Tout continuait à se passer très vite, comme une course qui engageait de nombreux engrenages sans qu'ils ne puissent être stoppés, dans l'unique but de déclencher ce qui allait inévitablement arriver et qu'Ojûn redoutait jusqu'aux tripes.

Encore stupéfaite, et un peu perdue, elle regardait l'homme oiseau réussir à maintenir le grand capitaine. Il y avait beaucoup de sang. Et il était affreux de constater que celui-ci appartenait à l'oiseau.

Ce dernier hurlait soudainement quelque chose. Si l'étranger s'adressait sûrement à Nufhaj, Ojûn n'en avait absolument rien à faire. Un homme tenait celui qui faisait brûler en elle un feu terrible. Un feu dévorant, vorace, qui attendait qu'on assouvisse son appétit. Oubliée, la jambe. Oublié, le sang, la lèvre fendue. Oubliée la peur. Tout disparaissait dans le gosier brûlant de la rage.

Avec une rapidité incontrôlée, la demoiselle s'était jetée derrière le pirate. Le chapeau, elle l'arrachait pour saisir les cheveux et tirer son ignoble tête en arrière.. Elle ne se souciait même pas de savoir si l'étranger arriverait à le garder immobile. Elle était simplement ravie de voir que le sourire formait un rictus et que l’œil malin brillait maintenant d'une interrogation stupéfaite.  

"Baldin te passe le bonjour."
Une phrase sifflée entre les dents, car sa mâchoire était bien trop serrée pour s'ouvrir. Et puis, elle levait ses deux mains, fermement serrées autour du manche. Et la lame s'enfonçait violemment dans les épaules du Capitaine. Simplement parce qu'elle était trop petite pour atteindre autre chose. Ce qui avait suffit pour que le corps ne tienne plus réellement debout. Mais même une fois effondré, secoué par des convulsions sinistres, Ojûn n'arrivait pas à arrêter ses gestes. La lame voulait trancher les chairs. L'homme des mers mourrait en un dernier sourire, convaincu par sa mort, plus rien ne l'inquiétait. Alors elle voulait le lui arracher.

Elle se fichait de Nufhaj, elle se fichait de l'étranger. La Dragnis n'avait en tête que le corps crevé de Baldin, qui ne deviendrait qu'une triste charogne, jetée dans une fosse au milieu de tant d'autres. Alors elle continuait. Ses mains étaient rouges. Et le visage devenait qu'un amas de cervelle et de vieille chair lacérée, où les os se mettaient peu à peu à découvert.

Après plusieurs coups, Ojûn avait fini par s'arrêter, essoufflée. Le couteau fut jeté au loin. Et enfin un regard, lancé aux deux autres, comme si elle reprenait conscience de leur présence. Tout semblait soudainement si calme, si silencieux.

"Désolée."

Son regard croisait à nouveau l'horreur qu'elle avait commise. Et enfin, venait un haut le cœur qui l'emportait sur tout. Avec encore un peu d'humilité, elle se redressait vite pour aller vomir au coin de la rue, secouée par de nombreux sursauts et tremblements. L'odeur et la sensation du sang sur ses mains la répugnait, tandis que la bile lui brûlait la gorge.

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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Jeu 13 Fév - 10:06

Son souffle encore coupé par le coup reçu dans les côtes l’empêcha de prévenir ses compères du danger qui approchait. Ses yeux par contre, observaient la scène qui se présentait en face de lui. Le pirate confiant qui ne cessait de se vanter quelques instants plus tôt était à présent étalé au sol, inerte. Les poumons de l'elfe étaient désormais regonflés, mais trop tard ; le capitaine avait cisaillé le dos de l’étranger. Puis, la surprise se lu sur les visages. Un hybride corbeau, qui avait manifestement appris à gérer son apparence comme il le souhaitait.

La situation et la transformation de celui-ci embrumaient l’esprit de Nufhaj, si bien qu’il ne fit pas le rapprochement l’hybride et le devoir qui le tenait … mais le capitaine s’en chargea. Et il avait raison ; maintenant qu’il faisait partie de la Garde Pourpre, il n’aurait pas délibérément pu laisser filer, voire même aider cet hybride. Le doute l’inonda, un long frisson parcourait sa colonne vertébrale. Que faire, comment réagir ? D’un côté, une voleuse qui l’avait frappé et soulagé de la moitié de sa bourse et de l’autre, un hors-la-loi aux yeux de l’institution qu’il venait d’intégrer.

Mais la réflexion devrait attendre, le capitaine se trouvait à moitié immobilisé par les bras et griffes ensanglantés du corbeau, qui venait de crier quelque chose. Le ceinturer, l’aveugler, deux lames … ces derniers mots retentirent dans la tête de l’elfe qui reprit soudainement ses esprits. Ses jambes s’élançaient vers les combattants, les deux épées récupérées plus tôt étaient fermement tenues entre ses mains.

Ojûn avait été plus rapide, ralentissant la course de Nufhaj. Son poignard s’était frayé un chemin dans le dos du capitaine, déchiquetant sa chair dans un élan de rage. Celui-ci affichait toujours un large sourire mystérieusement inquiétant et, malgré l’étreinte que lui infligeaient les deux résistants, parvint à dégainer un couteau de sa main droite qui était encore libre. Dans un dernier souffle, la lame du capitaine se dirigeait vers le flan d’Ojûn, qui semblait trop préoccupée par les blessures qu’elle lui infligeait pour remarquer l’existence de la lame …

Le temps s’était ralenti et vint même se figer durant quelques secondes. Un cliquetis sourd retentit. Sans attendre plus longtemps, le temps et les mouvements reprirent leurs cours, mais le couteau du capitaine avait quitté la main de son propriétaire après s’être tapée contre la lame de Nufhaj. Le pirate expira son dernier souffle tandis qu’Ojûn avait lâché son arme pour aller vomir un peu plus loin.

