♣  Taurok, Hildefer ♣ ♣ Kazune, Faröm ♣

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♣ Je marchais. Ou plutôt devrai-je dire que j’errais. Je n’avais pas de destination précise en tête, je me contentais de vagabonder. Le doux soleil du matin prenait peu à peu de la hauteur. D’ici quelques heures, il effacerait les ombres angoissantes qui effraient certains enfants. Celles qui étaient mon domaine de prédilection lorsque les contrats tombaient. Ces derniers temps, je devais admettre que les affaires n’étaient pas fleurissantes. Bon nombre des clients de mon père avaient cessés de contacter l’entreprise après ma reprise. Dis papa, crois-tu que je pourrai un jour avoir ta réputation et ton talent ? Si les dieux le savent, ils sont probablement les seuls an en avoir connaissance.  

Je m’étais quelque peu éloignée de la ville et de l’activité qui y régnait. Non pas que je sois associable, loin de là. Mais j’avais besoin de m’aérer, de retourner au plus proche de la nature pour me ressourcer. Mes pas m’avaient donc menée naturellement sur un chemin à l’écart de la ville. Les chants des oiseaux, le bruissement des feuilles qui se battaient avec la brise… Je profitais de mon environnement. Chaque détail, chaque brin de vie avait quelque chose de magique. La forêt ornant le chemin était constituée de vieux chênes majestueux aux troncs larges. Combien d’années pouvaient-ils avoir ? Je me permis un sourire en pensant au fait que la nature gâtait ceux qui le méritaient.

Je me mis à effleurer les troncs, à cueillir une petite fleur fort belle aux couleurs pourpres. Si belle et pourtant si éphémère, devais-y voir un mauvais présage ? Je ricanais toute seule. Non pas que je me moquais de toutes ces croyances, simplement il m’aurait fallu une preuve concrète de l’existence de ces Dieux que les gens respectaient tant. Abandonnant ma trouvaille dans les feuillages, je repris ma route. Les collines s’offraient désormais à moi. Deux moineaux me passèrent devant et je suivis leur envol en direction des cieux. La chance, voler doit être génial. J’envie ceux qui ont un dragon avec qui ils peuvent se lier et partir loin dans les nuages et les bourrasques. Enfin, je n’avais pas à me plaindre non plus, Shiki n’était peut-être qu’un Exigum mais il était adorable. Où était-il passé, bonne question il avait encore du aller flâner avec les enfants.  Cette petite bande était probablement ce que nous avions de plus cher avec Shiki, et il passait la plupart de son temps avec moi ou eux.

Une tâche à l’horizon retint mon attention. Aucun doute, un homme se tenait sur le bas-côté du chemin. Ma curiosité éveillée, je vérifiais rapidement si j’avais bien mes deux tantos. Sait-on jamais, il existe beaucoup de marchands que l’on pourrait qualifier de niais. Et de peu courageux aussi. Je continuais d’avancer, réfléchissant rapidement à ma technique d’approche. J’allais ruser. Sympathiser, rigoler… Puis le voler et m’enfuir comme une vaurienne. Je n’avais pas vraiment de conscience j’avoue. Et puis les temps étaient rudes depuis ta mort papa. Tu aurais au moins pu me laisser un héritage décent hein ! Enfin, je me débrouille sans. Plus qu’à espérer qu’il s’agisse d’une personne à dépouiller et non pas d’un simple voyageur. La seule façon de le savoir était d’aller à sa rencontre, alors en route !