Accroupi au sol, à quelques pas du corps inerte et de l’hybride, l’elfe se demandait pourquoi il avait sauvé la jeune femme du coup de poignard, usant même de son pouvoir de contrôle du temps. Pourquoi avoir sauvé celle qui l’avait frappé et volé auparavant ? Elle n’aurait sans doute pas hésité à lui planter un coup de poignard dans le dos afin de se débarrasser de tout problème éventuel, si elle en avait l’occasion. Il était affaibli, essoufflé. L’homme corbeau semblait très amoché. Il ne savait pas quoi faire …


« Et bien, on dirait que l’on forme une belle équipe … »

Il se relevait difficilement, s’aidant de la garde de son épée plantée au sol. Son regard se posait sur l’homme qui l’avait aidé au début de la confrontation. Il présenta son bras à celui-ci, proposant de l’aider à se relever dans un geste amical. Quelques mots furent encore prononcés, coupés par une respiration saccadée.

« Je vous remercie de votre aide … et de votre bravoure … mais vous savez. Vous vous êtes attardé sur mon blason, vous savez que je dois vous emmener avec moi. »

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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Jeu 13 Fév - 11:06

Pirates !


Nufhaj Eïgiri | Ojûn Matto ta Waci | Alto Crow


 

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La douleur était intense, venant de partout à la fois : blessure au front, blessure au flanc, blessure à l'aile. Le sang sourdait de partout, inondant mon être, et le capitaine que je tenais fermement dans mes bras. Son sourire avait quelque chose de malsain, comme si il connaissait la mort et l'accueillait à bras ouverts, nous défiant de l'accompagner. Mes doigts comme des serres étaient enfoncés profondément dans ses épaules, traversant tissu et chair, mais même cela ne pouvait effacer son sourire. Il ne se débattait même pas ! Dans un cri, j'appelais à l'aide. Même si il ne semblait pas vouloir s'enfuir, le capitaine me semblait capable de nous tuer tous, encore.

Mais l'aide ne vint pas d'où je l'espérais. La jeune femme s'approcha, le visage révulsé de rage. Durant un instant, je n'en crus pas mes yeux, mes prunelles d'or rouge posées sur elle, puis elle frappa. Le poignard traversa la poitrine de l'homme qui semblait s'en ficher comme d'une guigne, puis ce fut trop rapide pour que je comprisse quoi que ce fût. Sang, douleur ; l'inconnue réduisait en bouillir le capitaine, transformée en un avatar de colère, puis le garde fût tout près, déviant une arme que je n'avais même pas vu. Je m'effondrais une fois l'adversaire mort, et j'inspirais, le souffle sifflant. Je laissais aller et venir les vagues cuisantes de douleur, et passais le dos de ma mains sur mon front pour essuyer le sang coagulé. Je devais avoir l'air horrible, mais je m'en fichais. La jeune femme semblait malade, effrayée par ce qu'elle avait fait ; la même horreur s'affichait en moi. Autrefois, j'avais pu tuer sans y penser ; à présent, même si je pensais que les dieux avaient voulu que cela se passe ainsi, je me sentais dégoûté par mes actes. De loin en loin, j'entendis des cris. Les pirates s'égaillaient comme des moineaux, à présent que leur chef charismatique avait rendu le dernier souffle. Tant mieux ; la ville ne tarderait pas à être vidée de tout poison humain. Je fermais les yeux, essayant de refouler ma douleur ; la phrase de l'elfe me fit sourire d'un air torve : pouvait-on vraiment s'appeler une équipe ?

Puis, une terreur sans nom s'empara de moi. Je saisis la main présentée et me relevais, tandis que les mots me glaçaient. Je lui lançais un regard calme qui contrastait avec la tempête qui régnait en moi. Pourquoi les dieux m'avaient-ils poussés à me dévoiler à un homme capable de me vendre alors que je venais de l'aider, lui, cette femme, et ce village entier ? Je soupirais, puis secouais la tête.

Je refuse. Je suis navré, mais je refuse de vous suivre pour être enchaîné aux hommes. Ma race, tout comme la vôtre, n'en est pas moins digne de vivre que celle des hommes. Doit-on me traiter comme un animal parce que j'en ai certains attributs ? J'ai dévoué une partie de ma vie à la religion, me cachant grâce à mon pouvoir. Tout ces gens que je connais, leurs avis changeraient si ils devinaient que ma véritable apparence, c'est ceci.  Avec une grimace, entre colère, tristesse et acceptation, j'écartais mes ailes ; la douleur se fit plus vite, mais je l'éloignais. Plus tard. J'aurais le temps d'avoir mal plus tard. Pourquoi dois-je me soumettre à des lois qui m'apparentent à une bête tout juste digne de servir d'autres ? La servitude n'est pas une chose à cautionner. Et si vous êtes honnête avec vous-même, vous serez d'accord avec moi : malgré ce que les hommes font à mes semblables, j'ai aidé ce village. Je n'en retire ni gloire, ni récompense. Je l'ai fait, car c'était mon devoir ; non pas d'aider les hommes, comme un esclave, mais d'aider mes semblables, comme un dévot. Les humains ont peur des miens, car ils hésitent à voir chez nous une supériorité terrifiante ou une monstruosité qu'il faut craindre. Nous ne sommes ni l'un ni l'autre, nous sommes.  

Je soupirais, et repliais mes ailes dans une nouvelle grimace de douleur. Mes armes étaient tombées au sol, je ne savais quand. Mes doigts étaient empoissées de sang, et je ne désirais qu'une chose, me laver de tout cela. L'odeur métallique de mon propre liquide vital me soulevait le coeur ; ma silhouette se flouta un instant, et enfin, ce ne fut plus un homme aux ailes sombres qui se tenait devant les deux inconnus, mais le prêtre, à l'allure humaine, couvert de sang, toujours, le visage livide et les traits tirés. Je ne voulais pas me battre ; j'aurais pu m'enfuir, d'un bond, en m'envolant. Comprenait-il cela, aussi ? Que je mettais ma vie entre ses mains ? Je devinais ce qui le tenaillait : il se devait de m'emprisonner. Mais je voulais qu'il le fasse en connaissance de cause : cela était-il juste ? Servirait-il une juste cause, en envoyant aux fers un hybride l'ayant aidé, ayant sauvé d'autres humains ? Qu'il réfléchisse à cela.

Mon regard sable, fatigué, se tourna vers la demoiselle. Elle aussi, était couverte de sang, de morceaux d'os et de cervelle. La pauvre ; était-ce la première fois qu'elle tuait ? J'avais vu son joli visage transformé par la rage ; j'avais été comme cela, autrefois, luttant pour ma liberté mais réduisant mes ennemis en morceaux avec une rage implacable. Ce souvenir passé se moqua de moi, un instant : j'étais bel et bien devenu dévot, pour me sentir malade juste devant un homme tué avec un peu de barbarie. J'eus soudain l'air plus vieux que je ne l'étais ; ma vie se composait dans ces quelques minutes, dans l'avis d'un elfe qui était sensé être mon ennemi. Je n'avais pas envie de me soumettre, mais je ne voulais pas le blesser ou m'enfuir. Je priais silencieusement les Dieux de lui insuffler la bonne réponse.

Dragnis
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Dragnis

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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Jeu 13 Fév - 14:48

Pendant un moment, Ojûn n'avait fait que scruter les pierres mal taillées du sol humide. Elle n'arrivait même pas à se concentrer sur quoi que ce soit, le regard dans le vague.
Cela n'empêchait pas qu'elle puisse entendre les paroles de Nufhaj. Une belle équipe hein ? Tout en esquissant un sourire, elle se redressait péniblement et essuyait d'un revers de manche sa bouche sale.

Ses jambes tremblaient toujours, et son corps n'avait jamais semblé aussi lourd. Même ses paupières voulaient simplement se fermer. Allonge-toi là, roule-toi en boule, et avec un peu de chance, tout ça passera, et tout ira bien.  Haha. Ojûn soupirait. Sur le sol, gisaient les trois cadavres. Elle n'osait plus regarder celui qu'elle avait défiguré.

Vidée de toute énergie, c'est d'un pas trainant que la demoiselle se dirigeait, sans le fixer, vers le cadavre qui était son oeuvre. Une main tremblante et écorchée, c'était ce qu'elle tendait pour se saisir du large chapeau arraché à son propriétaire un peu plus tôt. Ses doigts, doucement, glissaient sur le cuir rigide, granuleux. Ils décrivaient un arc de cercle troué à quelques endroits, guidés par la courbe imparfaite effectuée par les bords du chapeau. Ojûn ne savait pas ce qu'elle allait en faire. Elle ne savait même pas pourquoi est-ce qu'elle s'en était saisi. Sans le lâcher, la concentration dont elle avait fait usage pour l'observer s'évaporait, comme un retour à la réalité. Son bras se rabassait contre elle, faisant pendre le chapeau le long de ses flancs.

Avec des pas mal ajustés, un peu comme si elle avait trop bu, Ojûn s'avançait vers le duo qui hésitait. Jusqu'à elle vibraient les conflits effectués par les sentiments des deux autres, qu'elle même finalement partageait. Que faire ? Nous nous sommes mutuellement sauvés, et voilà qu'à présent cet épisode passé, nous devons répondre de nos actes, ou de nos origines.

Le poignard était ramassé, et sa tête lui tournait encore après qu'elle se soit penchée en avant. Devant elle, dans un bruit de coussin de luxe que l'on bourre de plumes, l'étranger reprenait une forme plus humaine.

Mais l'étranger n'était pas ce à quoi Ojûn comptait se confronter dans l'immédiat. Elle ne se laisserait pas attraper. Certes, elle l'avait frappé, et volé. Bon, elle en était pas fière. La Dragnis avait même oublié les raisons de ses gestes, bien trop focalisée sur l'acte en lui-même.

Ojûn ne voulait pas de nouvelles rixes. Elle avait eu son compte. Elle ne voulait même pas être en colère, ni même s'enfuir. Ca n'empêchait pas son instinct de survie de l'obliger à garder en main le couteau ensanglanté ramassé un peu plus tôt.

"Nufhaj Eïgiri..."

Elle voulait, même si elle ne doutait pas qu'il l'ait déjà fait, reporter l'attention de l'elfe sur elle. Elle ne s'était jamais vraiment penchée sur la question des hybrides, et leur statut au sein des territoires du Bas-Monde. On lui avait toujours enseigné l'Histoire, et celle-ci était écrite par le Destin. Si le Destin voulait que les hommes asservissent les hybrides, et bien soit. Pas besoin d'y réfléchir, ni même de remettre cela en cause. Et si le Destin décidait qu'il était temps pour les hybrides de changer la donne, alors il ne fallait pas arrêter cela. Ojûn trouvait que c'était une voie plutôt facile, pour justifier son interposition. Mais la Dragnis ne voulait pas prendre parti, parce qu'elle ne l'avait jamais fait, et qu'elle ne le ferait jamais. Ce n'était pas son rôle. Elle n'était pas censé juger si ce qui se déroulait, était juste, ou non. Pourtant, au fond d'elle-même s'agitait un sentiment contraire à cette loi. Et sûrement ce qui l'avait poussé à se glisser entre l'étranger et Nufhaj, faisant face au guerrier.

"Je crois...Que tu as des choses à régler avec moi, avant."


Elle se demandait bien ce que pouvait subir quelqu'un qui avait cogné, et volé. Elle regrettait presque subitement ses paroles. Elle luttait, réellement, pour faire face. Pour une fois, elle ne fuyait pas, ni ne tenait ses distances. Un râclement de gorge plus tard, elle reprenait la parole.

"Peut-être pourrais-tu oublier les plumes. Peut-être pourriez-vous faire une trève, et vous affrontez plus tard pour savoir si oui ou non, tu emmèneras cet homme dans une prison ?"


Ojûn était étonnée de pouvoir encore aligner autant de mots, tout en faisant en sorte à ce que cela reste compréhensible. Elle se trouvait même plutôt claire et concise. Elle qui d'habitude, ne savait jamais trop quoi dire.

"Et puis, tu as aussi des blessures à aller guérir. Une chose à la fois, tu ne penses pas ?"

Sa voix n'avait, jusque là, pas été très forte. Mais elle était douce, et calme, comme elle ne l'avait que très rarement été depuis qu'elle avait quitté la Citadelle...Voire jamais. Elle espérait que l'elfe aurait un peu de bon sens. Elle lui adressait même un petit sourire, un peu triste et épuisé.

"Promis, je ne te frapperai plus."

Elle avait vraiment hésité. Et son geste s'était arrêté tellement l'hésitation était grande, vraiment. Ojûn espérait le récupérer, parce qu'elle n'imaginait pas finir ses jours dans une prison, mais bien dans sa Citadelle, et pour y arriver, le couteau s'était révélé être un bon compagnon.  Mais, la lame retournée vers elle-même pour présenter le manche à celui qui était fraichement Pourpre, Ojûn tendait le bras pour lui donner le couteau, et signifiait qu'aucune hostilité ne l'animait. Mais elle espérait vraiment qu'il le lui rende, ou qu'elle le récupère.

"Je l'avoue, j'aimerai peut-être secrètement que tu me mettes un coup et qu'on soit quitte. Avec une dette d'argent,  je n'oublie pas."

Elle disait ça presque en riant. Mais un goût amer lui restait au fond de la gorge. Car là-bas, un cadavre attendait d'être ramassé, et elle comptait bien l'enterrer proprement, comme la coutume humaine le voulait.

Elfe
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Nufhaj Eïgiri
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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Jeu 13 Fév - 15:50

Même s’il avait évoqué son devoir quant à l’hybride, le doute l’imprégnait toujours. Alors que l’homme corbeau s’était aidé du bras de l’elfe pour se relever, une expression étrange se dessina sur les traits ensanglantés de son visage. Le discours qui suivi n’aida pas Nufhaj à se décider, seulement à pousser un long soupir. Ses paroles étaient justes et plein de bon sens, on arrivait même à y lire de la tristesse accompagnée d’incompréhension. Tout au long de son enfance, les valeurs inculquées à l’elfe par ses parents prônaient la justice et l’équité des êtres vivants, contrairement à la plupart des enseignements humains. Jusqu’à son départ, jamais il n’avait croisé d’êtres asservis autre que les dragons. Mais aujourd’hui, toutes les rencontres, tous les événements qu’il avait vécus changeaient la donne. En tant que membre de la Garde Pourpre, il ne pouvait renier les lois, surtout si peu de temps après son intégration. Ses idées devenaient plus claires, mais Ojûn s’interposa entre lui et l’hybride. Ses paroles étaient sensées, elle avait raison ; l’heure en était au règlement de comptes, elle avait toujours une dette à payer. Le doute l’envahissait de plus belle …

« Non ... je ne peux pas oublier les plumes. Contrairement à toi. »

Il se saisit calmement du couteau qu’elle lui offrait, et le laissa glisser entre ses mains jusqu’à ce qu'il lui échappe et que la lame s’enfonce dans le sol.

« Tes actions appartiennent désormais au passé. Mon intégration dans la Garde représente un nouveau départ pour moi, je ne t’en tiendrai donc pas rigueur. Ecarte-toi s’il te plaît. »

Il n’avait pas attendu qu’elle se décide pour la pousser délicatement afin de se libérer le passage jusqu’au hors-la-loi. Hors-la-loi, oui, c’était bien là le choix qu’il avait fait, malgré son désaccord à propos les lois liées à l’esclavagisme. Il s’adressa à lui, rengainant son arme à l’intérieur de son fourreau.

« Vous avez raison … Mais pour maintenir l’ordre, il faut faire régner la loi. Et je suis désolé d’avoir à vous emmener avec moi, surtout après ce que vous avez fait pour ces gens. Alors je vous le demande, s’il vous plaît : n’opposez pas de résistance … »

Il était sincèrement désolé de devoir en arriver là, mais il s’y sentait contraint. Peut-être l’homme corbeau n’allait-il pas se laisser faire, montrer son désaccord en se saisissant d’une des armes au sol … mais il était blessé et affaibli, plus que l'elfe.

Si Nufhaj avait rengainé son épée quelques instants plus tôt, il ne s’agissait pas d’un geste irréfléchi ; il espérait ainsi convaincre l’hybride de l’accompagner. Il ne voulait pas se battre, aucun d’entre eux ne devait d’ailleurs le désirer, pas même Ojûn.


« S’il vous plaît. »

Son bras était à nouveau tendu face au hors-la-loi. Leurs regards se croisèrent, après que Nufhaj ait quitté celui d’Ojûn, sur lequel il s’était attardé quelques instants plus tôt afin de lui faire comprendre qu’il regrettait d’avoir à agir de cette manière.

Hybride
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Hybride

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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Ven 14 Fév - 10:25

Pirates !


Nufhaj Eïgiri | Ojûn Matto ta Waci | Alto Crow




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Je gardais mon regard posé sur l'elfe en face de moi. La demoiselle, près de nous, tenta de faire diversion. Je lui en étais plutôt reconnaissant. Et qu'elle tente de calmer ses possibles ardeurs me confina dans ma décision : je ne devais pas être capturé. Je refusais qu'on m'enchaîne voilà tout. Je glissais un coup d'oeil à la jeune femme : elle ne le frapperais plus ? Que s'était-il passé entre ces deux là ? D'un geste de la main, je tamponnais les blessures sur mon corps. Le sang sourdait, poisseux et tiède. Cependant, je redressais le visage, les traits crispés : elle voulait qu'il la frappe. Je refusais cela. Je refusais que l'on frappe quelqu'un, d'autant plus une femme ; elle pouvait l'avoir volé - j'avais compris cela, et qu'elle l'avait frappé, si j'avais bien suivi - un homme ne frapperait jamais une femme devant moi. Mais peut-être avais-je espéré trop : loin de faire attention à la demoiselle, l'elfe prit le couteau, avec des paroles glaçantes.

Il n'allait pas la frapper, encore moins lui tenir grief. J'étais rassuré de cela ; il avait un sens de la justice qui lui faisait honneur. Hélas pour moi. Je grinçais des dents en l'entendant refuser ma proposition. Pourtant, dans ses yeux brillaient une lueur de confusion. Hésitait-il ? Sentait-il ce qu'il y avait d'injuste dans sa décision ? Sa supplique ne tomba pas dans l'oreille d'un sourd, mais pouvais-je accepter de mettre ma vie en esclavage pour un peu de politesse ? Mon regard brilla soudain, comme de l'or, mais je ne bougeais pas. Nous étions tous les deux désarmés - ou plutôt, l'elfe avait rangé ses armes. Il n'avait pas l'intention de me frapper, et même si moi j'en avais eu l'envie, je n'étais plus en état. Je me sentais faiblir de minute en minute. Je soupirais tout bas, mais ne lâchais pas le morceau.

Une loi a t-elle un fondement de justice quand elle ne veut rien dire ? Faut-il faire régner des lois sans en comprendre les complications ? Voulez-vous vraiment appliquer des lois, alors qu'elles sont injustes et dénuées de sens ? Je comprends votre tiraillement. Mais je ne suis pas une bête assoiffée de sang. Je suis un dévot, et j'aime mes ouailles. Je prêche les dieux, tous sans contrainte. J'aime ma vie. Je ne suis pas si différent de vous. Je ne vous résisterais pas, si vous tentez de m'emprisonner. Mais réfléchissez à cela. Ce ne seront pas à vos lois que vous devrez mon esclavagisme, mais à vous seul. Vous êtes capable de faire toute la différence ; suivrez-vous les lois ou la justice ? L'ordre donné par des lois injustes, ce n'est pas de l'ordre, mais un chaos masqué.

Mon souffle était devenu plus sifflant, et je me tus, incapable de continuer. Quand bien même j'aurais voulu refaire une nouvelle diatribe, j'en aurais été incapable. Je pressais une main sur mon flanc, et me tournais vers la demoiselle. Elle était couverte de sang, et semblait livide, malade. Je lui fis un petit sourire bravache ; je ne sais si elle s'inquiétait pour moi ou non, mais je ne voulais pas que cela ait lieu.

Vous aviez raison sur une chose. Il serait temps de soigner les blessures, peut-être. Je me penchais et ramassais bâton et bure, et pressais cette dernière contre mon flanc percé. Puis, sans réellement comprendre pourquoi, je me présentais. Je m'appelle Alto. Je suis dévot bibliothécaire au temple de Miran. J'étais venu prendre compte de légendes et écrits dans ce petit village ... Si je m'étais douté qu'il serait attaqué par des pirates ...

Mes yeux vitreux se fermèrent un instant pour réfréner la douleur. Mon esprit commençait à battre la campagne, et je doutais de survivre pour être emprisonné. Quelle ironie que celle d'être libéré du poids des chaînes par la mort ! Peut-être cela valait-il mieux. Une vague de fièvre s'empara de moi, me laissant pantelant. J'aurais voulu ne rien montrer de ma douleur, mais ma bure était déjà trempée de sang. Peut-être pouvais-je me transformer et m'enfuir. Mourir dans les cieux. Etait-ce cela à quoi j'étais destiné ? Ou devais-je me laisser enchaîner ? J'étais trop faible pour me défendre. Si il ne revenait pas sur sa décision, je me laisserais capturer, et les dieux pourront modeler ma vie comme ils l'entendaient.

C'est ainsi que l'on me remercie pour ce que j'ai fais ? Ou est-ce là la punition à mes péchés d'autrefois ? Je pensais que ma mort et ma renaissance avaient lavés les morts commises. Je pensais que c'était là ma chance de faire quelque chose de ma vie, je pensais que les dieux avaient mis Luwec sur ma route, pour me montrer quelle voie suivre. Mes yeux se fermèrent tout seul, mes traits tirés et crispés sur une grimace.


Dragnis
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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Ven 14 Fév - 18:33

La Dragnis n'avait même pas pu prendre le temps d'ouvrir la bouche pour protester, que déjà ce stupide elfe l'ignorait avec splendeur, buté. Elle aurait peut-être préféré qu'il la frappe. Qu'il arrête d'enquiquiner son monde.

Au fond, elle ne savait même pas pourquoi elle s'occupait de tout ça. Mais quelque chose, dans son être, l'y poussait. Plus les évènements passaient, et plus Ojûn sentait qu'elle approchait des frontières, celles qui jugeaient si oui ou non, elle agissait comme les Grandes Lois l'exigeaient. L'enseignement des Anciens lui paraissait lointain et brouillé. Mais la Dragnis ne voulait pas simplement se retourner, et s'en aller. Dans la Citadelle, le monde d'En-Bas était presque irréel, c'était plus facile. Comme une histoire qui se déroulait sous les regards parfois insensibles : les choses étaient ce qu'elles étaient, lointaines, et eux n'étaient que des spectateurs impassibles. Mais Ojûn n'était plus cette personne. Elle faisait partie de ce monde, malgré elle. Quand bien même était-elle Dragnis, ses pieds foulaient jour après jour le même sol que toutes ces créatures.  Et l'une d'entre elle se trouvait là, sanguinolente, pendant que l'autre jouait à avoir la tête plus dure qu'un mulet de mauvaise humeur.

Serrant les lèvres, tordant son petit visage dans une moue réprobatrice, et  malgré le pardon inattendu dont elle venait de bénéficier, la demoiselle se sentait de mauvaise humeur. Le genre de mauvaise humeur qui vous pousse à donner de petits coups de points frénétiques et inutiles contre un grand gaillard insensible, et qui vous rendait ridicule au possible sans que cela n'ai d'importance. Ses yeux se plissaient, avant qu'elle ne se penche pour ramasser le couteau. Le lui redonner aurait été plus simple, vraiment, il y avait assez drame par ici sans qu'il ait besoin d'en rajouter. Dans un soupir qui accompagnait les yeux levés au ciel, le couteau était replacé dans son fourreau abîmé.

Les deux autres causaient, et elle trouvait Nufhaj bien mignon, mais vraiment un peu stupide. Impatiente, elle attendait derrière, les bras croisés, espérant avoir l'occasion d'en placer une, voire deux, avant que l'étranger ne soit emmené sans aucune forme de procès. Alto, donc. Bien sûr, qu'il fallait soigner les plaies de cet homme. Et il y avait bien d'autres choses à faire, que d'arrêter un hybride. Pendant les échanges, le regard d'Ojûn avait fait de nombreux allers-retours entre le dit Alto et Nufhaj, le grand benêt. Elle guettant les réactions, remarquait la souffrance, buvait les paroles du religieux. Un religieux, guidé par une foi aveuglante qu'appuyaient souvent d'inutiles croyances. La religion était un sujet délicat qu'Ojûn avait longtemps considéré avec un œil critique. Mais un jour était apparu le visage d'un homme au visage ridé, que les ondulations de l'eau dans lequel il se reflétait déformaient.  Ses joues étaient recouvertes d'un poil dru qui dénonçait sa vraie nature, car il était évident qu'il ne s'agissait pas d'une simple barbe. Les éclairs sombres derrière lui avaient témoignés des coups de fouet donnés. Ojûn avait été passionnée par le regard de cet homme. Seul, il s'était tenu dans un coin d'ombre, tenant dans ses mains faibles une écuelle d'eau. Les coups de langue donnés avaient brouillé l'image un instant, avant de faire revenir le visage que les épreuves avaient durci. Et puis, il avait prié. Ojûn n'entendait rien bien évidemment, mais les lèvres remuaient avec frénésie. L'homme frottait ses mains avec un rythme  régulier, comme pour accompagner ses prières marmonnées d'une mélodie envoûtante. Les yeux fermés, la Dragnis percevait un léger balancement dans le corps recroquevillé qui surplombait l'écuelle.  

Ojûn avait finalement pris un peu de recul sur le sujet. Peut-être que cela importait peu, les formes que prenaient les croyances. Aussi diverses étaient-elles, ce qui comptait pour les âmes en peine, c'était cette foi,qui était comme une dernière main à laquelle se raccrocher.
Tout ça pour dire, qu'en fait, elle se fichait bien de ce qui occupait les dévotes pensées de cet étranger. Ce n'était pas important. Si le Destin choisissait de faire de lui un être bercé d'illusions, c'était ainsi.

Ojûn ne comptait pas s'attarder sur cet aspect là du sujet. Elle n'avait même pas hésité. Peut-être intervenait-elle au delà de ce qui lui était autorisé. Ojûn n'en savait rien. Et elle prenait le risque, en espérant qu'il était le plus faible possible. Et c'était donc avec un air décidé que sa main avait agrippé l'épaule, ce qu'il était grand le bougre, de Nufhaj, pour le reculer et à nouveau s'interposer entre les deux.

"Dites donc, le grand mulet aux oreilles pointues. Je me fiche que les choses soient remises à zéro et que je risque d'à nouveau vous avoir sur le dos, mais vous ne trouvez pas qu'il y a autre chose à faire dans ce village que d'arrêter un mourant ?"

Elle se sentait subitement gonflée à bloc. La tête haute, elle essayait de se grandir un peu. Sa petite taille ne l'avait jamais gênée jusque là. Tant pis. Elle le regarderait comme si elle faisait deux têtes de plus quand même, et c'était tout.

"Vous parlez de Justice et de toutes vos jolies histoires de lois, mais même si je vous me pensez ignorante en la matière, je ne crois pas les êtres de ce monde assez stupides pour faire passer en premier lieu l'arrestation d'un hybride à moitié mort, avant l'arrestation de réels bandits. Vous restez planté là, sans vous préoccuper de ce qu'il se passe dans le reste du village, alors que ces truands sont arrivés sans aucun scrupule : pendant que vous suppliez cet homme de vous suivre dans une prison , il reste encore peut-être des pirates occupés à torturer, voler, ou tuer des innocents. Est-ce là votre interprétation de la loi ?"

Elle reprenait enfin son souffle. C'est que, y'avait des choses à dire. Et puis en plus, quand bien même ce Nufhaj voulait absolument suivre la loi, dans de telles conditions, c'était stupide.

"Vos lois manquent de contexte. Vous devriez plutôt aller vous occuper des autres bandits plutôt que d'assassiner un hybride. Allez donc remplir votre prison avec ceux qui ont saccagé ce village."

Elle soufflait un bon coup, signifiant la fin de sa longue tirade. Elle espérait vraiment qu'il comprenne, le grand navet. La Dragnis soulevait un sourcil, et dans un dernier élan, tentait ce qu'elle n'avait encore jamais fait. Après une grande inspiration, la demoiselle se décidait à tenter le coup, histoire d'être sûre que l'elfe se résigne à ne pas emmener l'autre sanguinolent d'oiseau.

"Je vous préviens, si vous l'emmenez, j'irai m'adresser à la Royauté, et n'aurai aucun mot doux à votre égard. En tant que Dragnis, ma voix sera bien plus écoutée que la votre, et votre ordre serait bien embêté qu'un de ses membres soit contesté, vous ne croyez pas ? Surtout une jeune recrue."

Ojûn n'avait jamais eu aucun contact avec aucune Royauté. Un jour, peut-être, elle irait, simplement pour le plaisir des bains et des lits confortables. Mais les discours pompeux l'ennuyaient, l’aristocratie des humains était des plus barbantes. C'était donc sans savoir, enfin plus ou moins, qu'elle parlait. Mais si elle n'était pas sûre d'être réellement reçue correctement auprès des Majestés de ce peuple, elle ferait tout pour que ce soit le cas si Nufhaj décidait d'être enquiquinant. C'est donc en plissant les yeux, fronçant les sourcils, qu'elle le lui signifiait si jamais lui prenait l'envie de douter de ses paroles.

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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Sam 15 Fév - 14:15

Il ne voulait pas lâcher le morceau. Après tout,  il s’agissait de sa vie, rien de plus normal donc que de la défendre. Et puis ce n’était pas perdu, car même si Nufhaj avait déjà fait son choix en lui tendant le bras et lui demandant de l’accompagner, le doute le tiraillait toujours. Mais le nouvel essai de l’hybride n’eut pour effet que d’agacer encore plus l’elfe, qui tentait désespérément de se contenir en affichant un sérieux implacable. Aucun sourire ni aucune pitié ne s’exprimait sur les traits de ses lèvres, il se tenait toujours droit face à l’hybride. Cependant, les paroles du futur condamné étaient justes ; l’ordre instauré par des lois injustes n’en était pas un.

L’homme corbeau s’était désormais tut. Nul besoin d’être devin pour remarquer que la douleur le gagnait tandis qu’il s’efforçait de prononcer encore quelques mots à Ojûn. Cependant, cela n’avait pas suffi à Nufhaj pour qu’il change d’avis. Qu’aurait-il pu bien faire, quitter la Garde pour s’en aller fonder un autre ordre sur des principes qui lui paraissaient plus justes ? C’était envisageable … mais non, il s’évertua à ôter ces idées de sa tête ; il devait l’emmener.

Une main se posa soudain sur son épaule, le ramenant à ses esprits, c’était Ojûn. Elle s’était avancée d’un pas déterminé pour à nouveau s’interposer entre les deux hommes. Ses arguments étaient justes, eux aussi, malgré que le ton utilisé ne soit un peu trop autoritaire. Elle avait raison, cette situation contraignante avait complètement éloigné Nufhaj des événements qui se déroulaient autour d’eux : des cadavres, du sang, quelques chaumières en feu. Même si les pirates avaient tous regagné leur navire en s’enfuyant à la vue de leur capitaine défiguré, leurs atrocités, elles, ne s’étaient pas en allées. Si la vue morbide des environs le réjouissait, ce n’était en aucun cas parce qu'elle était plaisante à observer, mais bien parce qu’il n’aurait plus à se soucier du prisonnier.


« Vous avez raison,  cette … confusion me préoccupe tellement que j’en oublie mes priorités. »

Mais le sourire qui venait de reprendre possession de ses lèvres ne resta qu’un court instant. Un mot avait retenti, sa sonorité allant se cogner et rebondir contre les bordures de son crâne : Dragnis. Elle ? S’il avait entendu durant son enfance maintes histoires à leur sujet, il ne pensait pas en rencontrer un jour. Les légendes les disaient recouverts d’écailles, grands et imposants par leur beauté inspirant une grande puissance. Ojûn, une Dragnis ? Elle ne semblait pas incarner la sagesse ni la puissance, mentirait-elle ? Et quand bien même, ne sont-ils pas tenus de ne pas interférer avec les événements de notre monde afin de ne pas influencer le destin ?

« Vous, une Dragnis ? Je ne vois rien qui pourrait l’affirmer. Et vos menaces n’auraient pas lieu d’être ; ce n’est pas à vous de gérer les problèmes de notre monde. Puis, quand bien même, je doute qu’après vos actions depuis notre rencontre vous puissiez imposer quoi que ce soit. »

Ses paroles étaient sèches, il n’appréciait pas qu’elle le menace après ce qu’il avait fait pour elle alors qu’il aurait été en droit de l’arrêter. Il posa son regard vers celui qui disait se nommer Alto. Son état ne s’arrangeait pas.

« Cependant, Ojûn a bien raison pour ce qui est des habitants de ce village ; je me dois de les aider. J’espère sincèrement que vous vous serez … malencontreusement enfui une fois ma tâche terminée, car dans le cas contraire, vous savez ce qui arrivera. »

Il relevait sa tête, poussant un soupir tout en posant son regard pendant un court instant dans celui d’Ojûn, et s’éloigna vers les gémissements les plus proches.

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MessageSujet: Re: [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée]   [Quête] Pirates ! (Nufhaj/Alto/Ojûn) [Terminée] 660830Image55Lun 17 Fév - 10:41

Pirates !


Nufhaj Eïgiri | Ojûn Matto ta Waci | Alto Crow




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Mon souffle erratique courrait entre mes lèvres, alors que je ne désirais qu'une chose, le retenir. Tout mon corps me brûlait, et je n'attendais plus qu'une chose : qu'on me mit les fers. Autour de nous, les pirates s'en allaient, non sans faire le plus de dégâts possible. Le corps du capitaine émettait des remugles horribles, qui me mettaient le coeur au bord des lèvres. J'étais tout à mes propres sensations, ce qui pouvait arriver par la suite m'importait peu. Si l'on ne faisait rien, je risquais de mourir ; mon flanc percé me lancinait comme chauffé à vif, et faisait rouler la fièvre dans mes veines. J'avais du mal à percevoir tout ce qui se passait autour de moi ; la demoiselle avait interrompu Nufhaj, et ils parlaient. Non, elle parlait. J'entendais sa voix, mais elle me paraissait lointaine, cotonneuse. A moins que ce ne fut moi qui soit dans du coton ?

Je voyais leurs silhouettes floues. Elle semblait minuscule face à l'elfe musclé ; pourtant, je ne la trouvais pas ridicule. Je ne sais ce qu'elle disait, mais elle avait l'air décidée. J'espérais égoïstement que ce fut dans mon sens, qu'elle abondait à mes paroles. Puis, je me sentis partir en avant, comme alourdi par un poids trop lourd, et je me retins au mur derrière moi, y laissant des traces brun sombre. Le sang avait coagulé sur mes doigts et mon flanc, mon visage était barré de rouge, tout comme mon torse. Je n'aurais pas dis non à un bain, si j'avais été en état de penser à quoi que ce soit. Je frissonnais, pris de tremblements. L'elfe parlait, à son tour. Puis, tournant le dos, il s'éloigna. Quoi ? Que s'était-il passé ? Je me tournais vers la demoiselle, l'oeil brûlant de fièvre, luisant et vitreux.

Que s'est-il passé ? grognais-je, les dents serrées, puis je secouais la tête. Cela n'avait pas d'importance ; je ne tenais pas à m'éterniser pour savoir le comment du pourquoi. Passant ma langue sur mes lèvres sèches, je m'adressais à la jeune femme. Auriez-vous la gentillesse de toquer à la porte de l'auberge ? Normalement, les pirates n'ont pas eu le temps de l'atteindre. L'aubergiste m'a ... M'a prêté une chambre ... Il pourra me ... Me soi-

Je m'effondrais à moitié sur mes genoux. Je toussais, la gorge sèche. Puis me relevais, tremblant, mais bien décidé à demander de l'aide à l'aubergiste. Il avait été gentil, et peut-être pourrait-il me recoudre avant que je ne file d'ici. Le garde pourpre avait peut-être tourné le dos, et je ne tenais pas à rester ici assez de temps pour qu'il revienne me chercher. D'un pas bancal et vacillant, je sortis de la ruelle en direction de la grande bâtisse du village. J'allais devoir partir rapidement. Très rapidement. Mais d'abord, je devais panser mes plaies. Je manquais de m'étaler dans la boue mêlée du sang des morts, par terre, mais j'arrivais je ne sais comment à la porte de l'auberge. L'homme avait du me voir car il était sorti ; il se tourna vers Ojûn.

Mam'zelle, je m'occupe de lui. Je vais demander à ma femme de le soigner, elle est guérisseuse. Vous voulez entrer, ou partir ? On ne sait jamais, peut-être qu'ils pourraient revenir, et ça serait dommage que vous soyez blessée. M'enfin ...

Il ne finit pas sa phrase et pénétra dans l'auberge. Vidée de tous ses occupants, l'homme me porta jusque une grande table où il m'allongea sans douceur. Sa femme sortit de la cuisine, timidement, mais en voyant l'état de mes blessures, elle écarquilla les yeux et sa gêne laissa place aux gestes rassurants d'une femme qui savait ce qu'elle faisait. Délaissant sa femme et moi-même, l'aubergiste se tourna vers Ojûn.

On vous a vu, vous, ce dévot et l'autre, l'elfe ... Vous vous êtes battus pour nous. Nous ne vous serons jamais assez reconnaissants : tous nos hommes capables de se battre sont soit morts soit trop vieux. Nous nous défendons comme nous pouvons des pillages, mais soyez sûre qu'ils reviendront ...

Il y avait une effroyable lassitude dans sa voix, comme si il avait abandonné l'idée d'une vie paisible ; une telle émotion était glaçante. Derrière lui, sa femme m'avait fait boire un liquide épais et blanc, et elle s'affairait à refermer mes plaies avec sa magie. Je sentais déjà les effets bénéfiques sur mon corps ; la fièvre se dissipait comme une mauvaise brume, et la douleur partait, comme si on lui mettait son pied dans le fondement. Je retrouvais mes esprits, mais ne trouvais quoi dire. Je jetais un oeil à la jeune femme, me souvenant d'une chose, une seule chose que mes esprit avait comprit : était-elle réellement une Dragnis ?

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